Le moyen le plus sûr de plaire est l'oubli constant et presque total de soi-même pour ne s'occuper que des autres.
Nous penserions plus souvent à ceux qui ne sont plus si leur mort ne nous rappelait pas d'une manière trop sensible que nous mourrons à notre tour. Le souvenir des êtres chéris nous serait doux, mais l'idée de leur disparition est importune. De là l'oubli, ce cercueil invisible de ceux qui ne sont plus.
La jeunesse a de grandes puissances d'oubli, et c'est là sa force d'attraction : l'âme qui ne sait rien oublier est fatalement vouée à la solitude.
Il n'y a rien de si offensant, ni qui marque davantage le mépris ou l'indifférence, que l'oubli.
La vie n'a pas assez de biens pour nous dédommager de l'oubli d'un seul devoir.
La mémoire la plus sûre a ses moments d'oubli ; le cœur le plus tendre, ses aspérités.
L'oubli, cette trahison envers les êtres aimés, l'oubli, ce second linceul de nos morts, il faut le laisser à sa place, parmi les misères les plus humiliantes du cœur corrompu.
Certains hommes sont voués si fatalement à l'obscurité que tous leurs efforts désespérés pour sortir de l'oubli ne servent qu'à les y enfoncer plus profondément, comme ceux d'un malheureux qui s'agite au milieu de sables mouvants.
Sans la faculté de l'oubli, la vie serait insupportable.
L'oubli est de toutes les fleurs rares la plus difficile à cueillir.
L'oubli est la loi de ce monde autant que la contradiction.
Si le souvenir embellit la vie, l'oubli seul la rend possible.
L'oubli c'est l'âme qui se lave et s'éponge, c'est un moyen de propreté.
L'oubli est le suprême refuge.
La beauté du ciel engage l'homme à se laisser vivre, et où l'oubli est aussi facile que le désir.
On vit comme si l'on ne devait jamais mourir, l'oubli de la mort m'étonne plus que la vie.
L'éloignement bientôt produit l'indifférence, et de l'indifférence à l'oubli il n'y a qu'un pas.
Le battu peut payer l'amende, mais il ne lui sied pas de prêcher l'oubli des injures.
La perte de ceux qu'on aime, c'est bien dur ! mais l'oubli, c'est pire que tout !
L'oubli, c'est la vie.
L'oubli de soi-même est la pierre de touche de la vraie grandeur.
Il y a plus de vrais pardons que de vrais oublis.
Les jeunes gens ont la ressource de l'insouciance ; les vieux n'ont que le refuge de l'oubli.
L'oubli est le pardon involontaire.
L'oubli de soi, en devenant complet, détruit l'être qui s'oublie.
Les femmes sont passées maîtresses en fait d'oubli, elles oublient tout, hormis elles-mêmes.
Ce qui est dans ton dos est dans ton dos. L'oubli est une science.
Il n'est qu'une chose qui puisse nous guérir du parjure de ceux que nous avons aimés, l'oubli.
Avec les faux amis on tombe plus vite dans l'oubli qu'on reste dans leur cœur.
Les vieux ne peuvent s'embellir que par l'oubli d'eux-mêmes.
Aujourd'hui, Dieu, comme les pauvres, est tombé dans l'oubli.
Du parfait oubli d'hier je crée la nouvelleté de chaque heure.
Voyez-vous ce petit minois fin, coquet, heureux, bien portant, inventant des sourires et creusant des fossettes sur les joues des mortels ? c'est l'oubli.
L'oubli de soi, le grand devoir !
Il est des gens qui n'ont pas volé l'oubli.
L'oubli se loge dans chaque respiration du temps.
Est-ce par oubli que la plupart des veuves se remarient, ou par souvenir ?
Il faut être bien vigoureux pour nager longtemps sur le fleuve d'Oubli.
Il faut se contenter de pratiquer l'oubli et le pardon pour en finir et pour liquider les conflits.
Il n'est rien de plus bienfaisant que les longs oublis.
Oubli et néant, c'est tout l'homme.
L'homme d'oubli n'est pas un homme. Il oublie et s'oublie lui-même.
L'absence du souvenir est l'indifférence, et sa fuite l'oubli.
On peut être profondément et sincèrement reconnaissant d'un oubli.
L'espérance prend chez moi plutôt la forme de l'oubli. J'oublie le mal chronique, l'ennui quotidien, le souci journalier, la peine éternelle, et chaque matin, il me semble que je recommence à nouveaux frais, mais l'illusion ne dure pas cinq minutes.
Le silence ne crée que l'oubli.
L'oubli va encore plus vite que le temps.
Je me repose sur l'oubli.
L'oubli est le chiendent de la gloire !
Il est reposant de penser que l'oubli est moins prompt, moins total qu'on ne suppose.
Le souvenir, c'est ce qu'il reste de mémoire à l'oubli.
L'absinthe, c'est l'oubli ! l'absinthe, c'est l'évasion céleste de ce bagne terrestre qu'est la vie.
D'une déception le seul espoir est l'oubli.
L'oubli est le principal atout des femmes.
Les oublis et les refus de la politesse sont des injures.
L'amour-propre aime mieux les injures que l'oubli et le silence, il aime que l'on parle de lui.
Il y a pire que l'injure, c'est le silence de l'oubli ou de l'indifférence.
Nous vivons entre deux nuées épaisses, dans l'oubli de ce qui fut et l'incertitude de ce qui sera.
L'oubli est un monstre stupide qui a dévoré trop de générations.
L'oubli est un châtiment qui ne devrait frapper que les hommes pervers.
L'oubli augmente le mérite des bienfaits, le souvenir en diminue la gloire.
L'oubli est la plus haute des vengeances.
L'oubli n'est autre chose qu'un palimpseste.
L'oubli est la clé de la patience sur cette chienne de terre !
L'oubli permet de supporter les autres, l'oubli permet de se supporter soi-même !
Qu'on est dégoûté de l'espèce humaine en voyant combien peu d'effet produit une mort, même dans une famille ! Une mort, c'est une pierre qui tombe dans l'eau ; autour d'elle quelques ondes, puis engloutissement, repos et oubli.
L'oubli pour l'absent est une loi inévitable ; lui aussi t'oubliera.
L'oubli n'a pas d'affinité avec le sentiment : le désir impossible sculpte la fidélité.
L'oubli est le plus sincère de tous les pardons.
Un pardon sans oubli est une vengeance sournoise.
Le pardon n'est pas l'oubli de l'injure, mais la résolution de n'en plus témoigner le ressentiment.
L'oubli est fait du silence des morts et du mutisme des vivants.
Les coïts de sympathie, mais, après, c'est l'indifférence, l'oubli.
L'oubli vaut mieux que le souvenir.
Vouez à l'oubli vos tristes souvenirs, et gardez seules vos belles mémoires présentes.
L'ingratitude blesse, l'injustice outrage, l'insensibilité révolte, l'oubli et la légèreté détruisent.
Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; à défaut du pardon, laisse venir l'oubli.
Le silence et l'oubli, le meilleur des mépris en réponse à la trahison d'un ami.
L'oubli n'est pas exactement l'ingratitude, mais c'est le terrain sur lequel elle pousse.
Les noirs chagrins m'entraînent au fleuve de l'oubli.
L'amitié, c'est l'oubli de soi-même, c'est le dévouement.
On ne devrait jamais dater une lettre d'amour : le temps est la seule bonne excuse de l'oubli.
Rien ne donne l'idée de l'oubli et du néant comme la destruction des choses qui semblaient devoir durer plus que nous.
L'oubli, une seconde mort.
L'oubli, c'est la solitude morale d'une âme qui a horreur de l'isolement.
L'oubli est de l'ingratitude, la négligence de l'égoïsme.
L'amour est l'oubli du moi, la jalousie est l'exaltation du moi.
Un peu d'oubli ne fait pas de mal en toutes choses.
Trop lâche pour mourir, je compte sur l'oubli pour trouver le repos.
La véritable simplicité est le renoncement sincère et l'oubli constant de soi-même.
L'oubli est la mère de l'ingratitude?