Craignez, en montrant le sentiment de votre mérite, de réveiller dans les autres le sentiment de leur faiblesse.
Ni le mérite ne s'acquiert en peu de temps, ni en peu de temps on ne le reconnaît.
Le mérite n'est pas toujours uni à la modestie, mais la modestie est toujours unie au mérite.
Le mérite personnel est une fortune qu'on emporte avec soi ; elle est indépendante du sort.
La gravité dans l'extérieur est souvent le mérite de ceux qui n'en ont pas d'autre.
C'est une manière ingénieuse de proclamer ses mérites que d'en faire honneur au genre d'éducation que l'on a reçu.
Un homme de mérite ne doit point négliger de le faire paraître jusque dans les plus petites choses. Les zéros seuls n'ont point de valeur par eux-mêmes ; mais s'ils sont précédés d'un nombre, ils le multiplient à l'infini.
La modestie donne au mérite le prix qu'un voile transparent donne à la beauté.
Sans le respect, le mérite ne produit point l'illusion qui en fait le charme. On éprouve pour ceux qui l'inspirent une espèce d'affection tendre, dont le bonheur serait perdu, si l'on n'avait pour eux qu'une estime mesurée à la grandeur de leur mérite.
Les mérites étalés se fanent comme les livres trop longuement exposés en vitrine.
Les présents de la chance sont plus précieux que ceux du travail, parce qu'ils sont gratuits. Ils font mentir l'implacable maxime : « Chacun sera récompensé selon ses mérites. » Maxime très fausse, au demeurant : nous voyons sans cesse d'authentiques mérites qui ne sont nullement récompensés.
Rien ne trahit mieux l'ignorance du monde que d'alléguer comme une preuve des mérites et de la valeur d'un homme qu'il a beaucoup d'amis : comme si les hommes accordaient leur amitié d'après la valeur et le mérite l Foutaise !
Ce n'est pas d'être sans caprices qui fait notre mérite, c'est de savoir les étrangler.
Un homme célébré se croit facilement le mérite d'un homme célèbre.
Heureux ceux qui n'ont la fierté qu'à la hauteur du mérite, et la parole qu'à la hauteur du courage.
Ne prenons pas nos dons pour des mérites, prenons plutôt nos mérites pour des dons.
Un noble sans mérite est un vase qui n'a plus que l'étiquette.
C'est un grand titre de recommandation auprès des souverains que d'être heureux, et c'est une qualité rebutante qu'un grand mérite accompagné de misère.
On voit le vice marcher en avant, tandis que le mérite modeste chemine derrière.
À quoi sert le mérite sans protection et sans bonheur ? Les boisseaux sont sur les lumières, les sots écrasent les gens d'esprit, la nullité a le pied sur l'intelligence ; ainsi va le monde.
Les hommes de mérite, d'un extérieur simple, sont comme ces bijoux cachés dans une coquille de noix.
Un grand mérite s'attire des admirateurs, mais peu d'amis, et rarement des bienfaiteurs.
Je ne sache pas de plus grand avantage que de reconnaître le mérite d'un ennemi.
Pourquoi te fâcher contre les célébrités sans mérite ? Où ne voit-on pas des intrus ?
L'avancement au mérite est à l'homme ce que les cacahuètes sont à l'orang-outan.
Le mérite nécessaire pour bien occuper une place supérieure est souvent le plus grand obstacle pour l'obtenir.
Il a le mérite de n'en pas avoir auquel on peut ajouter celui de le savoir.
Il faut être doux, et cependant inflexible sur les jugements arrêtés après un mûr examen.
Il faut rendre invariablement au mérite personnel tout ce qui lui est dû.
Celui qui sait apprécier le mérite se plaît avec celui qui en a ; celui qui est dépourvu de qualités n'aime pas l'homme de mérite.
Le mérite modeste vient du savoir, et le savoir de l'étude.
Nous vivons dans un siècle où tous les genres de mérite sont appréciés, et où les admirateurs sont nombreux et dans l'attente, mais les génies sont rares.
L'envie qui s'attache au mérite le sert beaucoup plus qu'elle ne lui nuit.
Le vrai mérite est de n'en pas montrer.
Le mérite qui se prône lui-même se fait grand tort, car on est toujours disposé à le rabaisser.
La place ne fait pas le mérite, ceux qui figurent au premier rang jouent rarement le premier rôle.
Le mérite et la grandeur d'un homme ne se mesurent qu'à ses actions, et non pas à sa fortune.
Tout ce qu'on retranche à sa vanité on l'ajoute à son mérite.
Le mérite serait fort à plaindre si la gloire dépendait de la plume et de la langue des hommes.
La présomption fait tort au mérite.
Le mérite propre et réel a seul du prix ; l'apparence n'en a point.
Si tu veux jouir de ton mérite, il faut que tu prêtes du mérite aux autres.
Il faut beaucoup de mérite pour sentir vivement celui des autres.
Le mérite est ce que l'on pardonne le moins ; la perversité, ce que l'on tolère le plus.
Si vous voyez quelque part le mérite opprimé, employez-vous de toutes vos forces à le relever, ou si vous ne le pouvez, employez-vous du moins à le consoler, et à lui rendre hommage.
Rien ne fait plus tort à une personne qui a du mérite que d'être vaine.
Il est des personnes qui n'ont point de caractère propre, et dont tout le soin, tout le mérite, est de copier celui d'autrui.
L'envie est l'ennemie perpétuelle du vrai mérite ; rien ne peut le mettre à l'abri de ses traits, il est sa victime nécessaire : elle ne se nourrit que des maux qu'elle peut lui causer ; tout son plaisir est de découvrir ses défauts ; son tourment et sa rage est de n'en pas trouver.
Le plus ou le moins d'amis n'est pas une preuve de plus ou de moins de mérite.
Le vrai mérite n'est point aussi rare qu'on le pense : on en trouverait beaucoup plus qu'on ne croit, si l'on s'occupait plus qu'on ne fait à le découvrir. Ce n'est point le vrai mérite qui manque, mais le désir de le chercher, l'attention de le faire sortir de l'obscurité quand on l'a connu, et la volonté de l'employer.
Si vous voulez que votre mérite soit connu, reconnaissez le mérite des autres.
L'autorité n'est solide que quand on l'a acquise par un mérite avéré de longue main.
On fait de l'orgueil le supplément du mérite, et on ne sait pas que le mérite n'a rien qui lui ressemble moins que l'orgueil.
Le mérite d'une grande naissance n'est rien, quand la vertu ne soutient pas le rang. Les épines sont bien plus offensives, quand elles viennent sur un bon sol.
C'est une chose bonne et politique dans l'homme que d'avoir du mérite ; car la pauvreté avec le mérite, est bien plus riche que la grandeur sans aucune qualité réelle. Rien n'est hors de la portée du mérite.
Le mérite et la fortune ne voyagent guère de compagnie.
La marque d'un mérite borné est quelquefois de voir que ceux qui le louent, le louent sans passions.
La renommée sert plus souvent de trompette à la fortune qu'au mérite.
Le mérite a sa pudeur comme la chasteté.
Dans un homme de mérite, que l'adversité poursuit, on supporte la fierté. Il faut bien laisser quelque chose aux malheureux.
L'opinion que l'on a des choses et des hommes fait souvent tout leur mérite.
Il faut mesurer le mérite d'une louange au mérite de celui qui la donne.
La modestie sied au mérite comme le voile à la beauté.
Le talent n'est qu'une promesse, et n'est pas encore le mérite.
La simplicité est l'un des caractères du vrai mérite.
Le mérite obtient rarement quand l'intrigue a pour providence la maîtresse d'un homme en crédit.
L'imagination, qui agit au gré du cœur, prête à la personne aimée le mérite qui lui manque.
Le titre seul d'homme de mérite désigne sa signification, c'est celui dont les qualités utiles lui donnent le droit de prétendre à l'estime et à la reconnaissance de ses semblables. Toute reconnaissance suppose des bienfaits reçus, ou la disposition à en accorder.
La modestie est au mérite ce que la pudeur est à la beauté.
Pour peser le mérite des hommes, il faut avoir la main ferme pour soutenir une telle balance.
Le vrai mérite se recommande lui-même?