On ne le répétera jamais assez aux enfants des écoles : Quand on veut voyager sans connaître l'anglais, on a l'impression d'être sourd-muet et idiot de naissance.
Voyager, c'est une fête : on met la clef sous la porte, on se laisse à l'intérieur. On se donne rendez-vous à l'étranger. On regarde les rues, le ciel et les maisons. On se regarde soi-même dans les vitrines, étonné d'être où l'on est - c'est à dire ailleurs. On a changé. On est aussi neuf que ce qu'on voit.
Mon esprit aime à voyager dans des espaces ouverts, et à se jouer dans des flots de lumière, où il n'aperçoit rien, mais où il est pénétré de joie et de clarté. Et que suis -je ? Qu'un atome dans un rayon !
Le monde, aujourd'hui, vaut encore la peine d'être vu ; mais hâtez-vous de le parcourir, voyagez, car le monde se transforme et bientôt il aura perdu son originalité.
Si vous êtes jeunes, actifs, vigoureux, bien portants, ne craignez pas de courir un peu le monde, et ce faisant, de voyager, de beaucoup voir, beaucoup étudier sur place, afin de rentrer au logis avec un trésor d'observations qui vous paye de vos fatigues.
Si vous êtes d'un tempérament casanier, d'un caractère timide, d'une santé faible, évitez les voyages, n'y prenez part qu'à l'aide des livres, des récits, des études. C'est ce que les vieillards sont forcés de faire.
Quiconque voyage sur terre et sur mer recueille peu à peu des choses qui, avec assez de peine, se dégagent de la coquille et se remontrent dans la suite de la vie.
Ferroviaire : La SNCF a décidé que les « correspondances » n'attendraient plus les trains en retard. Ça apprendra aux voyageurs imprévoyants à ne plus monter à bord des convois qui n'arrivent pas à l'heure.
Bagages : Les faire et les défaire, c'est toujours voyager. Hélas ! on n'a pas toujours les bagages qu'on mérite et l'on ne compte jamais au départ avec la révolte des vêtements en fin de vacances. Tel lainage, qui s'était fait jusque-là tout petit, se gonfle d'importance. Alors que l'on se prépare au retour, il refuse de rentrer dans la valise et donc à Paris.
L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir, il porte avec lui l'immensité. Qui n'a point en soi cette mélodie la demandera en vain à l'univers. Si dans l'oubli profond de vous-même, dans votre immobilité, dans votre silence, vous ne trouvez pas l'infini, il est inutile de vous égarer aux rivages du Gange.
Il est des gens qui, quand ils voyagent, se couvrent soigneusement par le silence et le soupçon. Ils veulent qu'on leur serve à dîner la même nourriture que chez eux. Ils trouvent à redire à tout ce qu'ils voient, à toutes les façons de faire, à moins que cela ne ressemble à ce qu'ils trouvent dans leur propre village. Ils ne voyagent que pour pouvoir s'en retourner.