Le coupable craint la mort, le malheureux l'appelle ; le brave la défie et marche au-devant d'elle.
La seule certitude, en ce monde d'agitations vaines et d'inquiétudes infinies, c'est la mort, et ce qui est l'avant-goût et la petite monnaie de la mort : la douleur.
La mort, cette froide amante de la dernière heure, a, n'en doutez pas, des sourires consolants, des frissons d'amour et des rayonnements d'espérance dans ses orbites creux, pour quiconque peut l'attendre sans remords au suprême rendez-vous de la délivrance.
Avis aux ingrats : La mort est le seul bienfait qui ne sollicite pas de reconnaissance.
Si la mort devait venir dans une heure, comment voudriez-vous l'employer ? — A m'y préparer, peut-être en me grisant.
On attend la mort avec autant d'assurance que si elle ne devait jamais venir.
Pourquoi redouter le moment de la mort ? Vous vous en tirerez comme tant d'autres.
La meilleure de toutes les raisons pour se résoudre à la mort, c'est qu'on ne peut l'éviter.
Qu'est-ce que la mort ? — Peut-être le commencement d'une autre vie meilleure, ailleurs.
Les esprits les plus fermes face à la mort sont aussi faibles que les enfants. Nous frémissons à l'idée de voir reparaître un seul moment les êtres que nous avons le plus aimés, ceux dont la mémoire nous est la plus chère.
La mort, c'est le moment où, la toile tombée, comédiens et comédiennes mettent bas les honneurs et les distinctions ; la reine et sa confidente, le valet et son maître, le seigneur et le paysan, dépouillés de leur friperie, redeviennent égaux ; les personnages s'évanouissent, il ne reste plus que des camarades.
La mort nous paraît toujours comme l'horizon qui borne notre vue ; s'éloignant de nous à mesure que nous en approchons, ne la voyant jamais qu'au plus loin, et ne croyant jamais pouvoir y atteindre : chacun se promet une espèce d'immortalité sur la terre.
Si la nouvelle de telle ou telle mort surprend tant à Paris, c'est que, au milieu du tourbillon où nous vivons, la maladie, sa transition naturelle, y passe presque inaperçue.
Nous pouvons souffrir longtemps, toujours, « à » un être chéri que la mort emporta, comme on dit que les gens amputés d'un bras ou d'une jambe souffrent encore au membre disparu.
Tout le monde redoute la mort : l'égoïste, parce qu'il tremble de se perdre lui-même ; l'homme aimant, parce qu'il craint de se séparer des êtres qui lui sont chers.
Ce n'est rien d'être mort, mais c'est tout de mourir !
Être mort, entre nous soit dit, est un oxymore, puisque la mort est la fin de l'être. On est ou on n'est pas. Il est impossible d'« être mort ». Toutefois, si les mots aiment jouer entre eux, laissons-les faire. Sinon, nous n'en finirions pas.
Contre les infirmités de la vieillesse, il est heureusement un remède souverain ... la mort.
Lorsque la mort frappe au loin une personne qui nous est chère, un pressentiment annonce presque toujours l'événement, et celui ou celle que la mort frappe nous apparaît au moment de sa mort.
Les vieillards aiment à mettre la mort de leurs contemporains sur le compte d'une imprudence, espérant bien être plus avisés et ne pas commettre la même faute.
La mort est l'enfantement de la vie véritable, l'aurore du jour qui n'aura point de fin.
À la mort de son troisième mari, ses cheveux, de chagrin, sont devenus blonds.
Il est à peu près évident que ceux qui soutiennent la peine de mort ont plus d'affinités avec les assassins que ceux qui la combattent.
La mort est, de tous les visiteurs, le plus annoncé et le moins attendu.
La mort, cette grande absence, sépare moins de ceux qu'on aime, qu'une de ces fautes qui ne permet plus de les estimer.
Il y a des gens qui ne peuvent supporter la mort d'un être cher et que le chagrin tue en quelques jours.
Une des consolations les plus réelles de la vieillesse est l'espoir d'une mort soudaine et paisible.
La mort n'est à mes yeux que l'aurore d'une nouvelle vie, le passage du néant à l'être.
Vivre encore dans la mémoire des gens qu'on a aimés, c'est n'être pas mort tout entier.
Pour moi, je tiens à ma mort autant qu'à nulle chose au monde et je ne voudrais à aucun prix qu'elle me fût dérobée, escamotée. Un drame sans dénouement n'est pas parfait. L'épreuve est pathétique et c'est là que je m'attends.
Ce qui rend la pensée de la mort si effroyable, c'est d'être seul pour affronter l'inconnu ; si on pouvait aller à la mort avec ce qu'on aime, la mort aurait l'attrait du vertige et semblerait éterniser l'amour.
On a souvent pensé à la mort de ceux qu'on aime, parce qu'on la craint ; à la mort de ceux qu'on hait, parce qu'on l'accueille. La mort des indifférents, qui pourtant n'émeut pas, est celle qui surprend davantage.
Le plus grand bien est le sommeil, nous l'invoquons souvent, et pourtant l'homme craint la mort qui n'est rien de plus.
Les âmes pieuses devraient regarder la mort comme le passage du mal au bien, et les prétendus esprits forts comme le passage du mouvement au repos.
Ceux qui disent qu'ils craignent la mort parce qu'ils craignent l'Éternité, feraient mieux de s'occuper de l'Éternité que de s'occuper de la mort.
Si je vois venir la mort, j'aurai la politesse d'être assez odieux pour qu'on ne me regrette pas trop.
La mort a du bon, elle fait des veuves.
La mort est de toutes les choses qui ne se comprennent pas celle que la jeunesse comprend le moins.
Prenez un chemin couvert d'or et de soie, prenez un chemin obstrué par les cailloux et rempli de fondrières, quel que soit celui que vous suiviez, il vous conduit à la mort.
La mort m'arrange quand elle permet de se tirer de situations sans issue. Elle me dérange dès lors qu'elle frappe des individus en bonne santé ou qui ne se méfiaient pas d'elle.
Le jour de la mort est le maître jour, il juge de tous les autres jours.
Une belle mort est plus à souhaiter qu'une longue vie.
Pourquoi condamner à mort, puisque la nature a prévu cela ?
Le dialogue du mort et du prisonnier fut celui d'hommes libres.
Il faut toujours être prêt, et pouvoir, comme le soldat, dire à la mort : Présent !
Il en est de la mort comme de tout : tant qu'on n'y a pas tâté, on s'en fait un monde.
On pleure souvent un mort qui, lui-même, ne se pleurerait pas.
La mort est l'œuvre de Dieu, donc elle n'est pas cruelle.
Un mort remplacé peut ne pas être un mort oublié.
L'hypothèque de la mort : la maladie.
La mort n'entend pas celui qui dit non?