Entre obéir à un ordre et céder à une prière, il y a la même différence qu'entre le ciel et la terre.
La prière est semblable à la flèche gothique qui paraît se perdre dans les nuages, quand elle s'élève au-dessus d'eux.
Dieu n'a pas besoin de nous et nous avons besoin de lui ; ce n'est donc pas seulement à la gloire de Dieu, mais surtout à la vertu de l'homme, que la prière est utile ; quand on prie, en effet, Dieu n'en devient pas plus grand, mais l'homme en devient meilleur.
Les hommes qui nient la douceur et l'efficacité de la prière, ne sont pas seulement des impies, mais des cœurs secs, qui n'ont jamais rien aimé, rien désiré, rien regretté.
Jouir des biens que Dieu nous accorde sans l'en remercier par la prière, c'est un véritable vol.
Rien n'est si cher vendu que ce qui est par prières obtenu.
La prière est une émanation de l'âme vers le Créateur.
La prière ? Appel désespéré de secours adressé par la créature au Créateur, contre la création. Est-elle une défaillance, ou bien le cri d'un instinct sublime ?
Dans la prière, acte d'adoration, il y a vibration synthétique de toutes les facultés mentales réunies en faisceau.
Vous devenez maussade quand vous pressentez une prière que vous n'aimez pas à refuser. C'est comme si vous tourniez contre le vent avec votre parapluie, pour l'empêcher de faire la tulipe.
L'effet de la prière se mesure par l'ardeur du désir.
Une prière ne devrait jamais être exaucée. Sinon elle devient une simple correspondance.
Lorsque les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières.
Nombre de femmes chuchotent à l'oreille de la sainte Vierge la prière suivante : Sainte Vierge, toi qui as conçu sans péché, fais-moi pécher sans concevoir.
La prière, c'est un combat à genoux entre le bien et le mal.
Dans le bonheur, comme dans la souffrance ; dans la richesse, comme dans la pauvreté, l'âme éprouve le besoin de laisser échapper les sentiments qui l'inondent et que la fragilité et l'insuffisance de l'homme lui font diriger vers le ciel. C'est ainsi que par la prière ils s'exhalent et s'élèvent vers le Créateur, soit pour implorer de lui des secours ou le remercier de ses bienfaits, soit pour lui porter notre amour ou notre reconnaissance.
La prière, c'est une façon de traiter d'égal à égal avec Dieu.
Là où règne l'ordre paisible, l'obéissance aimante, la douceur polie, l'affection respectueuse, là est l'esprit de prière et de charité, d'humilité et de bénédiction ; là il y a de la religion, là Dieu est présent et senti.
Dieu a placé la prière et la résignation religieuse entre le malheur et l'âme, pour amortir nos peines et nous sauver du désespoir.
La prière est la parole ou l'expression de la conscience.
Louer Dieu, l'adorer, le remercier de ses bienfaits, implorer son secours pour nous et pour les autres, lui offrir nos personnes, nos biens, nos actions, nos souffrances, ce sont différentes formes de la prière.
La prière de l'homme qui travaille et qui souffre adoucit ses maux et soutient son courage, et celle du puissant et du riche le met en garde contre ses prospérités ; elle épure, ennoblit et achève son bonheur.
La prière nous met en rapport avec notre Père céleste ; elle élève notre âme, nos pensées ; elle nous rend meilleurs ; elle nous fait éprouver ce sentiment de la grâce de Dieu, par lequel nous sentons que nous sommes ses enfants.
Quel est l'homme essentiellement malheureux qui ne se sente soulagé par la prière ? L'athée, s'il en existe, s'écrie dans l'adversité : Non Dieu, ayez pitié de moi !
La prière est à l'âme attristée ce que la rosée est à la plante altérée.
Le travail est la meilleure prière que nous puissions adresser à Dieu. Qui travaille prie.
Le don est comme la prière, il doit sortir du cœur sans contrainte.
La prière est le seul moyen de rester en accord magique avec le monde, c'est une ouverture, un accès, je ne dis pas vers un autre univers dont on ne peut prouver qu'il existe, mais vers autre chose, si vague et incertaine que soit cette chose.
La prière est le baume spirituel, le cordial précieux qui nous rend la paix et le courage. Elle nous rappelle le pardon et le devoir. Elle nous dit : Tu es aimé, aime ; tu as reçu, donne ; tu dois mourir, fais ton œuvre ; surmonte ta colère par la générosité ; surmonte le mal par le bien.
Ce n'est point par nos larmes, mais seulement par nos prières, nos aumônes et nos bonnes œuvres, que nous procurerons quelque soulagement à nos défunts.