Mouvement de poésie qui s'élancent malgré moi. O ma muse ! ma muse ! je suis séparé de toi. Séparé par les vivants qui ont des corps et qui font du bruit. Toi, tu n'as pas de corps ; tu es une âme, une belle âme, une déesse.
La poésie veut être alimentée d'un sentiment profond.
Qu'est-ce que la poésie ? — Le cœur dans la pensée.
En dépit de tous les sarcasmes contre la poésie, il y a ceci : la plus belle prose s'oublie ou s'altère en passant par les citations ; un beau vers règne toujours triomphalement sur les cœurs.
La poésie est la musique de l'intelligence, de même que la musique est la poésie des sens.
La poésie est un diamant souvent mal porté, et la philosophie une meule de moulin souvent employée à faire de médiocre farine.
La poésie se compose de la coquetterie de l'esprit et des gasconnades du cœur.
La poésie farde la pensée et croit l'embellir.
La véritable poésie se reconnaît à ce signe que, sorte d'évangile mondain, par la sérénité et le bien-être intérieur qu'elle procure, elle sait nous soulager des fardeaux terrestres qui nous accablent. Elle nous emporte comme en ballon, avec le lest qui s'attache à nous, dans des régions plus hautes, et elle nous fait voir à vol d'oiseau, déroulés sous nos yeux, les dédales confus de la terre.
La poésie est la volupté des anges.
La poésie n'admet pas de réplique et n'admet pas de commentaire.
Il ne me reste aujourd'hui ni temps ni force pour la poésie, mais elle couve au fond de mon âme.
La poésie est l'art de l'intelligence, la plastique est l'art des yeux, et la musique est l'art de l'oreille. La poésie relève par le rythme les formes de la parole ; la plastique embellit par le jeu des lignes ou des couleurs les formes du corps humain et de la nature, et la musique ennoblit par l'harmonie les charmes de la voix.
La poésie pour ceux qui la comprennent bien, est une consolation morale ; c'est pour l'âme, en quelque sorte, une musique mystérieuse qui la pénètre des plus délicieuses émotions ; la poésie telle qu'elle doit être, c'est-à-dire, pure, chaste, et nourrie de nobles sentiments, est le premier des arts.
Religion ? Opium. Poésie ? Haschisch. Deux poisons. Deux complices.
Des vers, de la poésie ! Qui lit des vers aujourd'hui ? En province, dans d'heureux petits coins de terre où la vie est plus lente, plus recueillie, plus intime, il y a sans doute encore des gens pour bercer doucement à la cadence des rimes leur rêverie tendre ou mélancolique. Mais, à Paris, dans le fracas des grandes villes, dans le tumulte des affaires et de la bataille politique, qui donc a le loisir de prêter une oreille attentive au chant du poète ? On fait pourtant des vers ; on en fait même beaucoup, de bons, de médiocres et de pires. Honneur aux braves, aux obstinés servants de l'idéal, aux fidèles de la poésie !
Quand la poésie se met à la queue d'un parti politique, elle se dégrade. De souveraine, elle descend au rôle de servante. La princesse éblouissante devient Peau d'Ane. Et pourtant notre cour devrait être un abime d'indulgence pour les poètes, ne fût-ce que par gratitude pour les saintes joies qu'ils nous ont données dans leurs jours de lumière.
Les soucis de notre temps ne font que rendre la poésie plus nécessaire. Elle est, avec la religion bien comprise, le baume qui adoucit et console, la voix qui dit en nous : Élevez vos cœurs !
La plupart des gens font banqueroute parce qu'ils ont trop lourdement investi dans la prose de la vie. Finir ruiné par la poésie est un honneur.
La poésie est une, qu'elle se traduise par un chant, un poème ou un tableau ; seulement le génie complet parle ces trois langues.
Dans les poésies des troubadours, il règne une grande uniformité de ton. D'ailleurs on n'y rencontre que quelques images toujours les mêmes ; ce n'est qu'un joli gazouillement.
La poésie est une religion sans espoir. Le poète s'y épuise en sachant que le chef-d'œuvre n'est, après tout, qu'un numéro de chien savant sur une terre peu solide.
La poésie n'est pas telle que la fleuraison d'un champ. Celle-ci se développe sans soin et il ne lui faut que la lumière et la chaleur du soleil pour étaler toute sa beauté. – La nature, à ceux-là mêmes qu'elle a le plus enrichis de ses dons, ne donne que la possibilité de devenir artistes ; mais un sérieux et long travail et une ferme persévérance sont nécessaires pour qu'ils le deviennent effectivement ; et de ceux dont le front est ceint de lauriers toujours verts et dont tout le monde civilisé reconnaît les mérites, il n'y en a pas un qui ne doive sa couronne seulement à sa bonne fortune et non à son propre travail.
Une généreuse critique épure le feu de la poésie, et enseigne à admirer avec connaissance.
Le principe de la poésie est l'aspiration humaine vers une Beauté supérieure.
La poésie est des dons de l'esprit plutôt que des fruits de l'étude.
Les belles images poétiques vont aux Louvres des Anthologies.
La poésie, c'est cela qui importe. La poésie des mots, mais aussi et surtout celle des choses, celle des sens, du sens et du non-sens, celle des sensations que l'on éprouve durant ce court rêve éveillé qu'est la vie.
Mon Dieu, un flirt sans conséquence, ça peut aussi avoir sa poésie.
La poésie illumine l'amour, et l'amour dispose la poésie à toute chose.
La poésie est la maladie des gens qui n'ont pas vécu.
Si un peu de science éloigne de la poésie, beaucoup de science y ramène.
La poésie est la conscience d'un monde passé et d'un monde à venir.
La poésie a un bonheur qui lui est propre, quelque drame qu'elle soit amenée à illustrer.
La poésie, c'est le langage qui est libre à l'égard de soi-même.
Un des plaisirs que donne la poésie, c'est qu'on ne sait pas ce qu'on va écrire.
On ne peut trouver de poésie nulle part, quand on n'en porte pas en soi.
La poésie, comme je l'entends, c'est le seul obstacle au suicide.
Un amour naissant inonde le monde de poésie.
Le but de toute haute poésie est la représentation de la nature humaine, la douleur sans nom, les tourments des hommes, le triomphe de la méchanceté, la domination ironique du hasard l'irrémédiable chute du juste et de l'innocent, c'est là un signe remarquable de la constitution du monde et de l'existence.
Saisir l'inspiration au vol et lui donner un corps dans les vers, telle est l'œuvre de la poésie.
La Poésie n'est pas de tout repos, elle peut s'accommoder du luxe, mais elle refuse le confort.
La poésie, c'est la communication absolue d'une personne à une autre : Un partage sans reste, un échange sans perte.
La vie n'est jamais belle, il n'y a que les tableaux de la vie qui soient beaux, lorsque le miroir de la poésie les éclaire et les réfléchit, surtout dans la jeunesse quand nous ne savons pas encore ce que c'est que de vivre.
La poésie, contrairement à la musique, n'a pas une âme voyageuse, elle est capable d'un seul paysage : la langue de son pays.
La finalité de la poésie, c'est elle-même.
La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie.
Le but de la poésie est de nous mettre en l'état poétique.
De la poésie naissent les belles pensées, les généreux élans du cœur.
La jeunesse est l'âge de la poésie, celui où elle amasse ses trésors, mais non, comme quelques-uns le croient, celui où elle peut en faire usage. De cet or pur entassé autour d'elle, elle ne sait rien tirer. Vienne le temps qui le lui arrache pièce à pièce, alors, en lui disputant sa proie, elle commence à connaître ce qu'elle avait ; par ses pertes, elle apprend ses richesses ; par ses regrets, ses joies taries. Alors le cœur se gonfle, alors l'imagination s'allume, alors la pensée se détache et s'élève vers la nue… alors Virgile chante !