La charité est l'immolation de l'individualité : tout à Dieu, tout pour Dieu, telle est la devise de cette vertu.
La charité est un épanchement de l'amour divin dans le cœur de l'homme ; c'est un don surnaturel qui centuple sa puissance d'aimer, dirige vers Dieu toutes ses actions, qui sans cela n'auraient qu'un but terrestre et une récompense passagère.
Dans la charité il ne peut y avoir d'excès ; jamais ange ni homme ne peut courir de risque en s'y livrant tout entier.
Mieux vaut cent fois exercer la charité sans discernement que d'en renfermer les élans dans un doute égoïste.
Servons-nous contre l'erreur du glaive invincible de la logique ; n'usons, envers les personnes, que des tendresses de la charité.
Qu'est-ce que la gaieté ? — Une des charités de l'intelligence.
La charité consiste moins à donner, qu'à se donner : en donnant de cœur, l'on se donne.
Si on disait d'autrui autant de bien qu'on en pense de soi-même toutes les exhortations à la fraternité et à la charité d'esprit seraient assurément superflues.
Prêchez ou ne prêchez pas la charité, mais pratiquez-la.
Une fortune écornée par des actes de charité est pour le chrétien ce qu'est pour le soldat un drapeau troué de balles.
Celui qui pour donner ne s'est pas imposé de privations n'a fait qu'effleurer les joies de la charité. Nous devons notre superflu, et le bonheur dans le devoir, c'est d'en dépasser les limites.
La charité est un domaine qui n'a pas de frontières.
C'est dans les hôpitaux que se manifestent la grandeur de la femme, son amour, sa charité et son abnégation.
En fait de charité, le grand mérite est moins encore de donner que de savoir donner.
La charité suscite une multitude de péchés. Mon expérience m'a appris que dès que les gens sont suffisamment âgés pour savoir à quoi s'en tenir, ils ne savent plus rien du tout.
Justice bien ordonnée commence par soi-même, et charité bien ordonnée commence par les autres !
C'est en vain que vous laissez des trésors à vos enfants, si par la charité vous ne leur laissez pas Dieu pour trésorier !
On connaît les miracles de la charité, on attend ceux de l'altruisme.
Aimer ceux qui souffrent, ceux qui sont faibles, pauvres, humbles, au-dessous de nous, c'est la joie de notre nature, c'est un instinct auquel notre orgueil même n'est pas étranger. Mais ceux qui sont riches, puissants, superbes, qui font autour d'eux trembler et souffrir, ceux-là, ne les point haïr, les aimer, c'est le triomphe, c'est le miracle de la charité catholique.
Le propre de la charité est de toujours regarder devant elle car le nombre de ses bienfaits passés reste tout petit, malgré tout, à côté des misères présentes comme envers celles du futur.
La charité fait du dévouement volontaire non seulement un devoir mais un besoin.
La charité donne, et ne demande jamais rien.
La charité supporte tout, elle fait mieux, elle tend elle-même la main, elle brave les répugnances esthétiques, elle fait taire les antipathies sourdes de la chair et les aversions secrètes du goût ; au lieu de se défendre, elle cherche à faire du bien ; au lieu d'élever une barrière, elle supprime celles qui se forment d'elles-mêmes ; au lieu de voir volontiers ce qui sépare, elle cherche ce qui rapproche ; dans les âmes vulgaires elle regarde à l'âme.
La charité est habile à se répandre, ingénieuse à revêtir mille formes pour atteindre le prochain. Elle prend tantôt un nom, tantôt un autre, s'ignorant elle-même et se voilant. La pitié, c'est la charité qui pleure. La bonté, c'est la charité qui sourit. La sympathie, c'est la charité qui comprend. L'amitié, c'est la charité qui se rencontre elle-même dans un autre et qui s'échange en un don réciproque.
La bonté fait pour l'amour du bien ce que la charité fait pour l'amour de Dieu.
La charité et la bonté sont presque la même vertu ; mais la seconde appartient à la terre et pourrait, pour ainsi dire, exister sans Dieu. La première puise sa source en lui et fait partie des choses célestes.
La charité me semble facile et même très douce à exercer ; mais j'ai beaucoup de peine à l'introduire dans mon esprit. Pour lui, une spirituelle raillerie, une fine impertinence, restent toujours une irrésistible tentation, un plaisir extrême. Je ne saurais m'en défendre, ni même m'en repentir. Comment arranger cela ? N'est-ce pas que l'esprit ne relève pas de la conscience ?
Les honnêtes femmes seraient parfaites si elles ne manquaient pas de charité envers celles qui ne le sont pas.
Être aimable est une forme de la charité.
Pour être juste, il faut être sûr d'avoir raison. La charité n'en demande pas tant.
La justice est difficile à l'homme. – II faut viser à la charité pour atteindre la justice. - Tendre au-delà pour ne pas rester en deçà. - Dieu seul est assez parfait pour être juste.
La justice châtie, la charité pardonne. L'une traite les gens suivant leurs mérites, l'autre les comble de faveurs gratuites.
La charité véritable, étant exercice d'un culte rendu à l'homme, au-delà de l'individu, impose de combattre l'individu pour y grandir l'homme.
Les plaisirs de la charité ne sont que les jouissances de l'orgueil.
Faire pour autrui ce que nous voudrions qu'il fît pour nous, voilà la charité.
La vraie charité est vaste comme l'amour de Dieu, embrassant tout ce qui souffre, pénétrante, comme lui, pour atteindre le dernier fond de la douleur ; elle participe à sa durée, car elle ne se lasse pas et ne se dissipe pas comme une fugitive émotion de l'âme.
L'humilité et la charité rachètent les faiblesses humaines.
Une des charités les plus louables est sans doute celle qui a pour objet l'âme encore plus que le corps, ou qui entretient dans l'amour du travail. L'aumône qui nourrit le vice ou la fainéantise, ne mérite pas d'en porter le nom.
La plupart des dévots ont la foi et l'espérance, mais il leur manque la charité.
Il n'y a de loi sainte que dans l'amour ; il n'y a de justice que dans la charité.
L'amour des hommes, la charité prescrit de dépasser la ligne magique du respect et de la réserve. On peut essayer d'être utile même à ceux qui n'en sentent pas le besoin et qui repoussent nos avances. On peut l'essayer par piété pour Dieu, par fidélité pour le genre humain.
La charité vaut mieux que le mépris.
Plus on est prodigue d'indulgence et de charité pour autrui, moins on en a besoin pour soi-même.
Une charité délicate est toujours déguisée.
Si vous n'aviez rien à souffrir des autres, votre charité n'aurait pas beaucoup d'exercice.
La véritable charité est sans ostentation ; semblable à la douce rosée du ciel, elle tombe sans bruit.
C'est à une ardente charité qu'on reconnaît une âme compatissante ; alors que la pitié se manifeste, elle répand sa douce rosée dans une larme.
Le fruit de l'esprit, c'est la charité, la joie, la paix, la sérénité, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance.
Les rayons du ciel animent la sœur de charité. Elle console le malade, calme ses souffrances. D'une voix moins sévère que celle du prêtre, la sœur de charité fait connaître au mourant la bonté de l'Éternel, l'amène au repentir, et lui donne l'espérance.
La foi est destinée à disparaître, tandis que la charité ne passera jamais.
La charité qui ne coûte rien, le ciel l'ignore.
La charité de notre siècle est trop paresseuse pour bien remplir les devoirs qui lui font imposés.
Charité publique : Métier de paresseux que pratique trop bien tout fainéant.
La charité est une espèce de piété. Les dégoûts se taisent tellement devant elle, qu'on peut dire que, pour les pieux, toutes les afflictions ont de l'attrait.
La charité ne consiste pas à être malheureux, pas plus que l'égoïsme à être heureux.
L'éducation des enfants pauvres est la pierre fondamentale de toute espèce de charité.
La charité véritable, c'est le don des œuvres de chacun à tous, c'est la belle bonté, c'est le geste harmonieux de l'âme qui se penche comme un vase plein de nard précieux et qui se répand en bienfaits, c'est le don répandu dans sa plénitude heureuse, l'argent coulant pêle-mêle avec l'amour et la pensée.
Charité à part, que c'est petit monde de laisser dire du mal de ses amis devant soi !
Entre toutes les œuvres de charité, il n'y en a pas de plus consolante que la visite des pauvres.
La charité comprend tout, supporte tout, excuse tout, parce qu'elle a les entrailles de la mère et les patiences de la bonté.
Qui refuse du pain est pire qu'un chien?