Rien ne donne plus de sottise apparente que la jalousie inavouée. Au lieu d'attaquer franchement l'adversaire, ce qui aurait du naturel et serait sans doute assez touchant, on en vient alors à critiquer avec aigreur des paroles inoffensives, des actions banales et l'on donne maladroitement un air d'insupportable mesquinerie à ce qui est en vérité un sentiment vif et légitime.
Par des ornements trop recherchés, on excite la jalousie des gens du peuple.
La jalousie étouffe souvent la tendresse du cœur quand elle vient à quelque excès. Mais quand elle est modérée, elle sert d'assaisonnement et de pointe aux désirs ; c'est comme un vent qui allume le feu qui ne brûle qu'à demi dans le cœur d'un amant.
Les femmes seraient plus en état que les hommes de bien juger les autres femmes, parce qu'elles n'ont pas les mêmes raisons d'aveuglement ; mais la jalousie dont on les soupçonne les unes contre les autres (et ce n'est pas sans fondement) rend leurs décisions presque aussi incertaines que celles des hommes.
La jalousie veut passer pour un excès d'amour, mais elle fait peur en disant qu'elle aime.
La jalousie possède l'étonnant pouvoir d'éclairer l'être unique d'intenses rayons et de maintenir les autres hommes dans une totale obscurité.
Il y a deux sortes de jalousies : l'une est délicate, et on ne l'a que parce qu'on ne s'estime pas assez soi-même ; l'autre est grossière, et on ne l'a que parce qu'on n'estime pas assez l'objet qu'on aime : cette jalousie est une injure, et l'autre une preuve d'attachement.
La prudence la plus consommée n'aboutit le plus souvent qu'à tenir en éveil la jalousie qu'elle espère endormir.
La finesse de perception de la jalousie ne peut être égalée que par le prodige de ses aveuglements.
Tout ce qu'il y a de délicat et de touchant dans le principe de la jalousie disparaît dans ses conséquences.
La confusion des sentiments, l'incohérence des idées, les troubles de la volonté, font de la jalousie la seule passion qui paralyse nos forces en les divisant ; ce sont des troupes indisciplinées qui, ne pouvant vaincre l'ennemi, se vengent en ravageant le pays qu'elles sont appelées à défendre.
L'instinct de jalousie qui veut tout se rebelle souvent de devoir partager.
La malveillance, la jalousie, les secrètes rancunes se cachent sous la rondeur souriante.
L'amour féminin est d'une jalousie féroce, et la jalousie est souvent injuste et querelleuse.
Quand la jalousie se mêle à la rancune ou à l'irritation, elle est capable de tout.
Tuer l'animosité, la sottise et la jalousie est impossible, autant vaut ne pas dégainer que de se lancer dans une querelle sans terme.
Le secret d'obtenir au moins une partie de la liberté d'un être, c'est de la lui laisser tout entière. La liberté veut être aliénée librement. La jalousie qui exige tout, n'obtient rien. La plus absurde des tyrannies est celle de vouloir se faire aimer par devoir, car tout despotisme enfante la liberté. Avis aux despotes en amour !
Il y a deux sortes de jalousies : l'une, grossière, qui tourmente l'objet aimé, de ses défiances perpétuelles, et l'autre, délicate, qui est une défiance de soi-même et ne fait souffrir que le jaloux.
II est peu de haines qui durent plus que la jalousie qui les a fait naître.
Les talents attirent la jalousie, comme l'aimant attire le fer.
La jalousie est la peur de n'être pas préféré aux autres.
La jalousie et l'envie sont bien souvent deux passions qui se confondent.
Une chose déjà devrait nous guérir de la jalousie : son inutilité.
La Rivalité, sœur de l'Envie et de la Jalousie, ronge le cœur de l'homme avec elles.
Il y a plusieurs sortes de jalousie, la plus rare est celle du cœur.
Partout la jalousie est un monstre odieux : rien n'en peut adoucir les traits injurieux.
La calomnie est l'arme favorite de la haine et de la jalousie.
La jalousie est incapable de raisonner sagement, elle trouble les sens et pervertit la raison.
La jalousie est la forme la plus passionnée de l'égoïsme. Il s'agit que tous les biens n'arrivent à l'être prétendu choyé que par l'intermédiaire du choyant.
Une dose infinitésimale de jalousie suffit à transformer l'ange en gorgone.
Passer et repasser au-devant de sa maison, c'est avoir de son épouse quelques soupçons.
La jalousie est la passion des âmes lâches, c'est un aveu secret de sa propre médiocrité.
Les voies que prend la jalousie sont toujours secrètes, parce qu'elles sont basses et rampantes.
La distinction de nature provoque l'admiration dans les nobles âmes et la jalousie dans les âmes basses.
Une femme connaît une partie du passé de l'homme avec qui elle vit, et, dans ses amours d'autrefois, elle choisit immanquablement la femme qu'il a le plus aimée avant elle, pour utiliser sa jalousie, pour lui en vouloir un peu de cet amour antérieur, et même pour paraître en craindre l'influence dans l'avenir.
La jalousie dévore la vertu comme le feu dévore le fuel.
Trop de jalousie éveille qui est endormi.
La jalousie rend féroce quand elle est impuissante.
La jalousie est dans l'instinct plus que dans la volonté.
La jalousie est l'amour-propre de la chair.
Les hommes supportent un temps, chez une femme très aimée, les convulsions de la jalousie.
Ce n'est pas de la mélancolie ni de la pensée, c'est du corps que vient la jalousie.
La venimeuse jalousie est un poison plus mortel que la morsure d'un chien enragé.
Que de pauvres insensés obéissent à la folle jalousie !
La sémiologie est sœur jumelle de la jalousie !
La jalousie est le poison du cœur?