Un beau génie est un rare privilège que Dieu n'accorde presque jamais qu'au détriment de la santé, du repos et du bonheur.
Trois facultés, réunies dans certaines proportions, sont nécessaires pour constituer le génie : une grande puissance de bon sens pour voir juste ; d'intuition pour voir de loin ; d'imagination pour féconder et animer ces vues, qu'une volonté forte doit réaliser par le travail.
Le caractère essentiel du génie, c'est de ne relever que de lui-même, d'être lui seul et non pas chacun. Celui qui ne pense pas par lui-même ne saurait être un homme de génie.
A-t-on volé le manteau de l'esprit dans l'antichambre du génie, c'est sur le dos de la sottise qu'on le retrouvera.
Au-dessus du génie qui recherche la gloire, cherchez le génie supérieur qui dédaigne de la conquérir.
Consacrer le génie à la morale, c'est lui assurer une couronne immortelle ; c'est l'asseoir à côté du vertueux Virgile, du tendre Racine et du bon La Fontaine.
L'homme de génie n'est jamais plus à son aise qu'en compagnie de gens d'esprit.
On n'est homme de génie qu'à la condition de l'améliorer, d'augmenter son génie et de lui faire produire de plus beaux fruits.
En amour, aussi bien qu'en art, en politique et en tout le reste, ... il y a le génie et la patience.
Le génie c'est quelqu'un qui vise un objectif qu'il est seul à distinguer, et l'atteint.
La simplicité n'est pas le génie, mais elle est sa compagne.
Le génie n'est qu'une longue patience. Tous les grands travaux ont été accomplis par la patience persévérante.
L'orgueil est encore plus souvent l'ennemi que le compagnon du génie.
Le génie est le levier qui peut soulever le monde, mais il a besoin d'un point d'appui qui ne se trouve que dans la foi ; si ce point d'appui fait défaut, tous les calculs, tous les efforts, la tête et le bras d'Archimède restent inutiles.
Si vous voulez savoir ce que pensent vraiment du génie tous ces gens qui le nient – nia nia nia – dites-leur qu'ils n'en ont aucun, vous verrez la réaction.
Le soleil jette plus d'éclat à grande distance ; le génie aussi.
Les hommes du plus grand génie ne sont guère que ceux qui ont eu dans l'expression les plus justes comparaisons. Pauvres faibles que nous sommes, perdus par le torrent des pensées et nous accrochant à toutes les branches pour prendre quelques points dans le vide qui nous enveloppe !
Il y a du Dieu dans l'homme ; c'est dans l'homme de génie qu'il se manifeste.
Le génie est un souverain qui se loge dans une chaumière, et par sa seule présence la chaumière devient palais.
Le génie est comme le vent : on ne sait d'où il vient, ni où il va, on ne sait ce qu'il porte, ni ce qu'il détruit, et, qui plus est, il ne le sait pas lui-même.
Le génie est comme le soleil, rayonnant, fertilisant, dévorant.
Les hommes de génie apportent la substance de l'histoire, tandis que les foules ne sont que le filtre critique, la limitation, le ralentissement, la négation, nécessaire mais passive, des idées apportées par le génie. La bêtise est dynamiquement le contrepoids indispensable de l'esprit. Il faut beaucoup, il faut les trois quarts d'azote mélangé à l'oxygène pour faire l'air respirable et vital ; pour faire l'histoire il faut beaucoup de résistance à vaincre et de masse à traîner.
Le génie humain est décidément stupéfiant, il a fait les trains plus larges que les voies, les plafonds plus hauts que les locataires et qui situe le dialogue politique assez bas pour divertir les insectes sociaux.
Mesquine époque que la nôtre, où le génie a fait place au talent, le patriotisme à l'esprit de parti, le beau à l'utile et la pensée à l'idée !
La caricature est le tribut que la médiocrité rend au génie.
Les hommes de génie ne devraient jamais se marier. Les œuvres dont ils sont père et mère sont éternelles, tandis que leurs fils, pour lesquels il leur faut la collaboration d'une mère, sont d'ordinaire des crétins !
Les poissons n'ont pas connaissance d'un monde sec. Les amphibies seuls sont doués d'un double sens. L'homme de génie est l'amphibie du ciel et de la terre. Il sent des choses dont l'homme ordinaire n'a pas une notion.
Voyez-vous cet arbre chargé de fruits. Ses branches sont meurtries, sa tête porte les traces des coups de gaule des passants. Ainsi l'homme de génie. Chacun lui jette une pierre, mais chacun lui prend une idée !
L'homme de génie, étant né juge, ne peut être jugé que par un autre homme de génie.
L'homme de génie, tout en étant soi-même, est toujours autre !
Les pierres jetées au génie, autant en jeter dans l'Océan. Les ondes passent dessus sans laisser une trace.
Lorsqu'un vrai génie apparait dans le monde, vous le reconnaissez à ce signe, que les sols sont tous ligués contre lui.
Le génie meurt sans héritier ni légataire universel ; sa succession appartient au genre hu main tout entier.
Entre le génie et l'esprit, il y a la même différence qu'entre l'éclair et l'étincelle.
Le génie veut tout comprendre, et il ne se débarrasse jamais par la ruse ou la violence d'une vérité désagréable.
Le génie est un feu qui éclaire, une lumière qui enflamme.
L'homme de génie a le pressentiment de toutes les vérités que découvre ensuite le savant.
Le génie crée, le vulgaire consacre.
Les élans du génie ne doivent se mesurer que par les pas qu'il fait faire à la raison.
L'amour donne du génie, ou y supplée.
Chaque homme porte en sa cervelle une parcelle du monde. Le monde, c'est le rêve total des hommes. Chaque fois que l'un d'eux meurt, il y a une fissure ; quand c'est un génie qui s'en va, il y a un trou béant. De là, ce vide qu'on éprouve quand un de ces hommes meurt.
Le génie, c'est ce que nous nous reconnaissons ; le talent, ce que nous accordons aux autres.
Le secret du génie, c'est l'attention.
Quand le génie existe, il finit tôt ou tard par percer.
Le génie qui commence à se sentir essaye peu à peu ses forces, comme le jeune oiseau qui va sautillant de branche en branche, avant de s'élancer d'un vol hardi dans les hautes régions.
Le génie naissant doit éprouver de longues luttes en lui-même avant d'oser se déclarer pour briller au grand jour.
Le génie n'éclaire nulle part autant que dans le détail poussé.
Il y a des génies qui procèdent comme la nature, qui envahissent tout, qui sont des forêts, des océans. Une forêt, un océan, c'est quelquefois difficile à traverser. Mais aussi c'est énorme, vivifiant, bon pour l'homme, qui est heureux de se mesurer à ces choses profondes qui lui apprennent sur lui des secrets inestimables.
L'esprit n'est que copiste, le génie est seul original.
Le génie ose à peine aspirer aux postes élevés qu'accorde la faveur.
Les hommes de génie et les monuments apparaissent plus grands quand ils sont tombés que quand ils étaient debout, par le silence et le vide qu'ils laissent après eux.
Une érudition immense est quelquefois le masque de la stérilité du génie.
Il n'y a que le génie qui sache se renouveler comme le serpent.
Les hommes de génie s'attaquent volontiers à ceux qui leur ressemblent, comme les chiens de chasse qui, parmi toutes les autres bêtes fauves, se plaisent davantage à courir le renard, quoiqu'il soit leur plus proche parent et qu'il exhale l'odeur la plus fétide.
Le génie réside dans l'instinct.
Un homme de génie aime à faire seul ce qu'il croit être seul capable de bien faire. Le génie n'aime pas à être contrarié dans ses œuvres.
Chaque génie a sa prostate.
Le génie de l'inutile est assez proche parent de l'instinct du suicide.
La nécessité fait le génie.
L'homme de génie a reçu sa mission du Ciel pour éclairer les hommes.
Le génie supplée à l'expérience?