Connais le monde, et sais le tolérer ; pour en jouir, il le faut effleurer,disait Voltaire. Un philosophe et poète suisse romand, Henri-Frédéric Amiel, a écrit :
Jouir du loisir et de la paix des champs, du beau temps, de l'aisance ; avoir sa famille avec soi ; reposer ses yeux sur des prairies embaumées, et sur des vergers épanouis ; entendre chanter la vie sur les herbes et dans les arbres ; être si doucement heureux, n'est-ce pas trop ? Est-ce bien mérité ? Oh ! jouissons-en sans reprocher au ciel sa bienveillance ; jouissons-en avec gratitude !
Il faut jouir du bien présent, les chagrins reviennent toujours assez tôt.
Ceux qui déclament contre le luxe sont, à la première occasion, les plus empressés d'en jouir.
Il faut savoir souffrir, mais il faut aussi savoir jouir de la vie.
Les affligés peuvent jouir de la nature, mais non du monde.
Celui qui n'attend rien de la vie jouit comme d'une surprise de ce qu'elle peut lui donner.
Jouissez en philosophe de ce que vous avez ; comptez pour rien ce que vous n'avez pas.
Comme l'infini disparaît dans la figure du jouisseur ! on n'entrevoit plus l'au-delà, on ne sent que la limite de la jouissance.
Jouir de ce qu'on donne, c'est beaucoup plus que recevoir.
On jouit plus de son luxe quand on sent qu'il ne vous est pas indispensable.
Quand nous sommes arrivés à jouir de la calomnie qui nous concerne, nous sommes déjà loin.
La vie est si courte, dit un voluptueux, qu'il faut rassembler tous les plaisirs, et se hâter d'en jouir.
Tout bonheur excite un peu de haine : On ne demande pas mieux que de se figurer que ceux qui en jouissent ont envers nous quelque tort grave qui nous permette de donner un nom un peu plus noble à ce sentiment bas et honteux dont le véritable nom est l'envie, et l'appeler juste ressentiment, fierté légitime, dignité blessée.
Pour qu'il fut pardonnable de regretter la vie, il faudrait au moins en avoir su jouir.
Le bonheur est de jouir de la présence de ceux qu'on aime.
Le châtiment de ne pas aimer, c'est de ne pouvoir jouir d'être aimé.
Je ne connais qu'une morale, jouir de la vie ; je ne connais qu'une occupation, jouir de la vie ; et je ne connais qu'une chose utile, jouir de la vie. J'ai un estomac pour digérer, des jambes pour courir, un cœur pour aimer, et une imagination vive pour tout saisir, tout caresser.
Nos parents ont appris à faire de l'argent, mais non à en jouir. La plupart ne connaissent d'autre fortune qu'amasser.
Jouis, il n'est pas d'autre sagesse ; fais jouir ton semblable, il n'est pas d'autre vertu.
Ceux qui parlent sans cesse de leur santé ressemblent aux avares qui entassent toujours de l'argent sans avoir jamais l'esprit d'en jouir.
La vie, homme, n'avait pas besoin de toi pour jouir ; les fleurs fleurissaient, les astres brillaient, les oiseaux chantaient, mais il te fallait, pour qu'elle prît conscience de sa joie.
L'avare est comme ces amants qu'un excès d'amour empêche de jouir.
La manie d'amasser grandit avec l'impuissance de jouir.
C'est mon bonheur de prendre les choses facilement, de vivre vite. Ne suis-je en vie que pour penser à la vie ? M'est-il interdit de jouir du moment présent, pour être assuré du moment qui vient ?
Le but de l'existence de l'homme est de jouir du bonheur, et la plus haute sagesse humaine consiste dans la connaissance des moyens d'obtenir et d'assurer la plus grande somme de bonheur dont il soit possible de jouir d'une manière permanente.
Si le bénéfice de la liberté n'était accordé qu'à ceux qui la méritent vraiment, il n'y aurait pas tellement d'hommes pour en jouir pleinement.
L'ingrat ne jouit qu'une seule fois du bienfait ; l'homme reconnaissant en jouit toujours.
Les plaisirs seraient toujours purs, toujours vrais, si l'homme pour en jouir ne suivait que la voix de la raison ; mais, depuis qu'il a voulu les soumettre à la fougue de ses passions, ils se sont tous changés en poison.
Dans la société un homme ordinaire jouira de beaucoup plus d'agréments qu'un homme d'esprit : Une coquette trouvera plus son avantage à se confier au premier qu'au second.
Tant que nous jouissons d'une vie sereine, tant que nous ne sommes agités d'aucune crainte, nous n'attribuons pas à la fortune notre prospérité ; mais, dès que nous sommes tombés dans le malheur, c'est elle que nous accusons de tous nos maux.
L'homme jouit du bonheur qu'il ressent, la femme jouit du bonheur qu'elle procure.
Les gens les plus attachés à la vie sont presque toujours ceux qui savent le moins en jouir.
Jouis de ta vie sans la comparer à celle d'autrui, sans examiner si les autres sont plus heureux que toi.
Jouis des sentiments des personnes que tu aimeras, mais surtout jouis des tiens. Occupe-toi de leur bonheur, et le tien en sera la récompense. Cette espèce d'oubli de soi-même, dans toutes les affections tendres, en augmente la personnalité, on est trop souvent mécontent des autres. L'âme se dessèche, se flétrit, s'aigrit même. On perd le plaisir d'aimer, celui d'être aimé est corrompu par l'inquiétude, par les douleurs sécrètes, que trop de facilité à se blesser reproduit sans cesse.
Tout le monde souhaite la prospérité, mais peu de gens en savent jouir.
Jouis de ta jeunesse, et ne refuse ni un bon jour, ni une bonne nuit.
Veux-tu jouir beaucoup ? Souffre beaucoup, et réciproquement. Garde-toi des jouissances continues ; interromps ton bonheur si tu veux le sentir.
Préparons-nous par la méditation à voir, sans regret, nous échapper les choses dont nous sommes heureux, car l'homme ne jouit véritablement et complètement que de ce qu'il sait perdre.
Plus souffrir de ce qu'on désire que jouir de ce qu'on possède ce n'est pas être heureux, tel est le sort de l'ambitieux !
Ne possédez que pour jouir, et jouissez toujours comme si vous ne possédiez point : vos jouissances en seront plus vives ; vos regrets en auront moins d'amertume ; vos souvenirs plus de charme.
Plaignons l'égoïste, il n'a jamais joui, et il ne jouira qu'à moitié !
Qui jouit d'une santé parfaite possède un trésor?