Le flambeau de la vérité fait souvent pâlir l'éclat de la gloire.
La fortune et la gloire ont plus souvent à rougir de ceux à qui elles se donnent qu'à être fiers de ceux qui les poursuivent.
On surfait la gloire si on l'estime d'après ce qu'elle coûte ; c'est une acquisition où les uns perdent leurs amitiés, les autres leur conscience, et tous leur bonheur.
La gloire a la prétention de se faire accompagner par le bonheur, dont elle est l'ennemie naturelle et invétérée ; autant la première se plaît au grand soleil, autant le second aime et cherche l'ombre.
Le dédain pour la gloire est le droit de l'homme qui mérite beaucoup de gloire, et la prétention de l'homme qui ne peut en espérer aucune.
Les peuples qui n'ont rencontré que la gloire sont dans la situation et la détresse du coq, dont la trouvaille se bornait à un diamant.
Entre la gloire et la vertu il y a la même différence qu'entre un théâtre et un hermitage.
La gloire est un diamant, mais le bonheur est un grain de blé.
L'ambition se pare du manteau de la gloire, cherche à imiter sa démarche, et emprunte son air et ses traits ; mais il ne faut pas s'y tromper et confondre l'une avec l'autre.
Que la gloire, déjà si rude à conquérir, hélas ! est difficile encore à soutenir !
La gloire n'échoit qu'au génie bienfaisant, qu'à la vertu puissante, qui influe comme la Divinité sur le bonheur des autres.
C'est le plus beau privilège des masses que de pouvoir conférer la gloire ; mais c'est une petitesse de la rechercher, aussi bien que de rechercher les honneurs. Ce que nous devons nous proposer pour but, ce doit être les choses pour elles-mêmes, et non pour nous. Je pense, au reste, que la gloire est un mot dont les âmes élevées se servent souvent faute d'un autre. Ce qu'elles veulent, c'est le libre essor de leurs facultés, c'est l'influence bienfaisante qu'elles doivent exercer. Il n'y a rien que de légitime en cela. Si elles demandent la gloire, c'est comme une sanction propre à leur ôter ce doute sur elles-mêmes qui peut persécuter les natures les plus fortes.
Le bonheur sur terre peut n'avoir qu'une nuit, comme la gloire un jour.
La gloire n'est qu'une forme de l'amour. Dans l'amour, on éprouve le besoin de posséder un être unique ; dans la gloire, on éprouve le besoin de posséder tous les hommes.
La vraie gloire, comme les cheveux, blanchit avec le temps.
La gloire est comme la fortune, elle vient quelquefois chercher celui qui ne songeait point à elle.
La gloire ne doit pas être le but, mais seulement la couronne du but atteint.
La gloire ne couronne que les victoires gagnées et non les victoires espérées.
On n'a rien à craindre du temps lorsqu'on est rajeuni par la gloire.
La gloire : Être connu de ceux qu'on ne voudrait pas connaître.
Oubliez toujours ce que vous êtes, dès que l'humanité vous le demande ; mais ne l'oubliez jamais, quand la vraie gloire veut que vous vous en souveniez.
La beauté des mères dépasse infiniment la gloire de la nature.
Si la gloire nous procure des sensations délicieuses, la couronne qu'elle nous présente n'en est pas moins une couronne de soucis et d'épines ; n'hésitons pas à lui préférer la vertu ; la vertu, comme la gloire, est souvent en butte aux morsures de l'envie, mais elle porte en elle-même un baume réparateur.
Il n'y a pas de gloire à savoir, il n'y a que de la joie.
La gloire produit l'effet d'une liqueur qui enivre en augmentant la soif de ceux qui en goûtent.
On asservit les peuples avec de la gloire, qui rend tout possible et fait tout pardonner.
La gloire n'est due qu'à un cœur qui sait souffrir la peine et fouler aux pieds les plaisirs.
Souffrir pour un ami, c'est couronner sa gloire de lauriers immortels.
Toutes les gloires se résument en des flots de sang, d'encre ou de fumée.
La gloire et la fortune sont les poupées de grands enfants.
Le désir des distinctions est aussi commun que l'amour de la gloire est rare.
La gloire doit se mesurer aux moyens de l'acquérir.
L'armée est une épée qui a la gloire pour poignée.
J'envie la gloire de n'être pas connu.
L'homme amoureux de la gloire fait consister son bonheur dans l'activité d'autrui ; le voluptueux, dans ses propres sensations ; l'homme intelligent, dans sa propre conduite.
La gloire aime les violents qui ose toucher le bord de sa robe.
La gloire, triste denrée, elle se paye cher et ne se garde pas.
La gloire est l'égoïsme des grands hommes, comme le bonheur est celui des sots.
La gloire est une courtisane de mauvaise compagnie, qui attaque quelquefois, en passant, des gens qui n'y pensent pas. Ils sont étonnés des faveurs qu'ils ont reçues, sans avoir rien fait pour les avoir. Au bout de trente ans, on les croit supérieurs à ceux qui en ont mérité, sans en avoir eu ; et même à ceux qui en ont obtenu, sans avoir des prôneurs.
La gloire est toujours pauvre à côté du bonheur.
Quiconque préfère sa propre gloire aux sentiments de l'humanité est un monstre d'orgueil et non pas un homme.
II y a plus de gloire à faire des actions utiles qu'à participer aux actions les plus éclatantes.
La vertu a souvent demandé son divorce avec la gloire, et n'a jamais pu l'obtenir.
L'homme est plus altéré de gloire que de vertu.
Il n'y a pas de gloire à devancer les ânes.
La gloire qu'on n'obtient qu'après la mort, vient trop tard.
La gloire et la vertu ont leurs délices, elles sont la volupté de l'âme et du cœur.
En ne voulant jamais exposer sa gloire, on la perd quelque fois.
Les panthéons sont des alibis où l'on embaume la gloire quand on peut l'honorer sans la craindre.
La gloire dépend du succès. Le succès dépend du génie et de la conduite, mais l'orgueil prend soin de rejeter sur la fortune les fautes de l'un ou de l'autre.
L'auréole de la gloire n'est souvent qu'un feu follet?