Le propre du réformateur c'est de voir, le premier, de haut et de loin, ce que tout le monde n'apercevra que plus tard et de plus près ; c'est d'affirmer quand les autres nient, c'est de croire quand les autres doutent.
Le propre de l'impôt, c'est d'être forcé. Le caractère de l'assurance, c'est d'être volontaire.
Le propre de l'impuissance poussée dans ses derniers retranchements est de chercher un abri derrière le mensonge, et de ne dédaigner aucun moyen de salut. L'expérience ne sert de rien à l'impuissance.
Le propre de toute conscience troublée est de se créer des dangers imaginaires.
Le propre de tout excès, c'est de n'être pas durable. Tout abus s'use vite, mais encore faut-il lui laisser le temps de s'user. Plus il est grand, plus il sera court.
Le propre de la vraie philosophie est de moraliser le cœur en éclaircissant l'esprit.
Le propre des belles et bonnes âmes comme des esprits supérieurs est de savoir pardonner.
Le propre d'un honnête homme est de faire sans enthousiasme des actions fortes et difficiles.
Le propre de l'illusion est de nous abuser, elle se met toujours entre nous et la vérité pour nous la dérober.
Le propre de la vérité est de frapper par la clarté.
Le propre d'un sot est de se croire infaillible ; un homme d'esprit se garde bien de ce travers.
Le propre de l'ignorance est d'envier, de dénigrer et d'abaisser tout ce qui lui est supérieur.
Le propre de la générosité c'est de prodiguer sans rien attendre, sans rien désirer en retour.
Le propre de la vérité est d'être une et universelle.
Le propre des hommes est de s'instruire beaucoup plus par l'épreuve des maux que par la jouissance des biens.
Le propre des esprits supérieurs c'est de chercher à tout comprendre même ce qui les chagrine.
Le propre des hommes, à cause de leur nature bornée, est de vouloir hâter ou plutôt de laisser faire le temps.
Le propre d'un homme et d'un peuple vraiment forts est de ne pas se laisser abattre par la défaite ou enorgueillir par la victoire.
Le propre d'un besoin, c'est qu'il doit être satisfait.
Le propre de l'homme est d'aimer ; mais l'amour pour ses parents est son premier devoir, et sert de règle pour aimer les autres.
Le propre de la sottise est de tout croire ou de tout rejeter.
Le propre de la raison est de douter de tout jusqu'à conviction.
Le propre des imbéciles est de se tirer d'une situation fâcheuse en tombant dans une catastrophe.
Le propre de la vieillesse est de s'attacher aux plus minutieux souvenirs du passé.
Le propre de la solidarité, c'est de ne point admettre d'exclusion.
Le propre de la réunion est d'être illimitée et généralement comprise entre deux réunions. On entre en réunion comme on entre dans les ordres : pour la vie et afin de se rapprocher du bon Dieu, c'est-à-dire du patron, de l'actionnaire principal ou du directeur financier.
Le propre du peuple est le patriotisme qui, comme toutes les vertus, devient un vice quand on le pousse au paroxysme.
Le propre d'un grand homme est de se prendre violemment pour lui-même.
Le propre de la nature humaine est l'insatisfaction ; elle pousse des cris d'épouvante devant ce gros enfant blond à qui elle a donné le jour : elle ne le voulait pas, il lui fait horreur.
Le propre de tout gouvernement est de communiquer à ceux qui le servent son reflet et sa couleur.
Le propre des choses vivantes est de ne pas soulever de problème. La vie ne s'explique pas.
Le propre du travail, c'est d'être forcé.
Le propre de l'amour, c'est la suppression de toutes les barrières, distances, distinctions, catégories introduites par l'usage, le langage et la convenance dans la conception de l'individu.
Le propre de la sottise est un manque perpétuel de convenance et d'à-propos.
La propre du sot est de louer à outrance qui que ce soit.
Le propre de l'amour est de déraisonner, et prêcher la raison à un amoureux, autant vaut lui demander d'extravaguer avec sagesse.
Le propre du travail est d'abréger le temps ; les jours ont des ailes de plomb pour l'homme oisif, et ils s'envolent avec la rapidité de l'aigle pour celui qui travaille.
Le propre du véritable amour c'est de n'avoir plus de secrets l'un pour l'autre.
Le propre du nouveau noble, c'est d'oublier son origine.
Le propre des sots est de toujours juger.
Le propre de la justice est de garantir à chacun ses droits.
Le propre de l'esprit humain n'est point de voler de plaisir en plaisir, mais d'espérance en espérance.
Le propre des grandes passions est de rendre l'idée de la mort indifférente.
Le propre de l'équité est une droiture parfaite de langage et de cœur.
Le propre de la grandeur est de s'élever toujours ; le ciel est son séjour quoique la terre soit son tombeau.
Le propre de la prudence est de régler les discours et les actions.
Le propre de la folie est de voir les défauts d'autrui, et d'oublier les siens.
Le propre de l'homme est son inexplicable besoin de merveilleux.
Le propre des fous est de juger les autres d'après eux-mêmes.
Le propre de la liberté arbitraire est de tout compliquer ; le propre de la liberté absolue est de tout simplifier.
Le propre du grand talent est de tirer ses principales beautés des difficultés qu'il avait à vaincre.