L'amour étend l'égoïsme à deux êtres fondus en un seul.
Les hommes ne considèrent l'égoïsme que comme un défaut, mais aux yeux de Dieu c'est un crime.
La jalousie est la forme la plus passionnée de l'égoïsme. Il s'agit que tous les biens n'arrivent à l'être prétendu choyé que par l'intermédiaire du choyant.
Pour peindre d'un trait l'énormité de l'égoïsme dans une hyperbole saisissante, je me suis arrêté à celle-ci : « Bien des gens seraient capables de tuer un homme pour prendre la graisse du mort, et en frotter leurs bottes. » Je n'ai qu'un scrupule, est-ce bien là une hyperbole ?
L'État, ce chef-d'œuvre de l'égoïsme intelligent et raisonné, ce total de tous les égoïsmes individuels, a remis les droits de chacun aux mains d'un pouvoir infiniment supérieur au pouvoir de l'individu, et qui le force à respecter les droits des autres. C'est ainsi que sont rejetés dans l'ombre l'égoïsme démesuré de presque tous, la méchanceté de beaucoup, la férocité de quelques-uns : la contrainte les tient enchainés, il en résulte une apparence trompeuse.
L'égoïsme est sans bornes, et c'est pour le dissimuler que les hommes ont inventé la politesse, c'est pour le régler et le contraindre qu'ils ont institué l'État.
L'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher comme une partie honteuse, mais il perce à travers tous les voiles, et se trahit en toute rencontre.
L'égoïsme, par nature, est sans bornes : l'égoïste ne pense qu’à lui, il n'a qu'un désir absolu, c'est la plus grande somme possible de bien-être, c'est la possession de toutes les jouissances qu'il est capable d'imaginer, et qu'il s'ingénie à varier et à développer sans cesse.
Tout obstacle qui se dresse entre l'égoïsme et ses convoitises excite son humeur, sa colère, sa haine : c'est un ennemi qu'il faut écraser.
La politesse cache très imparfaitement l'égoïsme général.
L'égoïsme a ses ciseleurs comme les métaux.
L'égoïsme est le chancre du cœur.
L'égoïsme ôte toute espèce de sensibilité, c'est une lèpre morale.
Que de chers petits égoïsmes, ô prudence ! se sont abrités dans ton sein !
Je dirais : le célibat est chose neutre ; ses motifs font sa valeur. Il y a le célibat de l'héroïsme et celui de la poltronnerie ; le célibat du dévouement et celui de l'égoïsme, le célibat de la méfiance et celui de la foi, le célibat accepté et le célibat cherché ; il est, comme la langue, ce qu'il y a de meilleur et ce qu'il y a de pire.
Par les déceptions de fortune et d'amour, par les événements du cœur, on n'arrive qu'à la science étroite de l'égoïsme.
Les gens qui font de l'égoïsme d'ensemble s'entendent comme d'excellents musiciens.
Il n'est pas d'égoïsme plus implacable que celui que l'on étend à ce qui n'est pas soi.
Donner tout notre cœur à un seul être, ce n'est pas anéantir en nous l'égoïsme, c'est le transformer.
Il ne suffit pas à notre égoïsme que notre voisin nous sacrifie ses désirs et ses goûts, nous exigeons encore qu'il y renonce avec bonne grâce. Nous voulons ignorer qu'il se sacrifie.
L'homme qui professe le plus ouvertement l'égoïsme n'oserait pas l'enseigner à un enfant.
L'égoïsme nous est si profondément naturel que tout l'exalte en nous : le malheur, la prospérité, même l'affection, même le sacrifice.
Demander à un ami de nous consoler, c'est lui demander de partager notre douleur. Plus il affectera d'en souffrir, plus la consolation sera douce à notre égoïsme.
L'amour est l'exaspération féroce de l'égoïsme.
Lorsqu'il s'agit de son intérêt, l'égoïsme est toujours à son poste.
L'amour qui n'anéantit pas l'égoïsme le double.
L'amour n'est que l'expression d'un égoïsme.
Pour connaître l'homme, regardons l'enfant, que l'éducation n'a pas encore dressé à déguiser son égoïsme.
La plupart du temps, nous plaignons, non pas ceux qui sont malheureux, mais ceux qui comprennent le bonheur autrement que nous. Et notre compassion est encore de l'égoïsme.
La charité n'est qu'une vaste blague, il n'y a que l'égoïsme qui compte.
L'égoïsme est une prison, n'ayant que soi pour seul horizon.
L'égoïsme, fils de l'erreur et d'un mauvais penchant, est le plus grand de tous les fléaux, puisqu'il est le père de l'injustice et de presque tous les autres maux qui accablent l'espèce humaine.
L'égoïsme, c'est l'amour de soi ; la haine des autres et de Dieu même, c'est l'orgueil !
La bouche peut protester avec audace d'un amour désintéressé lorsque le monstre de l'égoïsme veille au fond du cœur.
L'égoïsme est l'amour exclusif de soi-même, c'est la recherche réfléchie et permanente de son plaisir et de son bien-être.
L'égoïsme est la préoccupation exclusive du moi ; l'homme alors, rapportant tout à lui seul, est son parent, son ami, son serviteur, ferme sa main aux besoins des autres, ou leur est utile en vue de son avantage particulier ; c'est l'intérêt personnel servant de règle unique à l'individu dans toutes les circonstances de la vie.
L'égoïsme des passions vaut encore mieux que celui des intérêts vulgaires.
Nos chagrins donnent aussi souvent la mesure de notre égoïsme que la mesure de notre sensibilité.
L'égoïsme est l'ennemi du bonheur, il défend d'aimer et d'admirer.
En ce monde d'hypocrites, l'intérêt et l'égoïsme se sont substitués à la véritable amitié.
Il n'y a pas de vrai bonheur dans l'égoïsme.
Si tu veux être bon frère, garde-toi de l'égoïsme ; propose-toi tous les jours de te montrer généreux dans tes rapports. Que chacun de tes frères, chacune de tes sœurs, voit que ses intérêts te sont aussi chers que les tiens. Si l'un d'entre eux vient à faillir, sois-lui indulgent, non seulement comme tu le serais pour un autre homme, mais davantage encore. Réjouis-toi de leurs vertus, imite-les, encourage-les même de ton exemple, fais en sorte qu'ils aient à bénir leur destinée de t'avoir pour frère.
Les biens acquis par l'égoïsme sont comme des fruits qui jonchent la terre et y pourrissent aux yeux des nécessiteux, car il aime mieux les gaspiller ou les laisser perdre que d'en voir jouir les autres.
L'égoïste ne pense qu'à lui, n'a de tendresse que pour lui. Le personnel pense à lui et aux siens, à tout ce qui a rapport à lui. C'est un égoïsme plus humain.
De l'affreux égoïsme est né le célibat.
L'égoïsme, en rétrécissant l'âme, doit naturellement étouffer par là les qualités qu'elle renfermait ; voilà pourquoi il est bien difficile à un égoïste d'être moral.
Un égoïsme intelligent devrait nous donner un bon esprit, un bon caractère et même quelque chose comme un bon cour ; le calcul serait d'autant plus avantageux que l'enjeu n'étant qu'apparent, les chances de perte seraient nulles et les chances de gain énormes.
La femme existe pour laver l'homme de ses égoïsmes devant Dieu.
L'amour, c'est la mort de l'égoïsme.
On ne triomphe pas de l'égoïsme en recommandant l'altruisme.
Le moraliste découvre l'égoïsme dans toutes les actions des hommes, et il s'en console par le plaisir de le décrire.
La générosité est la vertu des âmes sensibles : c'est un noble détachement du bien que l'on possède, en faveur de celui qui se trouve accablé par l'infortune, et qu'on se fait un plaisir de soulager : s'il y a peu d'hommes de cette espèce, s'ils deviennent chaque jour plus rares, c'est que l'égoïsme a isolé tous les cœurs.
La débauche n'est qu'un épouvantable égoïsme qui tue en nous tout ce qu'il y a de tendre et d'élevé.
La maternité ! égoïsme sublime, amour de soi dans un autre.
L'égoïsme ne nous mène qu'à nous préférer, avec une véhémence confuse.
L'égoïsme est le pire ennemi du bonheur humain.
L'égoïsme aspire à la solitude pour échapper à la dépendance.
Le mal venu de l'égoïsme fait chacun de nous victime et bourreau tour à tour.
L'égoïsme régit le monde.
Il nous faut prendre garde de ne pas condamner trop vite celui qui nous paraît coupable d'égoïsme.
La passion est égoïsme, satisfaction du moi à tout prix, exploitation du prochain à son profit.
L'égoïsme paralyse le génie, et retarde le progrès.
Le monde meurt d'asphyxie dans son égoïsme prudent et vil.
L'égoïsme est frère de l'avarice.
L'égoïsme est un fruit de civilisation, non de sauvagerie, et l'altruisme est son correctif.
L'égoïsme, première grande générosité, envers soi-même.
Le célibat est moins pur que le mariage, et coûte plus qu'il ne vaut, même au point de vue de l'égoïsme.
L'égoïsme, le libertinage et l'oisiveté ressemblent à des éponges suspendues par le destin parmi les hautes classes ; placées plus bas, le frottement les eût bientôt épuisées.
L'égoïsme de la jeunesse se retrouve jusque dans sa volonté.
Le veau d'or de l'égoïsme prend une croissance rapide, et devient bientôt le taureau brûlant de Phalaris qui réduisit en cendres son père et son adorateur.
L'égoïsme voit quelque avantage dans la probité, et il en a ; mais il en a tout juste ce qu'il faut pour ne pas être réputé en manquer.
L'amour-propre est la forme égratignante de l'égoïsme, il subordonne le monde à lui.
L'égoïsme est une bonne racine du bonheur.
L'indépendance du cœur est le triomphe de l'égoïsme.
Notre égoïsme et la légèreté de nos esprits donnent des primes d'encouragement à la calomnie.
L'égoïsme est à l'amour ce que la cécité est à la vue.
Tout égoïsme est sans limites?