Le bonheur, c'est d'être libre, libre de la plus belle de toutes les libertés, celle de la pensée ; de ne porter la chaîne d'aucun, d'être indépendant ; de n'avoir à défendre ni la sottise des uns, ni la mauvaise foi des autres ; de chercher le bon côté de toutes les choses, comme l'abeille cherche le miel de toutes les fleurs ; de regarder avec un œil pur, d'écouter avec une oreille indépendante ; de voyager et de s'arrêter selon sa fantaisie là où le soleil est plus brillant ; de s'enivrer de tous les parfums, de s'amuser de tous les esprits, de jouir de tous les instants, le bonheur c'est d'être libre !
Chacun de nous n'a pour but que le bonheur ; chacun de nous porte, au dedans de lui, un rayon divin qui l'éclaire, un sage conseiller qui le guide, un juge redoutable qui l'avertit et le menace ; et cependant, la plupart des hommes sont et demeurent aveugles pour cette lumière, sourds à ses conseils, insensibles à ses avertissements ; et, tournant le dos à la félicité qu'ils souhaitent, ils se précipitent dans le malheur qu'ils redoutent.
Ce qui est remarquable chez les saboteurs du bonheur, c'est leur apparente sincérité, l'affirmation d'une bonne foi inébranlable dans leur jugement ou l'opinion qu'ils ont sur les êtres et les choses et surtout sur eux-mêmes. Ils ne savent remettre en cause ni leur regard, ni leur écoute, ni cette sensibilité particulière qui leur fait percevoir en premier le mauvais (qui existe parfois bien sûr) de la vie.
Le bonheur des autres devient la joie de ceux qui ne peuvent plus être heureux.
Un grand obstacle au bonheur, c'est de s'attendre à un trop grand bonheur.
Le bonheur court, par-ci par-là, l'arrêter n'est pas mer à boire ; le difficile est, quand on l'a, d'être susceptible d'y croire.
Le bonheur n'est pas le fruit de la paix, le bonheur c'est la paix même.
Le bonheur est toujours dans l'avenir ou dans le passé, et le présent est comme un petit nuage sombre que le vent promène sur la plaine ensoleillée ; devant lui, derrière lui, tout est lumineux, lui seul jette toujours une ombre.
Le bonheur que l'on attend est plus beau que celui dont on jouit.
L'approche du bonheur est comme un premier baiser, il rend un peu timide et confond : soyez sans inquiétude, on s'y habitue.
Ton bonheur s'entend loin au seul rire de tes yeux.
Nous ne sommes pas fiers avec le bonheur : il a beau nous tourner le dos, nous voulons toujours de lui, comme certaines femmes du mari dont elles sont battues.
La quête du bonheur nous laisse au bord de la route, toujours plus insatisfaits, un peu plus amers.
Il est doux de se venger par le bonheur qu'on donne du bonheur qu'on n'a pas rencontré.
Si le bonheur est si difficile à trouver, c'est que nous sommes trop difficiles en fait de bonheur.
Le bonheur est comme les nuages à l'horizon, toujours en avant ou en arrière, jamais où on se trouve.
Nous buvons tous à la source du bonheur dans un vase percé, lorsqu'il arrive à nos lèvres il n'y a presque plus rien.
Il est de ces bonheurs qui défient le rêve.
Une seule chose que nous puissions donner sans l'avoir : le bonheur.
Le bonheur est court ! pour peu que la vie s'attarde, elle dure plus que lui.
Le bonheur n'est qu'un rêve ; les bonheurs sont parfois réels.
Dieu a mis un devoir dans chaque bonheur, un bonheur dans chaque devoir.
Le bonheur a sa source en nous-même ; sans nous, l'univers ne peut nous le donner.
Le bonheur est la première de toutes les choses que l'argent ne donne pas.
Il en est du bonheur comme de la liberté, tout le monde en parle et personne n'en jouit.
La meilleure façon d'augmenter son bonheur est de le communiquer aux autres.
Le plus de bonheur possible de chacun est dans le plus de bonheur réalisé de tous.
La plupart des hommes confondent le bonheur avec ses moyens, et la fortune est, à leurs yeux, le plus grand élément du bonheur.
On ne démontre pas son bonheur, il se montre.
Tout bonheur excite un peu de haine : On ne demande pas mieux que de se figurer que ceux qui en jouissent ont envers nous quelque tort grave qui nous permette de donner un nom un peu plus noble à ce sentiment bas et honteux dont le véritable nom est l'envie, et l'appeler juste ressentiment, fierté légitime, dignité blessée.
L'aspiration au bonheur est comme l'ombre d'un objet qu'on veut saisir mais qui fuit toujours devant nous ; on ne l'atteint pas, mais on en jouit par avance. On se dit chaque jour : Je serai heureux demain. Et comme demain n'arrive jamais on le poursuit incessamment jusqu'au jour, sans lendemain, de la mort.
Quand on trouve son bonheur en soi-même, on fait peu d'estime de celui qui vient d'ailleurs.
À tout prendre, le bonheur dépend moins de la fortune que du caractère.
Bien des personnes ne connaissent le bonheur que par ouï-dire, et n'ont vu tomber sur elles, de cette douce rosée, que quelques gouttes rares, et pour ainsi dire égarées.
Quand on n'a pas le bonheur, il faut au moins avoir la paix.
Le bonheur n'est point le transport passager des sens, c'est un état constant et permanent de l'âme ; il ne peut prendre de consistance dans un cœur agité.
Le bonheur a des conditions vulgaires que l'orgueil nie ou dédaigne.
Puisque le bonheur est affaire de comparaisons, l'homme ne peut pas se sentir heureux avec une seule femme.
Les politiques et les religieux même combat. Sauf que les premiers promettent le bonheur ici-bas et les seconds dans l'au-delà.
Ne parlons pas trop haut de notre bonheur, certaines personnes sont jalouses des heureux.
L'art de faire durer les grands bonheurs est encore à trouver.
Le bonheur ne se donne pas, il s'achète.
Il faut croire à son bonheur.
Il y a comme cela des bonheurs qui passent ; le tout est de les accrocher au passage.
Le bonheur, quoi qu'on en dise, ne vient pas en dormant.
Le premier désir de l'homme, dès qu'il commence à penser, est pour le bonheur : toute sa vie s'écoule dans la recherche de ce bien précieux ; il n'est rien qu'il ne mette en usage pour s'en procurer la jouissance. Il compte pour peu de chose tous les sacrifices qu'il lui faut faire ; il court, il va, se tourne sans cesse, et se retourne en mille manières pour conquérir ce trésor : il semble qu'il n'ait plus qu'un pas à faire pour qu'il puisse se dire heureux, et c'est dans les bras de la mort qu'il se trouve plongé tout-à-coup. C'est alors que le bandeau tombe de ses yeux, que la vérité se montre, et qu'il reconnaît, mais trop tard, qu'il n'avait poursuivi qu'un fantôme.
Qui ne croit plus au bonheur n'a plus rien à faire, si le bonheur est le but de notre activité.
Le bonheur et la vieillesse se rencontrent rarement sur la même tête.
Il n'est point pour l'homme de bonheur durable.
Le problème du bonheur, c'est que ça cache toujours quelque chose ; la note finit toujours par tomber.
Le bonheur qui se propage éloigne l'infortune.
Le tempérament est au bonheur ce que la rosée est aux fruits de la terre.
Le bonheur est l'œuvre de l'esprit qui prend la nature comme simple modèle.
Le bonheur est un vêtement fait à la taille de celui qui le porte, il ne peut aller à aucun d'autre.
Toujours du bonheur n'est plus du bonheur, mais toujours de la peine est encore de la peine.
On doit laisser au bonheur le temps de mûrir, c'est un fruit que les impatients ne récoltent jamais qu'en fleur.
Faites-vous un bonheur modeste de tous les maux qui vous sont épargnés.
Il n'y a pas le Bonheur, mais il y a les bonheurs, ceux de chaque âge de la vie, ceux de chaque heure de la journée, ceux de chaque mouvement du cœur, de l'esprit et du corps.
Le bonheur est une suite de petites joies, de niais contentements, de satisfactions imbéciles.
Qui n'a pas connu le bonheur n'en sait guère donner.
Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l'homme.
Quelque grand que soit un bonheur, il en est un plus grand encore, c'est celui d'être estimé digne du bonheur dont on jouit.
Le bonheur qu'on n'a pas rencontré sur la terre doit être payé dans le Ciel.
Un bonheur ne vient jamais seul.
Jadis, je partais après déjeuner à la chasse au bonheur. Je ne l'ai jamais rencontré et cela ne me décourageait pas, car j'avais vu son ombre passer et cela avait suffi pour me tendre les nerfs et me remuer le cœur. Quel jour me suis-je découragé, quel jour d'amertume et de désolation ? Ah ! je me souviens. Ce jour-là le grand oiseau m'avait frôlé la joue, et j'avais saisi son aile errante : une plume m'en resta aux doigts. C'est avec cela que j'écris quand je ne contemple pas les mouvements de mon chat et les joies que lui donnent les moineaux. Mais je la cache. Il ne faut pas qu'il apprenne que l'on peut parfois arracher une plume aux ailes du bonheur, une plume vaine, une plume morte et qui n'est bonne qu'à écrire l'histoire des rêves dont on a vu passer l'ombre ou les ailes au-dessus de la vie.
Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le bonheur de tous les hommes, c'est celui de chacun.
Il y a toujours plus de bonheur à donner qu'à recevoir.
Il n'y a pas d'occupation plus douce, plus béatifiante, que celle de faire le bonheur d'autrui.
De toi seul dépend ton bonheur?