La nature aux mortels n'a point donné d'entraves ; elle n'a point créé des tyrans, des esclaves.
La fortune est une esclave affranchie du travail qui se venge en tyrannisant son ancien maître.
Qu'est-ce qu'un esclave ? — Moins celui qu'on vend que celui qui se donne.
Qui se règle sur l'opinion du monde est le plus dépendant des esclaves, car il prend le plus capricieux, le plus arbitraire et le plus exigeant des maîtres.
L'homme n'est pas, ainsi qu'on l'a trop dit en vers et en prose, un esclave qui aspire à briser ses fers ; ce n'est qu'un domestique capricieux qui aime à changer de maître. Jamais un tyran n'a été renversé qu'au profit d'un autre plus ou moins éloigné.
L'or a pour esclaves tous les hommes qui désirent en devenir les maîtres ; cela donne une idée du nombre de cette troupe de valets.
Il n'est rien de pire pour un peuple que d'être que des esclaves dans son propre pays, de n'être que des locataires de notre propre terre. De n'avoir aucune force, aucun pouvoir, aucun contrôle sur notre propre destinée dans le pays de notre naissance.
Tout homme débauché est prêt à devenir esclave.
Quand on aime son destin, on n'en est plus l'esclave.
Les hommes esclaves de l'opinion publique sacrifient chaque jour des êtres qu'ils estiment aux principes de gens qu'ils méprisent.
Le mal que les moralistes disent de la femme témoigne de son empire sur eux : ce sont propos d'esclaves révoltés.
Une indépendance exagérée vous rend quelquefois esclave de cette indépendance même.
À voir comme certaines gens pratiquent la liberté, nous arriverions, si on les laissait faire, à ceci : que chacun serait esclave de la liberté des autres.
Qui ne sait pas se contenter du nécessaire sera esclave toute sa vie.
La peur fait des tyrans, la peur fait des esclaves ; enfin elle fait tout de l'âme qu'elle possède.
Il ne faut qu'un héros parmi des esclaves pour en faire des hommes libres.
Les poursuivants de la fortune deviennent aisément les esclaves de ceux qui veulent les acheter.
En faisant du bien à quelqu'un, c'est trop souvent un esclave qu'on veut acheter.
On est maître de son silence, on est esclave de ses paroles.
Rien de beau ne peut naitre en des esprits esclaves.
Quiconque lâche la bride à ses passions devient l'esclave des plus vils tyrans.
On est toujours le maître de ses pensées et l'esclave de ses actions.
On n'est jamais plus esclave que quand on se croit libre sans l'être.
La volonté exerce, en dépit des penchants naturels, un pouvoir despotique sur le corps ; mais pour donner à cet empire l'immense étendue dont il est susceptible, il faut que l'esclave soit accoutumé de bonne heure à l'obéissance par l'exercice et les privations de tout genre.
Le crime fait des esclaves, la vertu n'a que des sujets.
Être bon, c'est être libre ; être méchant, c'est être esclave.
Un esclave qui n'a plus la possibilité de mentir à son maître est un rat pris au piège : il n'y a plus de salut nulle part.
Tout esclave a en ses mains le pouvoir de briser ses chaînes.
Combien d'esclaves ont combattu pour la liberté du maître !
On est toujours l'esclave d'un esclave.
Ne soyez pas comme des esclaves qui obéissent à leur maître par la vue de la récompense, obéissez sans espérer aucun fruit de vos travaux.
L'homme séduit par l'illusion de la vie individuelle, esclave de l'égoïsme, ne voit des choses que ce qui le touche personnellement, et il y puise des motifs sans cesse renouvelés de désirer et de vouloir.
L'homme, esclave du vouloir, est continuellement rivé à la roue d'Ixion, il verse toujours dans le tonneau des Danaïdes, il est le Tantale dévoré de la soif éternelle.
On peut être maître et tendre, comme on peut être esclave et digne.
De l'esclave à l'homme complètement libre, qu'il y a d'étapes et de degrés !
Être l'esclave de sa femme de chambre, c'est avoir par trop perdu le sens de la liberté.
Qui ne croit plus au bonheur dans ce monde est un esclave abandonné des dieux.
L'État est notre serviteur, et nous n'avons pas à en être les esclaves.
Nous et nos enfants sommes nés pour mourir, mais aucun de nous est né pour être esclave.
Qu'un frein soit de fer ou d'or, qui l'accepte est un esclave.
Qui affranchit un esclave devient chéri de Dieu?