Chacun poursuit le bonheur et le bonheur esquive la poursuite de chacun.
La gloire est un diamant, mais le bonheur est un grain de blé.
Les bonheurs durables se font pièce par pièce, au jour le jour, comme les plantes des bois et les soleils eux-mêmes.
Le bonheur est semblable à ces génies ailés dont parlent les contes, qui vous enlèvent quelques instants avec eux dans l'azur, mais pour vous laisser presque aussitôt retomber lourdement à terre.
Le bonheur n'a bonne grâce que lorsqu'il est prompt comme la pensée.
Le bonheur individuel n'est légitime qu'autant qu'il est en accord avec le bonheur général.
Bonheur : Sensation agréable qu'éveille la contemplation des misères d'autrui.
Le bonheur ressemble à une fleur que la faux tranche le matin, et qui, le soir même, est déjà sèche et fanée.
Que sont tous nos bonheurs, sinon des bonheurs de carton que nous affichons l'envie et nous faire illusion ?
Si le bonheur ne provoque pas toutes les forces, du moins il ouvre toutes les avenues. Il faut avoir connu la joie dans sa plénitude pour que l'espérance de la retrouver inspire du courage et pousse à l'action. Je plains les malheureux qui, pour s'être contentés dans leur jeunesse d'un demi-bonheur, d'un bonheur de vanité et d'apparence, sont privés et de sa délicieuse influence, et des inappréciables enseignements que donne la souffrance après la joie. C'est si affreux de n'avoir rien à perdre ! Ah ! quand il serait vrai qu'on ne monte sur la montagne que pour en être infailliblement précipité, encore vaudrait-il la peine d'y monter, pour découvrir ces horizons lumineux dont le souvenir nous empêche à jamais de prendre des biens trompeurs pour les vrais biens.
Les grands bonheurs sont toujours inquiets, toujours sur le qui-vive, ils ont peur de tout.
Le bonheur, avare de sa nature, ne paye que par de petits acomptes.
Le seul bonheur consiste dans l'attente du bonheur.
Pour goûter réellement le bonheur, il faut avoir souffert.
De tous les édifices humains, le plus fragile c'est le bonheur.
Si chacun de nous n'avait que le bonheur qu'il mérite, il y aurait encore plus de malheureux.
Il faut savoir taire son bonheur pour ne pas l'éventer.
II y a des gens qui veulent absolument faire le bonheur de quelqu'un. Cela ne se décrète pas, et il faut souvent se résigner à n'être nécessaire à personne.
Le plus grand bonheur ne peut naître que de la plus grande illusion.
La nuit est l'instant de la jouissance, le bonheur est fils de la nuit.
Le bonheur est un prestige qui nous joue, qui ne se montre jamais que de loin, et qui s'évanouit et s'éloigne encore plus loin, lorsque nous croyons y toucher et le saisir.
Il n'est pas de plus grand bonheur que d'être en parfaite santé.
Dans cette grande loterie où les bons billets sont si rares, le gros lot d'un bonheur continu n'a encore été gagné par personne.
Il faut savoir dans ce monde se contenter des demi-bonheurs.
Le plus grand avantage pour le bonheur est une espèce d'équilibre entre les idées et les affections, entre l'esprit et le caractère.
Pour représenter le bonheur, le présent est au passé ce qu'un peintre médiocre est à un grand maître.
Qui cherche le bonheur ne doit pas trop s'élever, la rosée s'arrête plutôt sur les petits gazons que sur les hautes herbes.
Notre âme rêve le bonheur comme nos yeux cherchent les étoiles ; mais, hélas ! étoiles et bonheur sont inaccessibles.
Mon bonheur est d'augmenter celui des autres, j'ai besoin du bonheur de tous pour être heureux.
Rien n'empêche le bonheur comme le souvenir du bonheur.
Le bonheur n'est pas une grosse belle pierre précieuse qu'il est impossible de trouver, que l'on cherche, mais sans espérance. Point du tout, le bonheur, c'est une mosaïque composée de mille petites pierres qui, séparément et par elles-mêmes, ont peu de valeur, mais qui, réunies avec art, forment un dessin gracieux.
Le bonheur, c'est d'être libre, libre de la plus belle de toutes les libertés, celle de la pensée ; de ne porter la chaîne d'aucun, d'être indépendant ; de n'avoir à défendre ni la sottise des uns, ni la mauvaise foi des autres ; de chercher le bon côté de toutes les choses, comme l'abeille cherche le miel de toutes les fleurs ; de regarder avec un œil pur, d'écouter avec une oreille indépendante ; de voyager et de s'arrêter selon sa fantaisie là où le soleil est plus brillant ; de s'enivrer de tous les parfums, de s'amuser de tous les esprits, de jouir de tous les instants, le bonheur c'est d'être libre !
Chacun de nous n'a pour but que le bonheur ; chacun de nous porte, au dedans de lui, un rayon divin qui l'éclaire, un sage conseiller qui le guide, un juge redoutable qui l'avertit et le menace ; et cependant, la plupart des hommes sont et demeurent aveugles pour cette lumière, sourds à ses conseils, insensibles à ses avertissements ; et, tournant le dos à la félicité qu'ils souhaitent, ils se précipitent dans le malheur qu'ils redoutent.
Ce qui est remarquable chez les saboteurs du bonheur, c'est leur apparente sincérité, l'affirmation d'une bonne foi inébranlable dans leur jugement ou l'opinion qu'ils ont sur les êtres et les choses et surtout sur eux-mêmes. Ils ne savent remettre en cause ni leur regard, ni leur écoute, ni cette sensibilité particulière qui leur fait percevoir en premier le mauvais (qui existe parfois bien sûr) de la vie.
Le bonheur des autres devient la joie de ceux qui ne peuvent plus être heureux.
Un grand obstacle au bonheur, c'est de s'attendre à un trop grand bonheur.
Le bonheur court, par-ci par-là, l'arrêter n'est pas mer à boire ; le difficile est, quand on l'a, d'être susceptible d'y croire.
Le bonheur n'est pas le fruit de la paix, le bonheur c'est la paix même.
Le bonheur est toujours dans l'avenir ou dans le passé, et le présent est comme un petit nuage sombre que le vent promène sur la plaine ensoleillée ; devant lui, derrière lui, tout est lumineux, lui seul jette toujours une ombre.
Le bonheur que l'on attend est plus beau que celui dont on jouit.
L'approche du bonheur est comme un premier baiser, il rend un peu timide et confond : soyez sans inquiétude, on s'y habitue.
Ton bonheur s'entend loin au seul rire de tes yeux.
Nous ne sommes pas fiers avec le bonheur : il a beau nous tourner le dos, nous voulons toujours de lui, comme certaines femmes du mari dont elles sont battues.
La quête du bonheur nous laisse au bord de la route, toujours plus insatisfaits, un peu plus amers.
Il est doux de se venger par le bonheur qu'on donne du bonheur qu'on n'a pas rencontré.
Si le bonheur est si difficile à trouver, c'est que nous sommes trop difficiles en fait de bonheur.
Le bonheur est comme les nuages à l'horizon, toujours en avant ou en arrière, jamais où on se trouve.
Nous buvons tous à la source du bonheur dans un vase percé, lorsqu'il arrive à nos lèvres il n'y a presque plus rien.
Il est de ces bonheurs qui défient le rêve.
Une seule chose que nous puissions donner sans l'avoir : le bonheur.
Le bonheur est la première de toutes les choses que l'argent ne donne pas.
Il en est du bonheur comme de la liberté, tout le monde en parle et personne n'en jouit.
La meilleure façon d'augmenter son bonheur est de le communiquer aux autres.
Le plus de bonheur possible de chacun est dans le plus de bonheur réalisé de tous.
La plupart des hommes confondent le bonheur avec ses moyens, et la fortune est, à leurs yeux, le plus grand élément du bonheur.
On ne démontre pas son bonheur, il se montre.
Tout bonheur excite un peu de haine : On ne demande pas mieux que de se figurer que ceux qui en jouissent ont envers nous quelque tort grave qui nous permette de donner un nom un peu plus noble à ce sentiment bas et honteux dont le véritable nom est l'envie, et l'appeler juste ressentiment, fierté légitime, dignité blessée.
Quand on trouve son bonheur en soi-même, on fait peu d'estime de celui qui vient d'ailleurs.
À tout prendre, le bonheur dépend moins de la fortune que du caractère.
Quand on n'a pas le bonheur, il faut au moins avoir la paix.
Dieu distribue le bonheur selon sa volonté?