Les seules louanges que le cœur donne sont celles que la bonté s'attire.
Il y a des gens dont la haine et le mépris font plus d'honneur que les louanges et l'amitié.
Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit.
Il n'y a pas de louanges si grosses dont la vanité ne nous fasse avaler au moins la moitié.
Nous sommes plus envieux de recevoir des louanges que de les mériter.
Il y a tant de bassesse dans la plupart des louanges qu'elles avilissent plus ceux qui les donnent qu'elles n'honorent ceux qui les reçoivent.
Il faut mériter les louanges, puis les fuir.
Ce qui diminue quelquefois l'impression qu'on reçoit des louanges ingénieuses, c'est qu'elles louent plus ceux qui les donnent que ceux à qui elles sont adressées.
Les louanges et les flatteries ne font pas oublier les torts.
C'est avoir une très mauvaise opinion d'un homme que de lui donner des louanges qu'il ne mérite pas, c'est croire qu'il a un grand fonds de vanité, ou qu'il est ridiculement crédule. Cependant c'est le moyen ordinaire qu'emploient les courtisans et les âmes basses, comme la route qui est la plus sûre et la plus courte, pour s'insinuer et acquérir la faveur. Nous nous persuadons sans peine que toutes les louanges qu'on nous donne sont sincères, et si nous ne croyons pas tout, nous en croyons du moins une bonne partie.
Les louanges outrées et excessives font tort à celui qui les donne et à celui qui les reçoit, c'est une insulte. Ceux à qui on les adresse la sentent, s'ils ont le sens commun, et la punissent au moins d'un souverain mépris.
C'est une chose assez rare de savoir manier la louange, et de la dispenser avec agrément et avec justice. L'orgueil grossier ne loue que soi-même, et on le méprise ; la vanité fine et délicate ne loue que pour avoir du retour, et l'on s'en aperçoit ; le misanthrope ne loue point, parce qu'il n'est content de personne, et personne n'est content de lui ; le louangeur se décrédite, et ne fait honneur ni à lui, ni aux autres, l'homme sage loue ce qui mérite d'être loué.
La flatterie est infâme, elle ment et elle mendie ; la louange est auguste, elle dit vrai.
De toutes les louanges la plus agréable est celle qu'on a méritée par sa bienfaisance.
La louange est la plus agréable de toutes les musiques.
Pour prodiguer des louanges fades et outrées, il faut mépriser ceux-mêmes à qui on les donne et les croire bien dupes.
Les louanges sont des flèches dont la petite pointe d'or est trempée dans du poison.
Il y a une sorte de modestie à recevoir les louanges que l'on mérite.
Les louanges données à la modestie ne sont que trop souvent recueillies par l'orgueil.
En fait de louanges, nous consultons plus notre appétit que notre santé.
Il faut que l'amour-propre s'accoutume à faire crédit à la louange.
Donner des louanges à un homme qui les mérite, c'est payer son tribut à la vertu.
Il y a des hommes qui ont autant d'amour pour les louanges que d'aversion pour les avis et les conseils qu'on peut leur donner. Avec de tels principes, il est à craindre qu'ils ne se corrigent jamais de leurs défauts, ou qu'ils ne se bornent à des vertus très médiocres.
Les louanges ne sont d'aucun prix si elles ne sortent d'une bouche irréprochable.
On ne méprise la louange que lorsqu'on n'est pas accoutumé à faire des actions louables.
Pour bien apprécier les louanges, il est nécessaire de ne pas s'en croire digne.
Les gourmands de flatterie aiment à entendre autour d'eux la musique mélodieuse des louanges, et reniflent à pleines narines les vapeurs de l'encens.
La louange est l'épreuve des fous.
Il faut douter de la justice des louanges qui nous viennent d'une bouche perfide.
Les louanges sont des satyres quand elles ne font pas sincères.
Le plaisir qu'on reçoit de la louange n'est pas égal à la peine que fait la critique : on prend l'une pour un compliment, et l'autre pour une vérité.
Un honnête homme condamne en lui-même ce que le monde y approuve, et toutes les louanges qu'on lui donne ne le consolent pas du juste repentir d'avoir fait l'action qui les lui attire.
Le meilleur office que l'on puisse rendre à un ami, c'est de ne pas lui donner plus de louanges qu'il n'en peut porter.
Les louanges que l'on fait arrivent en douce harmonie aux oreilles de son idole.
Les louanges sont amères quand elles ne sont pas sincères.
L'approbation est la louange des esprits justes, et la flatterie des esprits supérieurs.
La louange, en nous aveuglant sur nos défauts, nous fait rester dans la route de la médiocrité, lorsque la nature nous avait donné les moyens de nous élever au-dessus du vulgaire.
La louange en nous faisant fermer l'oreille aux conseils sévères de la vérité, elle nous fait prendre l'amour-propre pour le génie, la vanité pour le mérite, et la facilité pour le talent.
Dans tous les genres de louange, rien ne reste que la vérité, rien n'honore que la justice.
Les louanges se donnent à l'amitié, aux dignités, et très rarement à la vérité.
La louange, pour les âmes timides, est la brise qui enfle doucement leurs voiles et les pousse sur l'océan du bien.
La louange est un parfum de vérité qui réjouit et encourage.
La critique la plus fine est une louange exagérée.
Pour être au dessus de la critique, il faudrait être au dessus de la louange.
Il est des louanges qui blâment et des blâmes qui louent, ce sont les blâmes et les louanges qui sortent de la bouche des méchants.
Une louange exagérée est une leçon délicate, elle vante les qualités qu'on n'a pas afin qu'on les acquière.
Une fausse louange est une insulte?