Vice et misère, deux chemins aboutissant à l'hôpital.
Quel est notre destin ! le cercle de la vie est la misère, hélas ! de misère suivie.
Le devoir de tout être créé est de lutter contre les misères de la vie, et non de se laisser aller à la dérive.
Le travail chasse la misère, mais c'est l'économie qui l'empêche de revenir.
Les souliers éculés et les haillons de la misère ne doivent être vus que pour être remplacés.
La fortune remonte le chemin de la misère, la prodigalité le descend.
Celui que la misère force à servir est plus à charge à son maître qu'à lui-même.
Tandis que l'on jouit du superflu, on voit son prochain dans la misère, et l'on possède encore le courage, — non, on commet le sacrilège d'être dévot !
La vraie misère ne commence que lorsqu'on s'appauvrit même d'espérances.
Pour les riches, rien n'est aussi indispensable que la misère.
Quelle est la misère que vous préférez soulager ? — Celle qui ressemble à la mienne.
La misère, au début de la vie, peut entraîner dans de tristes voies les âmes qui ne sont pas trempées pour la résistance. La médiocrité est, au contraire, un des points de départ les plus sûrs : elle ne crie pas famine, elle retient sur la pente du vice et sert d'éperon au talent.
Pour celui qui vit dans la misère un pain qu'on vous offre est un présent inestimable.
Il n'est guère qu'un moyen de ne pas ressentir les petites misères de la vie, c'est d'être frappé par un grand malheur.
La misère est une maladie de l'humanité comme la maladie est une misère de l'homme.
La misère et l'adversité ont enfanté plus de héros et de génies que l'opulence.
La misère ne consiste pas dans la privation des choses, mais dans le besoin qui s'en fait sentir.
La misère contient dans ses flancs plus de vices que l'or ne recèle de vertus.
Les inondations, les cyclones, la famine, les épidémies sont d'ordre naturel ; la guerre, la misère, le vice sont d'ordre social : épouvantable concurrence !
Tous les hommes ont leur part des misères humaines ; la raison seule en allège le poids.
On associe un peu trop aisément la misère et le génie : la misère est une rude couveuse; pour un œuf enchanté qu'elle a fait éclore, combien en a-t-elle écrasés !
Dans ce monde de misère le bonheur est vite enterré.
L'esprit qui se laisse abattre par la misère n'est capable d'aucun sentiment élevé.
À ruminer ses misères on aggrave sa détresse.
Ruminer ses misères et converser avec ses fantômes rend toujours plus faible.
Il n'est pas de misères humaines avec lesquelles l'homme d'esprit ne joue, tant qu'il n'en est pas lui-même atteint.
Il vaut mieux s'aimer dans la peine et la misère que de vivre sans amour dans la prospérité.
Le véritable scandale de la misère, c'est notre impuissance à la guérir.
La misère d'un jeune homme n'est jamais misérable. Le premier jeune garçon venu, si pauvre qu'il soit, avec sa santé, sa force, sa marche vive, ses yeux brillants, son sang qui circule chaudement, ses cheveux noirs, ses joues fraîches, ses lèvres roses, ses dents blanches, son souffle pur, fera toujours envie à un vieil empereur.
Les misères de la vie sont les circonstances atténuantes de la mort.
La misère suprême, c'est de ne pas se contenter jusqu'à l'ivresse de ce qu'on a, de ce qu'on est.
Dans la misère, le grand bonheur de la richesse est de donner.
Il est difficile aux grandes âmes elles-mêmes de porter fièrement la ruine, parce qu'elles sentent sans cesse leur dignité menacée par leur misère.
Les petits vices paraissent à travers les haillons de la misère, mais la fourrure et la robe de soie cachent tout. Donnez au vice un bouclier d'or, et le glaive de la justice viendra s'y briser sans l'entamer, mais couvrez son bouclier de haillons, un pygmée va le percer avec une faible paille.
Qui n'a jamais éprouvé la misère, l'opprobre, les regrets et les maladies, ignore la moitié des sentiments humains.
Ceux que nous prend la vie, elle ne les rend pas, et c'est la misère des misères.
Je n'ose montrer à ceux qui m'aiment l'étendue de mes misères et de mes abattements parce que d'une part je les afflige, et que de l'autre j'ai honte. En sorte que je broie le soir dans mon lit un noir affreux, traînant mon boulet sans joie et sans espérance, et ayant le sentiment que je me consume sans utilité.
La misère est obligée de passer par bien des dégoûts avant de trouver de quoi satisfaire une chétive existence.
D'année en année, l'enfant grandit, et sa misère aussi.
Celui qui se confine dans la paresse doit s'attendre à recevoir la visite de l'ignorance et de la misère.
Le comble de la misère est une vieillesse pauvre.
L'opulence et la misère sont deux montagnes escarpées qu'on n'escalade jamais sans gagner le vertige ou sans subir les angoisses de la souffrance. C'est en restant entre les deux extrêmes que l'on trouve le plus facilement la route qui conduit au bonheur.
Le secret du sage est de se mettre à l'abri des grandes commotions et des petites misères.
La vie est un long chapelet de dégoûts surmontés, de colères vaincues, de chagrins oubliés, de misères vécues : Tout ce qui nous plaît lui déplaît.
Ce qu'il y a de déplorable dans la prodigalité des jeunes gens, c'est qu'ils n'ignorent pas que la misère sera le résultat de leurs folles dépenses, et qu'ils n'ont pas la force de s'arrêter.
Il est moins difficile d'abolir radicalement la misère que de la secourir efficacement.
La misère publique est la cuve où toutes les passions fermentent !
La misère méritée est la sanction pénale de la paresse et de l'inconduite.
Le présent est médiocre, l'avenir s'annonce mauvais : ruine sur ruine, misère sur misère.
Rien ne réclame plus d'énergie que les mille petites misères de détail. Le lion qui terrasse les tigres en bataille rangée, peut mourir de rage sous les piqûres des moucherons ; les digues capables de soutenir le choc de l'océan se laissent détruire par le taret. Les coups d'épingle sont plus redoutables que les coups d'épée.
L'enfant naît faible et nu pour que sa lourde somme de misère il apprenne à la porter en homme.
La grande misère de l'homme, c'est qu'il ait à pleurer et à souhaiter ce qui l'humilie.
Nous sommes riches aussi de nos misères.
Les misères de la vie enseignent l'art du silence.
Qui n'a jamais été dans la misère veux un peu plus que ce qu'il faut.
Rien ne corrige la misère ; ni le repentir, ni le temps.
La tristesse succède au malheur, comme la misère au naufrage.
Si ce monde était exempt de misère et de peine, les hommes deviendraient la proie de l'ennui. Et dans la mesure où ils pourraient y échapper ils retomberaient dans les misères, les tourments, les souffrances.
Si un Dieu a fait ce monde, je n'aimerais pas à être ce Dieu : la misère du monde qui y règne me déchire le cœur. Un démon créateur ? On est alors en droit de lui crier en lui montrant sa création : Comment as-tu osé faire surgir une telle masse de malheur et d'angoisses ?
Il n'est pas prouvé que les gens qui portent la misère avec majesté puissent porter la fortune avec décence.
Qui n'a jamais éprouvé la misère ne sait compatir?