Les citations sur être savant.

Sans disciples, point de savants.

Il y a si peu d'absolu dans les choses humaines que les vérités scientifiques elles-mêmes sont relatives et contingentes. Un savant vient de faire une découverte ; vous achetez son livre. Surgit un autre savant qui démolit le premier... vous achetez son livre... Surgit un troisième savant... Il ne vous reste plus qu'à vendre tous vos livres, et à aller chercher la vérité sur les lèvres d'une femme ou dans le fond d'un verre !

L'artiste entrevoit ce qui doit être... parmi les possibles entrevus, le savant en embrasse un, et le réalise.

Le savant plus que tout autre a une tendance à s'isoler. L'habitude de concentrer son esprit sur l'objet exclusif de son étude, l'amène insensiblement à s'isoler de l'ensemble des choses, à perdre le sens humanitaire, l'humanum quid, ce je ne sais quoi qui nous fait vibrer aux impressions collectives ; ou, s'il en conserve la notion, ce n'est plus dans son cœur, mais dans son esprit où elle sommeille à l'état spéculatif.

Le savant doute où le poète croit. Le prêtre est cynique où l'homme du monde est chaste et voluptueux.

Les savants sont en général inhabiles à l'action. D'où leur vient cette absence ou plutôt ce défaut de caractère ? Ne voyez-vous pas que c'est là une conséquence de leurs suspensions de jugement ? Or, qu'est-ce qu'une suspension de jugement tournée en habitude ? Le doute. Celui qui ne doute de rien se détermine promptement au petit bonheur.

Quand on le rendrait savant jusqu'aux dents, un grand nigaud de fils ne sera jamais qu'un nigaud.

Qui, ne sachant rien, demande et apprend devient savant ; qui ne demande pas commet une injustice envers soi-même.

Le plus savant des hommes en est, à mon sens, le plus ignorant.

La gloire du marchand est en sa bourse, celle du savant est en ses livres.

L'enseignement est une vocation : on devient lettré, savant, on naît instituteur.

Le soldat sert son pays, le savant son pays et l'humanité.

La vie intègre et laborieuse de ses savants console un peuple des défaillances de ses hommes d'État.

Dites à un vieux savant courbé sous le faix de l'élude, qu'il a un faux air d'officier de cavalerie en retraite : vous le verrez redresser sa taille avec un sourire d'intime satisfaction.

Pour le savant, la connaissance sort de l'ignorance comme la lumière sort des ténèbres.

Le livre le plus utilement savant n'est pas celui qui renferme le plus d'érudition, mais ce lui qui la donne le mieux.

On serait bien plus savant si on avait le courage de paraître plus souvent ignorant.

Un savant est bien moins épris de lui-même qu'un poète ; il a l'habitude de s'humilier en cherchant.

Le vrai savant fait toujours preuve de modestie.

Personne n'est trop savant pour être agriculteur, et presque personne ne l'est assez.

J'ai connu dans ma province des savants qui ne pouvaient lire que dans leur propre bréviaire.

Ma cervelle laissée en friches est peut-être maintenant impropre à toute carrière savante.

Les savants imaginaires qui prétendent tout savoir, et qui ne savent jamais rien, se plaisent à parler hardiment des choses les plus difficiles, et en vérité ne connaissent pas les plus faciles.

Savant : Érudit qui, contrairement au professeur, ne partage son savoir qu'avec des homologues.

Un vrai savant doit faire passer sa fierté par le trou d'une aiguille quand la science y peut trouver quelque profit.

Les grands savants sont seuls capables d'enseigner les éléments de leur science.

Plus on est savant, plus on est curieux.

On n'est point savant par les choses que l'on sait, je croirais volontiers qu'on ne l'est que par les choses qu'on soupçonne. Combien n'est-il pas d'horizons au-delà de celui qui borne notre vue ?

Je plains moins un ignorant qui ne sait rien qu'un savant qui sait mal ce qu'il a appris. Il importe plus de bien savoir, que de savoir beaucoup.

Les savants, quand il n'y a pour eux aucun danger d'erreur ni de péché, doivent condescendre à la faiblesse des ignorants ; les sages et les prudents, à celle des humbles et des simples.

Le faux savant se flatte toujours des louanges qu'on lui donne.

Le désir déréglé de devenir savant rend souvent les hommes plus ignorants.

Un savant banni est plus estimable qu'un ignorant entretenu.

L'homme savant, qui parle, ressemble à l'homme généreux, qui donne ; cependant la pauvreté tend la main, et l'ignorant ferme l'oreille.

Le savant est dans sa patrie ce que l'or est dans le creuset qui l'épure.

Le savant observe et s'instruit par la comparaison ; le sot voit tout avec une égale indifférence.

Les vrais savants, sans désirer ni fuir les grandeurs, les regardent avec indifférence ; les sots et les hommes doués d'un jugement peu sûr les recherchent avec d'autant plus d'empressement qu'ils n'en sentent pas tous les inconvénients : ils ne s'en tiennent qu'à l'écorce : pour eux ce qui brille est ce qui les charme.

Le savant qui ne sait tirer d'autre parti de son savoir qu'une place, n'obtient pas grand-chose.

Une grande science peut s'allier parfaitement à une grande pauvreté d'esprit. En vérité, j'ai souvent trouvé parmi les esprits incultes un sentiment plus énergique de ce que la vie a de profond que chez certaines espèces de savants.

La science est une plante qu'il faut abandonner à sa croissance naturelle. Je regarde le protestantisme comme un engrais brûlant qui a forcé la végétation. Ce n'est pas le tout d'être savant ; il faut l'être comme il faut, et quand il faut, et autant qu'il faut. Le feu qui fait vivre l'homme, le feu qui le réchauffe quand il a froid, et le feu qui le brûle s'il y tombe, ne sont pas tout à fait la même chose quant au résultat ; c'est cependant toujours le feu.