Trois choses mènent le monde : la loi, la religion et la bienfaisance.
Dans le monde être de bonne compagnie est bien plus important que d'être irréprochable.
Le monde est plein de fugitifs d'eux-mêmes.
Le monde du milieu, c'est, en quelque sorte, une espèce d'entre deux mondes.
Le racisme, c'est la leucémie du monde.
Le tiers monde, c'est le tiers provisionnel du monde entier.
La pluralité des mondes est à l'universel ce que le singulier est au plural mondial.
La pluralité des mondes n'exclut pas l'universalité du monde tout court.
Si le monde d'hier n'avait pas existé, le monde d'aujourd'hui ne pourrait pas envisager celui de demain.
Le monde est ma prison si je suis loin de ce que j'aime.
La scène changeante du monde ne nous offre, dans tous les temps, que les mêmes actions des hommes répétées seulement par de nouveaux acteurs.
Le monde n'est qu'une révolution continuelle des choses : chaque jour on voit éclore de nouveaux projets qui anéantissent les espérances des uns et font revivre celles des autres ; tel qui se trouvait dans la foule occupe bientôt le premier rang, celui-ci est aussitôt remplacé par un autre. C'est ainsi que la fortune fait passer en revue sur le théâtre du monde une infinité d'hommes qu'elle rend les jouets de ses caprices, et qu'elle se plaît quelquefois autant à persécuter, qu'elle les a comblés autrefois de ses faveurs.
Le monde est un vaste théâtre où chacun joue son rôle le masque sur le nez.
Dans le monde comme au théâtre, il suffit d'un seul coup de sifflet pour changer la scène.
Sur le théâtre du monde on n'est pas toujours le maître de faire baisser le rideau, mais on peut détourner les yeux de la scène.
Le certain en ce monde, c'est la douleur ; l'espéré c'est la paix.
Le monde est le plus ingrat des maîtres, il n'a pas d'invalides pour ses vieux serviteurs.
La nature est oublieuse, le monde l'est presque plus encore ; pour peu donc que l'individu s'y prête lui-même, l'oubli l'enveloppe bientôt comme un linceul. Cette rapide et inexorable expansion de la vie universelle qui recouvre, déborde, engloutit les êtres particuliers, qui efface notre existence et annule notre souvenir, est d'une mélancolie accablante. Naître, s'agiter, disparaître, c'est là tout le drame éphémère de la vie humaine. Sauf dans quelques cœurs, et pas même toujours dans un seul, notre mémoire passe comme une vague sur l'eau, comme une brise dans l'air. Si rien n'est immortel en nous, que cette vie est peu de chose !
Ce monde est un mauvais lieu, et pour s'y plaire il faut avoir des pensées basses, des désirs abjects et l'amour des souillures.
Le monde est la bataille des volontés et des amours-propres.
Le monde a le même effet sur la jeunesse que le soleil sur les plantes, il les alimente ou les dessèche.
Le monde n'a de constant que son instabilité.
Il n'y a pas de clef pour ouvrir le monde.
Le monde est l'école des grands enfants qui d'ailleurs sont rarement sages.
Le monde est une boule entre les mains du jeune amour, il la tourne et ballotte en tous sens.
Le monde perd à être approfondi, il n'a de riant que la surface et le premier coup d'œil.
Que l'on mette au bout du monde, deux auteurs, deux femmes, ou deux dévots, il y en aura un qui fera quelque niche à l'autre.
Le monde est une grande comédie où l'on trouve dix Tartuffes pour un Molière.
Le monde est une école d'inquisition.
Le monde est un vaste temple dédié à la discorde.
Que le grand monde, que cette société brillante appelée la bonne compagnie, donne peu de satisfaction à ceux qui l'examinent ! Ce n'est ni le goût, ni le cœur, pas même l'espérance du plaisir qui rassemble ces êtres bizarres, nés pour posséder beaucoup, désirer davantage, et ne jouir de rien. Ils se cherchent sans s'aimer, se voient sans se plaire, et se perdent dans la foule sans se regretter. Qu'est-ce donc qui les unit ? L'égalité du rang, de la fortune, l'usage, l'ennui d'eux-mêmes, ce besoin de s'étourdir qu'ils sentent continuellement et qui semble attaché à la grandeur, aux richesses, à l'éclat, enfin à tous les biens que le ciel n'a pas également départis à toutes ses créatures.
Le monde est plus séduisant par les charmes qu'il promet qu'il ne l'est par les faveurs réelles qu'il accorde.
Ce monde de mièvreries et d'apparences me fait l'effet vide et faux ; il ressemble à la vraie société humaine comme le chrysocal ressemble à l'or. Je rends très volontiers hommage à toutes les supériorités réelles, à la distinction des manières, à l'esprit, à la beauté, au savoir, au talent, à la grâce et à la bonté. Mais cette disproportion est plutôt redoutée qu'aimée dans le monde.
De toutes parts, le vieux monde s'écroule ; de toutes parts, le nouveau monde s'élève. L'un entre au tombeau ; l'autre sort du berceau.
Le monde, dans ses combinaisons, est moins varié qu'il ne le paraît : les mêmes fruits sont portés chaque année par les mêmes arbres ; les mêmes conséquences sont ramenées par les mêmes causes ; les mêmes expiations rappellent les mêmes fautes.
Le monde est aux convoiteux, les contemplateurs sont faits pour être bafoués et bousculés.
Le monde n'est qu'une maison de santé dont les pensionnaires s'estiment tous valides.
Le monde se lasse facilement de ceux qui ont commencé à se lasser de lui.
Le monde est un pèlerinage bien dangereux pour ceux qui aspirent à l'éternité.
Le monde devient chaque jour plus hostile, le contact des êtres plus décevant.
Le monde parait dans le lointain comme un faisceau de fleurs, mais de près, ce n'est plus qu'un buisson d'épines.
Le monde vous aime ? Tant pis. Craignez que ce ne soit par la conformité que vous avez avec lui.
Le monde le plus restreint est celui des sages, si sages il y a.
Le monde est trop triste et trop dégoûtant pour nous plaire et pour nous séduire.
Qui a dessein de piper le monde est assuré de trouver des gens qui seront bien aises d'être pipés.
Le monde est une boule que Dieu fait rouler : elle ne roule pas toujours bien, mais elle roule et roulera toujours. L'homme naît, vit et meurt, il n'est que de passage, et le monde tourne, et tournera toujours.
Quittez le monde avant que le monde ne vous quitte.
Le monde est un menteur, il promet des plaisirs qu'il ne peut donner.
Le monde promet beaucoup, et ne donne rien.
Le monde est une comédie où les meilleurs acteurs ne sont pas toujours les héros.
Il faut de tout pour faire un monde.
Le monde n'est composé que d'intérêts et de passions qu'il faut étudier pour être habile.
Le besoin que nous avons du monde nous laisse toujours à croire que le monde a besoin de nous.
Il y a deux classes de gens du monde, les artificiels et les naturels.
Le monde est le juge des apparences, mais les bons voient l'être réel.
Le monde regarde tes bévues par le gros bout du microscope, et les siennes par le petit bout.
On n'est heureux au monde que quand on oublie le monde.
Ce qui fait le monde, c'est la femme, elle y est souveraine : rien ne s'y fait que par elle et pour elle.
Ce monde est un monde sans aucun sens morale, où rien n'est sacré, où personne ne respecte l'autre.
Ce monde est un monde fou, où chacun veut atteindre une situation de pouvoir et de confort.
Le monde n'est qu'un univers de juristes, de policiers, d'hommes et de femmes assoiffés de réussite sociale.
Les messieurs dames du demi-monde ne sont que des demi-portions mondiales.
Le monde est loin de ressembler à la peinture qu'on vous en a faite. Ce n'est point une sorte de casier, où chacun a sa place et accomplit péniblement ce qu'il appelle son devoir. Le monde est comme un grand jardin, stérile d'un côté, rempli de ronces et de plantes amères, et de l'autre, verdoyant, fleuri, doux au regard et doux au cœur.
Ce monde-ci est un vaste naufrage ; sauve qui peut : mais je suis bien loin du rivage !
Ceux qui se donnent en spectacle sur le théâtre du monde goûtent rarement le bonheur.
Le monde ne plie jamais devant les volontés individuelles.
Le monde est un livre dont les caractères sont illisibles pour bien des gens.
Le monde est le livre des femmes ; quand elles y lisent mal, c'est leur faute, ou quelque passion les aveugle.
Il n'y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu'un qui voit le même monde que nous, c'est comme apprendre que l'on n'était pas fou.
Tout est au mieux dans ce monde pire !
Le monde a commencé par là, puisque Adam a vendu le paradis pour une pomme.
Aujourd'hui au monde, demain au néant?