Le monde m'engourdit et le mouvement me paralyse, au contraire de bien des femmes auxquelles la vie agitée donne des idées, ou du moins des paroles.
Le monde est impitoyable, surtout à ceux-là qui le craignent.
Une des bonnes jouissances d'Adam : avoir pensé dans un monde tout neuf et tout silencieux.
Le monde vous aime ? Tant pis. Craignez que ce ne soit par la conformité que vous avez avec lui.
Le monde ne plie jamais devant les volontés individuelles.
Le monde le plus restreint est celui des sages, si sages il y a.
Le monde est trop triste et trop dégoûtant pour nous plaire et pour nous séduire.
Qui a dessein de piper le monde est assuré de trouver des gens qui seront bien aises d'être pipés.
La chose la plus difficile dans ce monde, c'est d'y vivre.
Dans le monde être de bonne compagnie est bien plus important que d'être irréprochable.
Le monde est une boule que Dieu fait rouler : elle ne roule pas toujours bien, mais elle roule et roulera toujours. L'homme naît, vit et meurt, il n'est que de passage, et le monde tourne, et tournera toujours.
Le monde est plein de fugitifs d'eux-mêmes.
Il faut prendre le monde tel qu'il est, dit-on ! Qui n'a pas entendu ce propos de la bouche des sots ? Et il est fait pour eux. Certainement, il faut prendre le monde tel qu'il est, puisque nous ne pouvons ni le changer ni le quitter ; mais comme on accepte un dîner suspect, à la condition tacite de ne pas toucher à tous les plats qui sont sur la table.
Le monde n'aime pas qu'on le dérange dans ses opinions.
Ce pauvre monde est ainsi fait qu'il est bien difficile d'avaler un verre de vin où il n'y ait pas une mouche. Quand le vin est bon et que la mouche n'est pas trop grosse, il faut boire.
Le monde devait être un monde équitable qui saurait apprécier tous et chacun.
Le monde est un menteur, il promet des plaisirs qu'il ne peut donner.
Le monde est ma prison si je suis loin de ce que j'aime.
Le monde promet beaucoup, et ne donne rien.
Le monde est une comédie où les meilleurs acteurs ne sont pas toujours les héros.
Il faut de tout pour faire un monde.
Le monde est esclave de la paresse et de son plaisir. Il n'est pas méchant, haïr est une fatigue ; il n'est pas bon, la bonté est un effort.
La scène changeante du monde ne nous offre, dans tous les temps, que les mêmes actions des hommes répétées seulement par de nouveaux acteurs.
Le monde devient incompréhensible quand on le regarde uniquement comme un endroit où l'on touche des dividendes.
Le monde n'est composé que d'intérêts et de passions qu'il faut étudier pour être habile.
Le monde n'est qu'une révolution continuelle des choses : chaque jour on voit éclore de nouveaux projets qui anéantissent les espérances des uns et font revivre celles des autres ; tel qui se trouvait dans la foule occupe bientôt le premier rang, celui-ci est aussitôt remplacé par un autre. C'est ainsi que la fortune fait passer en revue sur le théâtre du monde une infinité d'hommes qu'elle rend les jouets de ses caprices, et qu'elle se plaît quelquefois autant à persécuter, qu'elle les a comblés autrefois de ses faveurs.
Le besoin que nous avons du monde nous laisse toujours à croire que le monde a besoin de nous.
Il y a deux classes de gens du monde, les artificiels et les naturels.
Le monde est le juge des apparences, mais les bons voient l'être réel.
Le monde regarde tes bévues par le gros bout du microscope, et les siennes par le petit bout.
Le monde des hommes est mal fait ! oui, c'est une triste et curieuse chose que la vie des âmes ici-bas. Prenez un oiseau, attachez-lui les ailes de façon qu'il ne puisse voler, mettez-lui un bâillon dans le gosier pour qu'il ne puisse plus chanter, un bandeau sur les yeux pour qu'il ne voie plus. Puis enfermez-le dans une cage de bois très étroite en compagnie d'une énorme quantité de pauvres oiseaux arrangés de la même manière. Puis regardez les mouvements maladroits, lourds, les embarras, les encombrements, les gênes, les souffrances de cette foule de prisonniers sans voix, sans vue et sans vol. Vous aurez à peu près, je crois, le spectacle de la vie des âmes dans la société humaine.
On n'est heureux au monde que quand on oublie le monde.
Le monde est un livre dont les caractères sont illisibles pour bien des gens.
Ce monde est un monde sans aucun sens morale, où rien n'est sacré, où personne ne respecte l'autre.
Ce monde est un monde fou, où chacun veut atteindre une situation de pouvoir et de confort.
Le monde n'est qu'un univers de juristes, de policiers, d'hommes et de femmes assoiffés de réussite sociale.
Le monde est un vaste théâtre où chacun joue son rôle le masque sur le nez.
La beauté du monde, qui doit si vite périr, a deux côtés, l'un de rire, l'autre d'angoisse, coupant le cœur en deux.
Dans le monde comme au théâtre, il suffit d'un seul coup de sifflet pour changer la scène.
Sur le théâtre du monde on n'est pas toujours le maître de faire baisser le rideau, mais on peut détourner les yeux de la scène.
Avec du mouvement et de la matière, je ferai le monde.
Le certain en ce monde, c'est la douleur ; l'espéré c'est la paix.
Faisons peu de cas de ce monde, sinon en tant qu'il nous sert de planche pour passer à l'autre meilleur.
Le monde est aveugle ; mettons-nous peu en peine de ce que le monde pense ; méprisons son estime et son mépris, et laissons-le dire ce qu'il voudra, en bien ou en mal.
Le monde est le plus ingrat des maîtres, il n'a pas d'invalides pour ses vieux serviteurs.
Ce monde est un mauvais lieu, et pour s'y plaire il faut avoir des pensées basses, des désirs abjects et l'amour des souillures.
Le monde est la bataille des volontés et des amours-propres.
Le monde est loin de ressembler à la peinture qu'on vous en a faite. Ce n'est point une sorte de casier, où chacun a sa place et accomplit péniblement ce qu'il appelle son devoir. Le monde est comme un grand jardin, stérile d'un côté, rempli de ronces et de plantes amères, et de l'autre, verdoyant, fleuri, doux au regard et doux au cœur.
Le monde a le même effet sur la jeunesse que le soleil sur les plantes, il les alimente ou les dessèche.
Ce monde-ci est un vaste naufrage ; sauve qui peut : mais je suis bien loin du rivage !
Le monde est le livre des femmes ; quand elles y lisent mal, c'est leur faute, ou quelque passion les aveugle.
Le monde attire le monde.
Il n'y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu'un qui voit le même monde que nous, c'est comme apprendre que l'on n'était pas fou.
Tout est au mieux dans ce monde pire !
Le monde a commencé par là, puisque Adam a vendu le paradis pour une pomme.
Le monde n'a de constant que son instabilité.
Aujourd'hui au monde, demain au néant?