L'égoïsme de ceux à qui nous nous dévouons se fait parfois amusant à force d'être extrême.
L'égoïsme est le terme opposé de la charité ; c'est l'absence de cette lumière dans notre esprit et de cette vertu dans notre cœur. L'égoïsme a pour racines l'orgueil et la concupiscence ; il est le tronc qui les rassemble, tronc hideux d'où partent tous les vices et qui les nourrit tous de sa sève.
L'égoïsme déchaîne toutes les passions dangereuses, tous les vices, et les lance à la poursuite des plaisirs qu'il convoite. Il se montre souvent, dans un même individu, sous la double forme de l'avarice envers autrui et de la prodigalité pour lui-même. Un égoïste sacrifie sa fortune à un caprice, et ne se croit jamais assez riche pour offrir le moindre secours au malheur.
L'égoïsme est une plante qui pousse si naturellement dans le cœur humain, que plus il est inculte, plus elle y puise de force.
Le premier but de l'éducation morale doit être de modérer l'amour de soi-même et de l'empêcher de dégénérer en égoïsme.
L'égoïsme et l'égalité sont frère et sœur, et agissent comme tels ; l'un nourrit l'autre.
L'amour, c'est de l'égoïsme à deux, où chacun des amants place le sien sur la tête de l'autre.
L'égoïsme est le vice du siècle : plus on le tolère en soi moins on le pardonne aux autres.
L'orgueil cupide et l'égoïsme illimité n'inspire ni attrait ni respect.
Célibat ? Égoïsme simple ; mariage ? Égoïsme composé.
L'égoïsme, soyez-en sûr, prend sa source dans la faiblesse. L'enfant et le vieillard sont les plus égoïstes des êtres ; la femme ne vient qu'après.
II y a de sincères affections qui sont, à leur insu, toutes pétries d'égoïsme.
Cela est triste à dire, mais cela est malheureusement vrai, l'égoïsme, l'un des vices les plus hideux du cœur humain est celui dont on est le moins puni dans ce monde.
L'égoïsme est l'un des plus redoutables ennemis de l'amour.
Le fanatisme, c'est l'égoïsme poussé au crétinisme.
Ceux en qui l'égoïsme et la vanité dominent, ont rarement le sentiment du vrai, du bon et du beau.
C'est oublier la place que le cœur tient dans la vie à côté de la raison que de prendre l'égoïsme pour l'art d'être heureux.
Supprimez l'égoïsme et la vanité, les moralistes n'auront plus de mal à dire de l'homme.
L'égoïsme désole la vie et la réduit à rien en la bornant à soi.
L'égoïsme, cet amour de soi qui ressemble à la haine, resserre l'âme au lieu de l'épanouir.
On entend et on doit entendre par égoïsme un continuel sacrifice des autres à soi ; mais ce sacrifice des autres à soi est le propre de toutes les passions, de tous les vices. Les passions, en nous faisant placer tout notre bonheur dans la possession de leur objet, nous font tout sacrifier pour l'obtenir. Les vices, qui sont des inclinations basses et déréglées de notre âme, nous font aussi tout immoler à nos goûts et à nos habitudes. Il semble donc que l'égoïsme fait le fonds de toutes les passions, de tous les vices, de toutes nos mauvaises actions et de tous les mouvements coupables de notre cœur.
Les plus généreux sont toujours ceux qui n'ont rien. L'idée d'amasser éveille l'égoïsme. Le moi est quand il a.
La mauvaise humeur est de l'égoïsme aigri ; la bonne humeur est de l'égoïsme satisfait. C'est à ceux qui pensent habituellement aux autres qu'il est le plus facile d'avoir l'humeur égale.
La générosité n'est parfois qu'un adroit égoïsme.
C'est entendu : Les faibles femmes sont toujours les victimes de l'égoïsme de l'homme, et il est sans exemple, au contraire, qu'un homme n'ait jamais eu à se plaindre d'une femme.
Le rire éternel c'est l'isolement absolu, c'est la proclamation de l'égoïsme parfait.
Quand une fois l'ordre est rétabli dans un pays troublé, l'égoïsme a bien vite reconquis sa force de résistance et son aveuglement.
La pire des tartuferies est celle de l'égoïsme.
La peste de la société est l'égoïsme. Il y a des égoïstes lourds et des égoïstes légers ; il y en a de sacrés et de profanes, d'épais et de raffinés. C'est une maladie qui, comme la cholérine, atteint tous les tempéraments.
L'égoïsme est le plus bas et le plus étroit des esprits de parti : aussi l'égoïste n'est jamais reconnaissant ; il écrit à l'encre le mal qu'on lui cause, et au crayon le bien qu'on lui fait.
Qu'il est intéressant d'étudier l'égoïsme humain, ses ressources pour ne déranger aucune de ses jouissances, ses soins pour les préserver, ses frayeurs de les perdre, toute cette manière de s'emmailloter lui-même !
L'égoïsme ne profite ni aux individus ni aux peuples, et c'est une mauvaise politique que celle qui fait abandonner ses amis de peur de déplaire à ses ennemis.
La jalousie est la forme la plus passionnée de l'égoïsme. Il s'agit que tous les biens n'arrivent à l'être prétendu choyé que par l'intermédiaire du choyant.
Pour peindre d'un trait l'énormité de l'égoïsme dans une hyperbole saisissante, je me suis arrêté à celle-ci : « Bien des gens seraient capables de tuer un homme pour prendre la graisse du mort, et en frotter leurs bottes. » Je n'ai qu'un scrupule, est-ce bien là une hyperbole ?
L'État, ce chef-d'œuvre de l'égoïsme intelligent et raisonné, ce total de tous les égoïsmes individuels, a remis les droits de chacun aux mains d'un pouvoir infiniment supérieur au pouvoir de l'individu, et qui le force à respecter les droits des autres. C'est ainsi que sont rejetés dans l'ombre l'égoïsme démesuré de presque tous, la méchanceté de beaucoup, la férocité de quelques-uns : la contrainte les tient enchainés, il en résulte une apparence trompeuse.
L'égoïsme est sans bornes, et c'est pour le dissimuler que les hommes ont inventé la politesse, c'est pour le régler et le contraindre qu'ils ont institué l'État.
L'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher comme une partie honteuse, mais il perce à travers tous les voiles, et se trahit en toute rencontre.
L'égoïsme, par nature, est sans bornes : l'égoïste ne pense qu’à lui, il n'a qu'un désir absolu, c'est la plus grande somme possible de bien-être, c'est la possession de toutes les jouissances qu'il est capable d'imaginer, et qu'il s'ingénie à varier et à développer sans cesse.
Tout obstacle qui se dresse entre l'égoïsme et ses convoitises excite son humeur, sa colère, sa haine : c'est un ennemi qu'il faut écraser.
La politesse cache très imparfaitement l'égoïsme général.
L'égoïsme a ses ciseleurs comme les métaux.
L'égoïsme est le chancre du cœur.
L'égoïsme ôte toute espèce de sensibilité, c'est une lèpre morale.
Que de chers petits égoïsmes, ô prudence ! se sont abrités dans ton sein !
Les gens qui font de l'égoïsme d'ensemble s'entendent comme d'excellents musiciens.
Lorsqu'il s'agit de son intérêt, l'égoïsme est toujours à son poste.
L'amour qui n'anéantit pas l'égoïsme le double.
La plupart du temps, nous plaignons, non pas ceux qui sont malheureux, mais ceux qui comprennent le bonheur autrement que nous. Et notre compassion est encore de l'égoïsme.
L'égoïsme est une prison, n'ayant que soi pour seul horizon.
L'égoïsme, fils de l'erreur et d'un mauvais penchant, est le plus grand de tous les fléaux, puisqu'il est le père de l'injustice et de presque tous les autres maux qui accablent l'espèce humaine.
L'égoïsme des passions vaut encore mieux que celui des intérêts vulgaires.
Nos chagrins donnent aussi souvent la mesure de notre égoïsme que la mesure de notre sensibilité.
L'égoïsme est l'ennemi du bonheur, il défend d'aimer et d'admirer.
En ce monde d'hypocrites, l'intérêt et l'égoïsme se sont substitués à la véritable amitié.
Les biens acquis par l'égoïsme sont comme des fruits qui jonchent la terre et y pourrissent aux yeux des nécessiteux, car il aime mieux les gaspiller ou les laisser perdre que d'en voir jouir les autres.
L'égoïsme, en rétrécissant l'âme, doit naturellement étouffer par là les qualités qu'elle renfermait ; voilà pourquoi il est bien difficile à un égoïste d'être moral.
L'amour, c'est la mort de l'égoïsme.
On ne triomphe pas de l'égoïsme en recommandant l'altruisme.
Le moraliste découvre l'égoïsme dans toutes les actions des hommes, et il s'en console par le plaisir de le décrire.
La débauche n'est qu'un épouvantable égoïsme qui tue en nous tout ce qu'il y a de tendre et d'élevé.
L'égoïsme met tout au singulier, la charité veut le pluriel?