La vie est comme un pendule qui oscille de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui.
Il n'est pas long le catéchisme de la vie : supporte !
Je me réjouis devant un épi bien plein, comme je me réjouis devant une jeune vie pleine de sève.
La vie nous oblige bien inutilement à penser à nous : personne, je crois, ne l'eût oublié.
La vie est un instant et passe comme un songe, mais cet instant si court le malheur l'allonge !
Si les hommes se rendent mutuellement la vie si amère dans notre civilisation compliquée, c'est bien moins par méchanceté innée, comme le pensent plusieurs, que par une sollicitude inintelligente qui veut pour autrui ce qu'elle aurait voulu pour soi. Tel père ambitieux croit, de la meilleure foi du monde, assurer le bonheur de son fils, timide et rêveur, en le poussant dans une carrière brillante, ingénieur, politicien, ou à l'armée. Tel autre, au contraire, ayant oublié sa jeunesse, retient au foyer les ardentes curiosités de son enfant et lui impose une félicité domestique pour laquelle celui-ci ne se sent nul attrait. Un notaire imagine faire merveille en assurant à son fils, né artiste, la survivance de sa charge. Tous, nous sommes si épris de nous-mêmes que nous voulons nous continuer, nous reproduire identiquement dans ceux qui nous survivent. Il en résulte que presque toutes les vocations sont refoulées, toutes les destinées faussées. Que ne regardons-nous la nature ? Elle nous montre les harmonies infinies produites par l'infinie diversité. Apprenons d'elle à aimer tous les modes, toutes les formes de l'existence. Respectons, protégeons les individualités. Cet ordre que nous poursuivons dans la similitude n'est qu'une monstruosité contraire aux vues providentielles. De stériles et inguérissables souffrances sont le châtiment mérité d'une si aveugle sagesse.
La chose la plus essentielle, c'est la vie ! Huit jours de vie valent mieux que huit siècles de gloire après la mort.
La vie est un lit de roses, un lieu de délices, une superbe invention.
Dans une vie trop routinière, on finit par s'endormir.
Nous avons souvent pensé qu'il n'y a de beau dans la vie que ce qui n'y est pas ; c'est-à-dire que la vie nue, dépouillée des riches couleurs que lui prête le prisme de l'imagination, ne vaut guère la peine qu'on la vive, et ressemble à un papillon dont les ailes, froissées par une main maladroite, ont perdu leur brillante poussière écailleuse.
La vie humaine n'est qu'un point imperceptible, dans l'espace et dans le temps.
La vie humaine est une suite vertigineuse de faux-pas et de reprises, d'illusions et de désenchantements, d'obstinations et de brusques réveils.
Le niveau de vie est devenu la boîte à chagrins de tous les pays.
La vie ne se comprend que par un retour en arrière, mais on ne la vit qu'en avant.
La vie est faite de récidives.
Dans la vie la seule chose qui compte c'est l'argent.
La vie, c'est le passé, le présent et l'avenir. Je connais un homme qui est toujours amoureux de trois femmes : celle qu'il a quittée, souvenirs et regrets ; celle qu'il possède, satisfactions immédiates ; et celle qu'il aura et qu'il ne connaît pas encore, illusions et rêves.
La vie d'un homme n'est que d'un instant.
La vie est comme la journée : elle a ses heures mortes.
On n'aime et on ne comprend vraiment la vie que quand on n'a plus la force de la vivre.
La vie est faite de concessions à perpétuité.
La vie est une matière, il s'agit de savoir ce qu'on en fait, bien qu'on n'en fasse jamais rien.
La vie est une route accidentée où les plaisirs sont en creux et les maux en relief.
La vie est un songe ; nous rêvons debout le jour, et sommes seulement moins endormis que la nuit.
Il faut jouer la partie de la vie d'après la règle du Jeu de l'étoile, où chaque pion qu'on pose doit laisser accessibles tous les points encore inoccupés. Remplir autant de cases que possible sans se fermer les autres, c'est un précepte important à observer, quand on aime autant que toi l'indépendance, la libre vue, l'espace pour les mouvements, qu'on ne sait pas se consoler d'une faute, se résigner à une sottise, accepter l'irréparable, en un mot que le sentiment de la responsabilité vous ronge, que la confiance en soi vous manque, et qu'il faut se résigner et se réconforter seul.
La vie est semblable au vin, le reste s'aigrit.
La vie n'est rien sans les moyens de la vivre.
La vie a une limite, il faut la respecter.
Comment se fait-il que la plupart des hommes, même les moins constants, attendent que la corde casse pour échapper au balancement trop symétrique de la vie humaine, des mêmes nuits aux mêmes journées ?
Serais-tu le plus grand esprit de ton siècle ou même de tous les siècles révolus, tu devras mourir sans avoir rien compris à l'énigme de la vie.
Plus la vie est sérieusement employée, plus on sent le besoin de batifoler pour se reposer.
La vie est l'apprentissage du renoncement progressif, de la réduction continuelle de nos prétentions, de nos espérances, de nos possessions, de nos forces, de notre liberté. Le cercle se rétrécit de plus en plus ; on voulait tout apprendre, tout voir, tout atteindre, tout conquérir, et dans toutes les directions on arrive à sa limite : Non plus ultra. Fortune, gloire, puissance, santé, bonheur, longue vie, joie du cœur, tous les biens qu'ont possédés d'autres hommes, semblent d'abord promis et accessibles, et puis il faut souffler sur ce rêve, diminuer successivement son personnage, se faire petit, humble, se sentir borné, faible, dépendant, ignorant, chétif, pauvre, dépouillé et s'en remettre à Dieu de tout, car on n'avait droit à rien, et l'on est mauvais. C'est dans ce néant qu'on retrouve quelque vie, parce que l'étincelle divine est là tout au fond. On se résigne. Et dans l'amour croyant, on reconquiert la vraie grandeur.
Le besoin de vie, de mouvement, de joie, le besoin d'amour se réveille au fond de mon être. La momie, touchée de la baguette, ressuscite, comme les arbres morts bourgeonnent en avril. Je me trouve bien sot d'avoir fermé les yeux et les oreilles aux appels de la nature. Et puisque je suis libre comme l'air, que j'ai quelque argent en réserve, que je me porte bien à cette heure, pourquoi languir dans mon trou comme un hibou blessé ? Pourquoi ne pas rouvrir les ailes au vent et le cœur aux impressions poétiques ?
La vie, homme, n'avait pas besoin de toi pour jouir ; les fleurs fleurissaient, les astres brillaient, les oiseaux chantaient, mais il te fallait, pour qu'elle prît conscience de sa joie.
Que sert de faire des voeux pour une longue vie si nous n'avons dessein de la rendre meilleure ?
La vie, c'est une panique dans un théâtre en feu.
Au banquet de la vie, les discrets n'ont que les os et les rebuts.
La vie qui n'est qu'un éclair entre deux longues ténèbres est à peine un bien entre deux maux.
On rouvre toujours avec un battement de cœur les premières pages de sa vie.
La ligne de notre vie est une tragique et splendide arabesque que nous traçons avec la pointe de notre âme sur la vitre du temps.
La vie est un don gratuit dont il n'est pas indispensable de rendre compte avant l'échéance.
La vie ne nous appartient pas en propre, nous n'en avons que l'usage : elle est un dépôt remis entre nos mains, non pour le laisser stérile, mais pour le faire valoir : nous passons par différentes époques qui exigent de nous différents fruits, et ces fruits sont les vertus de chaque âge.
La vie n'est que le rêve d'une ombre : je l'ai senti de nouveau ce soir avec intensité. Je ne m'aperçois moi-même que comme une apparence fugitive, comme l'impalpable arc-en-ciel qui flotte un instant sur la bruine, dans cette formidable cascade de l'être qui tombe sans relâche dans l'abîme des jours.
La coupe de la vie est remplie de nectar et de fiel ; plus léger, le nectar se présente à tes lèvres, et il ne te reste bientôt plus à boire que le fiel.
Le vrai nom de la vie est Bataille, et le secret de la santé c'est Victoire.
La vie est un héritage, elle se transmet.
Les souffrances sont des certificats de vie.
Le temps du bien-être est court dans la vie, et la vie elle-même est chose fugitive.
La vie de ce monde n'est qu'une loterie de vains plaisirs et de chagrins réels.
La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations.
La vie est un talent qu'il faut faire valoir ; ce capital est tout ou rien ou pas grand-chose selon l'esprit, la main dans lesquels il repose, de soi comment tirer la moisson ou la rose ? Premier point, savoir l'art ; et second point, vouloir.
La bombe lancée par l'effet de la poudre à canon a beau s'élever dans les airs, à un moment donné, il faut qu'elle redescende et qu'elle cède à cette force générale de gravité contre laquelle elle a lutté et qu'elle n'a pu vaincre. La vie de l'homme suit la même loi, et décrit la même parabole. Elle s'élève avec la jeunesse, elle a un moment de station avec l'âge mûr, puis elle tombe avec la décrépitude.
La vie n'est qu'un perpétuel malentendu, qui ne se débrouille jamais sur un point que pour reprendre sur les autres. Heureux quand deux ou trois réussissent à se comprendre et à s'estimer.
La vie du monde est comme la crème, tout à la fois froide et douce.
La vie n'est que de l'ennui ou de la crème fouettée.
Quand on a passé le temps des illusions, on ne jouit plus de cette vie, on la traîne, traînons donc !
La vie a, comme un feu, flamme, fumée et cendre?