Fatalité, liberté, deux expressions métaphysiques qui symbolisent, l'une, notre subordination écrasante aux lois de la nature, tant que nous les ignorons ; l'autre, notre satisfaction et notre bien-être, dès que nous les connaissons et mettons à profit.
La France, c'est la nation élue par le Seigneur puisqu'il a mis en elle le plus noble des sentiments que puisse contenir le cœur de l'homme, l'amour de la liberté.
La liberté est comme un fleuve : pour qu'elle apporte l'abondance et non la dévastation, il faut qu'on lui creuse un lit large et profond. Si dans son cours régulier et majestueux, elle reste dans ses limites naturelles, les pays qu'elle traverse bénissent son passage ; mais si elle vient comme un torrent qui déborde, on la regarde comme le plus terrible des fléaux ; elle éveille toutes les haines, et l'on voit alors des hommes dans leur prévention, repousser la liberté, parce qu'elle détruit, comme si l'on devait bannir le feu parce qu'il brûle, et l'eau parce qu'elle inonde.
La liberté humaine n'est pas un vain mot. Quand l'homme comprend les lois physiques et morales qui régissent le monde et qu'il y adhère par sa raison et sa conscience, il n'est plus l'esclave, mais le collaborateur de son patron. Il va volontairement où il doit aller et il est libre dans la mesure où il peut l'être.
La liberté a des limites comme tous les royaumes, la liberté a des voisins comme tous les peuples, la liberté a des passions comme tous les princes, la liberté a des taches comme tous les astres.
Toute atteinte à la liberté de l'amour est une protection accordée au vice. Quand on barre un fleuve, il déborde ; quand on comprime une passion, elle déraille.
Je suis pour la liberté de la presse comme pour toutes les libertés intellectuelles et morales. La presse fait plus de bien que de mal, elle est plus utile que nuisible.
La liberté dans la vie sociale n'est que le degré d'indépendance individuelle compatible avec le bon ordre de l'ensemble, c'est-à-dire que c'est une quantité relative, qui peut aisément devenir zéro dans les moments de crainte générale, et qui n'atteint la valeur de 1 que si l'individu est tout seul, comme Robinson dans son île. Dès qu'il y a société la liberté de l'individu n'est que partielle et fragmentaire ; car elle est limitée par le droit de tous les autres individus. De plus elle est variable, car elle est proportionnelle à la quantité d'intelligence et de moralité de l'individu, quantité qui grandit avec l'âge, avec le travail personnel, avec l'éducation ; un enfant, un idiot, un mauvais drôle ne peuvent être laissés à eux-mêmes sans surveillance comme un adulte, un homme éclairé et un homme qui a fait ses preuves d'honnêteté.
Un voleur prêchant la liberté entend par là la suppression du gendarme et de la prison, qui gênent son industrie. Chacun entend, sous cette même appellation, l'abolition de ce qui le contrarie, que ce soit la croyance d'autrui, la richesse d'autrui, le talent d'autrui, l'existence d'autrui.
La véritable grandeur de la liberté, c'est qu'elle est le moyen sacré, divin, irremplaçable, donné par Dieu à la créature spirituelle pour être capable d'amour.