J'espère que vous n'avez pas mené une double vie, en prétendant être débauché alors que vous êtes en fait très vertueux. Ce serait follement hypocrite.
Oscar Wilde - Les aphorismes et pensées (1854-1900)
On pilerait un sot dans un mortier, dit Salomon, il resterait sot. Ces messieurs s'ennuient quand ils sont chez eux ou seuls avec eux-mêmes. Plus une pensée est haute pour les sots, plus elle est au-dessus de leur portée. Qu'importe le soleil à la taupe ! Rien d'idéal, rien de vraiment beau ne les touche ; ils ne recherchent que les plaisirs et les amis de débauche, pourvu qu'ils soient bien grossiers.
La volupté suppose beaucoup de choix dans les objets, et de la modération dans la jouissance ; la débauche suppose le même choix, mais nulle modération ; la crapule exclut l'une et l'autre.
Triste société que celle où la misère impose la débauche comme un moyen d'avoir du pain ! Les anges eux-mêmes demandent grâce à Dieu pour cette débauche du corps, à laquelle l'âme humiliée ne prend aucune part.
La débauche est une aberration morale de gens qui veulent avec l'esprit ce qu'ils n'ont pas la force d'exécuter avec les sens. C'est le blasphème de l'impuissance, c'est la frénésie de la honte, c'est l'irritation d'un être qui, n'ayant pas assez de force pour accomplir un devoir, use ce qui lui en reste à le simuler.
Un homme n'est pas vicieux parce qu'il a eu une faiblesse ; il n'est pas vertueux parce qu'il a fait une bonne action : c'est l'habitude des vertus ou des vices qui imprime le caractère de sagesse ou de débauche, de crime ou de probité.
La débauche entraîne un homme dans le fond de la société comme une pierre au fond de l'eau. L'expression « le poids des vices » est d'une grande justesse.
Quand on se débauche, on s'aperçoit que tel ou tel qu'on connaissait et qui semblait une personne sans mystère, vous avait précédé depuis longtemps dans ce chemin-là.
La cupidité, le grossier orgueil des distinctions sociales, la débauche, tous les vils penchants, la paresse même qui est, pour quelques-uns, une passion stérile mais opiniâtre, voilà les ambitions qui meuvent la plupart des hommes.
Les hommes débauchés ne demeurent pas longtemps au milieu d'un cercle nombreux de femmes vertueuses, dont les regards pénétrants et observateurs les mettent à la gêne ; mais ils s'arrêtent volontiers auprès d'une seule ; ils espèrent la séduire.
Les faveurs dont les vieux libertins s'enorgueillissent le plus, ne sont en réalité que des ignominies ; car, si ce n'est la misère, c'est la débauche ou la cupidité qui les accorde.
Adolphe Ricard - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
La débauche, qui est un excès de l'amour, est un principe de destruction.
J'ai toujours vécu sans distractions ; il m'en faudrait de grandes. Je suis né avec un tas de vices qui n'ont jamais mis le nez à la fenêtre. J'aime le vin ; je ne bois pas. Je suis joueur et je n'ai jamais touché une carte. La débauche me plaît et je vis comme un moine. Je suis mystique au fond et je ne crois à rien. Je suis mystique au fond, et je ne crois à rien.
Le jeu, la débauche, la bonne chère forcent la pauvreté d'entrer dans une maison ; l'oisiveté l'attend et la reçoit à la porte ; le luxe et la vanité en chassent la famille, et les envoient à l'hôpital.