La modestie est un sentiment de l'âme, qui nous porte à nous regarder comme peu de chose en nous-mêmes, ou comparativement à nos semblables et à l'idéal que la raison et la foi nous présentent à imiter.
Unie au talent et au mérite, la modestie rehausse l'homme et le fait aimer de ses semblables, dont il ne choque point les prétentions.
La feinte modestie est une impertinence ; elle semble faite pour ménager ceux qui ne peuvent supporter le voisinage de la supériorité.
Quels sont les inconvénients de la modestie ? — D'être pris au mot.
Qu'est-ce que la modestie ? — La langue de convention.
Qu'est-ce que la modestie ? — Le raffinement de la vanité.
Qu'est-ce que la modestie ? — Un masque pour aller dans le monde.
Qu'est-ce que la modestie ? — Avoir de soi l'opinion qu'on a des autres.
Afin d'augmenter son propre mérite, la fausse modestie rapporte à Dieu la gloire d'une action réussie, ne s'en attribuant à elle-même que le succès réel.
Ce qu'il faut accorder à notre modestie, c'est que nul ne fait grand cas de son égal.
Nous empêchons rarement les autres de manquer de modestie à notre égard.
Qu'y a-t-il de plus prétentieux, la vanité ou la modestie ? — La modestie : il faut se croire bien du mérite pour avoir besoin de le cacher.
Ce que nous aimons le plus dans la modestie d'autrui, c'est la vaste place qu'elle laisse à notre orgueil.
A poser pour la modestie, on découvre un inconcevable orgueil.
La modestie et la reconnaissance des hommes qui reçoivent des coups d'encensoir sont choses tout aussi rares que la bonne grâce et la sincérité des hommes qui les donnent.
La modestie est pour l'esprit des hommes ce que la gaze est pour l'épaule des femmes, elle embellit ce qu'elle semble cacher.
L'anonyme et le pseudonyme sont aussi souvent le masque de l'orgueil que le voile de la modestie.
La vie se charge de nous apprendre la modestie. Voilà pourquoi il est aussi rare de voir des hommes modestes à vingt ans que d'en trouver qui ne le soient pas à quarante.
La modestie est, par définition, le seul sentiment qui cesse d'exister à l'instant où on commence à l'évoquer.
La modestie est, en général, un mouvement prompt et délicat de notre âme qui s'effectue en sens contraire de la vanité et de l'orgueil des hommes : c'est en quelque sorte la pudeur de l'esprit.
Il faut pousser les jeunes gens à être et non pas à paraître. Ce qu'il convient de cultiver c'est la modestie et non l'amour-propre, c'est le sérieux et non la facétie, c'est l'étude des maîtres et non la parodie personnelle. Il faut les nourrir de la moelle des lions et non de la mousse des confiseurs.
La modestie n'est pas une vertu, elle est l'ombre de la valeur.
Il y a une modestie qui n'est que le manteau de l'orgueil.
La parfaite modestie ne consiste pas tant à rejeter les louanges qui lui font dues qu'à paraître insensible aux injustices qu'elle essuie.
On ne songe à cacher que les qualités dont on a conscience : la modestie est la sœur honnête de l'hypocrisie.
On ne peut contempler le soleil, si un nuage léger n'en tempère l'éclat, ni admirer la plupart des qualités, si la modestie ne leur sert de voile.
La modestie est la plus belle parure du corps et de l'esprit.
La vraie modestie est celle qui connaît le prix de ses sacrifices.
La vraie modestie est si rare que l'aveu d'une faiblesse a quelquefois le mérite du triomphe d'une passion.
L'orgueil à découvert vaut mieux que le masque de la modestie.
Le courage et la modestie sont les vertus les moins équivoques ; car elles sont de celles que l'hypocrisie ne peut imiter ; elles se ressemblent aussi par la propriété qu'elles ont de s'exprimer toutes deux de mème.
La modestie donne au mérite le prix qu'un voile transparent donne à la beauté.
Une fausse modestie n'est qu'un voile pour couvrir l'orgueil.
La modestie est une concession polie faite par le mérite à l'infériorité.
La modestie est au mérite ce que la pudeur est à la beauté.
Un caractère doux promet naturellement de la modestie.
La modestie est extrêmement recommandable, d'abord, parce qu'elle nous assujettit beaucoup, et en cela consiste son prix ; car tout ce qui nous assujettit pour Dieu, est d'un grand mérite ; parce qu'elle ne nous assujettit pas seulement pour un temps, mais toujours et en tout lieu.
La modestie est une vertu qui nous met si bien dans l'esprit des autres, qu'ils nous pardonnent d'avoir plus de mérite qu'eux, dès que nous ne cherchons pas à le faire paraître.
La modestie est une qualité d'autant plus précieuse chez les femmes, qu'on fait tout ce qu'on peut pour les en guérir.
La modestie chez l'homme de mérite n'est que la fine fleur de l'orgueil.
La modestie n'engage au silence que ceux qui la pratiquent, et non ceux qui l'admirent.
La modestie est l'art de faire dire par d'autres tout le bien que l'on pense de soi-même.
La modestie, qui est aussi une pudeur secrète, protège l'être contre le vertige à se regarder vivre.
La modestie dirige l'homme supérieur ; la sincérité et la fidélité lui servent d'accomplissements.
La modestie est comme l'ombre qui fait valoir la lumière, c'est la chasteté du mérite, c'est la virginité des belles âmes.
La modestie est nuisible si elle est fausse. Rien n'est plus profitable que l'estime de soi soi- même fondée sur la justice et le droit.
La modestie fait des vols à l'esprit, mais le cœur le dédommage de ses pertes.
La modestie est une vertu qui tient lieu de mérite à ceux qui la possèdent.
Si nous avions un peu plus de modestie, nous trouverions bien moins d'orgueil dans les autres.
L'orgueil est la flamme même de la vie ; la modestie, affaire d'abat-jour.
L'humilité est aussi convenable à l'homme devant Dieu que la modestie à l'enfant devant les hommes.
On rougit plus souvent par amour-propre que par modestie.
La modestie est pour les jeunes gens un devoir en même temps qu'une grâce de l'âge.
La modestie n'est bien souvent qu'une sorte d'orgueil plus raffiné.
La modestie, lorsqu'elle est naturelle, une certaine grâce l'accompagne, et gagne les suffrages.
La modestie est une jolie invention, c'est une vertu que peu de personnes pratiquent, mais que chacun exige impérieusement des autres.
La singularité des hommes est comme la modestie des femmes, elle ne peut intéresser qu'autant qu'elle est piquante.
La vraie modestie laisse toujours une porte entr'ouverte à l'émulation.
La modestie la plus franche est quelquefois celle qui n'en a pas la moindre apparence.
Une modestie sans bornes est un orgueil de mauvaise foi.
La modestie est l'ornement de la sagesse?