Tout bonheur excite un peu de haine : On ne demande pas mieux que de se figurer que ceux qui en jouissent ont envers nous quelque tort grave qui nous permette de donner un nom un peu plus noble à ce sentiment bas et honteux dont le véritable nom est l'envie, et l'appeler juste ressentiment, fierté légitime, dignité blessée.
Je ne connais qu'une morale, jouir de la vie ; je ne connais qu'une occupation, jouir de la vie ; et je ne connais qu'une chose utile, jouir de la vie. J'ai un estomac pour digérer, des jambes pour courir, un cœur pour aimer, et une imagination vive pour tout saisir, tout caresser.
La vie, homme, n'avait pas besoin de toi pour jouir ; les fleurs fleurissaient, les astres brillaient, les oiseaux chantaient, mais il te fallait, pour qu'elle prît conscience de sa joie.
C'est mon bonheur de prendre les choses facilement, de vivre vite. Ne suis-je en vie que pour penser à la vie ? M'est-il interdit de jouir du moment présent, pour être assuré du moment qui vient ?
Le but de l'existence de l'homme est de jouir du bonheur, et la plus haute sagesse humaine consiste dans la connaissance des moyens d'obtenir et d'assurer la plus grande somme de bonheur dont il soit possible de jouir d'une manière permanente.
Eugène Sue - Les maximes et pensées diverses (1857)
Si le bénéfice de la liberté n'était accordé qu'à ceux qui la méritent vraiment, il n'y aurait pas tellement d'hommes pour en jouir pleinement.
Les plaisirs seraient toujours purs, toujours vrais, si l'homme pour en jouir ne suivait que la voix de la raison ; mais, depuis qu'il a voulu les soumettre à la fougue de ses passions, ils se sont tous changés en poison.
Dans la société un homme ordinaire jouira de beaucoup plus d'agréments qu'un homme d'esprit : Une coquette trouvera plus son avantage à se confier au premier qu'au second.
Tant que nous jouissons d'une vie sereine, tant que nous ne sommes agités d'aucune crainte, nous n'attribuons pas à la fortune notre prospérité ; mais, dès que nous sommes tombés dans le malheur, c'est elle que nous accusons de tous nos maux.
Jouis des sentiments des personnes que tu aimeras, mais surtout jouis des tiens. Occupe-toi de leur bonheur, et le tien en sera la récompense. Cette espèce d'oubli de soi-même, dans toutes les affections tendres, en augmente la personnalité, on est trop souvent mécontent des autres. L'âme se dessèche, se flétrit, s'aigrit même. On perd le plaisir d'aimer, celui d'être aimé est corrompu par l'inquiétude, par les douleurs sécrètes, que trop de facilité à se blesser reproduit sans cesse.
Préparons-nous par la méditation à voir, sans regret, nous échapper les choses dont nous sommes heureux, car l'homme ne jouit véritablement et complètement que de ce qu'il sait perdre.
Ne possédez que pour jouir, et jouissez toujours comme si vous ne possédiez point : vos jouissances en seront plus vives ; vos regrets en auront moins d'amertume ; vos souvenirs plus de charme.