Les comparaisons gâtent les impressions comme les ressemblances gâtent les visages.
Élisabeth de Wied - Œuvre : Les pensées d'une reine (1882)
Les comparaisons gâtent les impressions comme les ressemblances gâtent les visages.
L'amour peut se comparer à la balle d'un jeu de paume ; il faut être à une certaine distance pour se la renvoyer : quand les deux joueurs se rapprochent trop l'un de l'autre, la balle tombe à terre.
L'homme compare l'amour à des plaisirs qui ne le valent pas. Car rien n'est si beau, si doux, si parfait que l'être qu'on aime. Dieu n'est pas aimé parce qu'il est grand, mais il paraît grand parce qu'il est aimé ! Et c'est pour être aimé qu'il a créé l'homme.
Les collines ne peuvent se comparer aux montagnes.
Ne peut-on pas comparer le monde à un bal où l'on court perpétuellement les uns après les autres pour se connaître. Tant qu'on en reste à s'agacer, on se plaît. Si l'on se démasque, on se quitte ; et ces moments donnés à l'erreur, le philosophe les passe dans le repos.
On a trop comparé les femmes aux fleurs ; il y aura toujours entre elles cette différence que, lorsque la fleur est belle, elle n'en sait rien.
On passe son temps à désirer des douleurs qu'on n'a pas, par comparaison avec celles qu'on a.
Sois attentif, n'examine rien vainement, sonde et compare, c'est la loi générale de la philosophie.
On est modeste lorsqu'on s'apprécie parce qu'on se mesure à son idéal, mais il est difficile de l'être lorsqu'on se compare, parce qu'on ne se mesure qu'aux voisins.
Les gens qui ne savent pas aimer sans comparer, ressemblent à ceux qui ne savent pas recevoir un présent sans l'évaluer.
Comparé au solide orgueilleux, le vaniteux a la faiblesse équivoque de la femme habillée en homme.
Rien n'est plus joli qu'une jolie comparaison, car elle jette de la poésie sur de la justesse.
La parole politique peut être comparée à un masque qui révélerait le visage réel.
Aucune jouissance ne peut se comparer à celle de la vanité triomphante.
Il n'y a pas d'incompatibilité d'humeur comparable à celle de deux amours-propres de même nature.
Puisque le bonheur est affaire de comparaisons, l'homme ne peut pas se sentir heureux avec une seule femme.
Comparaisons : Ce sont surtout elles qui aident à survivre. Or, Dieu merci, on trouve toujours dans son entourage plus bête, plus laid, plus âgé et plus malheureux que soi.
Si bête que soit un individu, il est un prodige, quand on le compare à un idiot.
L'homme qui compare ce qu'il a fait à ce qu'il n'a pas fait, éprouve nécessairement, l'effet toujours résultant d'une chimère comparée à la réalité : il voit avec dédain son peu d'importance, et se dit à lui-même : Pourquoi donc suis-je venu dans le monde ? Il gémit de ne laisser aucune trace après lui, de n'avoir rien fait pour sa perfection, et d'avoir consumé ses jours dans une honteuse obscurité.
Les petits esprits se refusent l'évidence, et craignent la fatigue de comparer les possibilités.
Comparez votre présent à votre passé ; voyez si vous avez fait des progrès en vertu, en sagesse, en intelligence, en mansuétude, ou si, ce qu'à Dieu ne plaise, vous n'auriez pas décliné. Si vous êtes plus patient ou plus impatient, plus emporté ou plus doux, plus fier ou plus humble, plus allable ou plus austère, plus humain ou plus intraitable, plus pusillanime ou plus courageux, plus sérieux ou plus dissipé, plus circonspect ou plus confiant, qu'il ne doit vous convenir de l'être.
Ne te compare à rien ni à personne, tout être est unique.
Un pays étranger est un point de comparaison pour juger le sien.
L'envieux s'attaque surtout à ses égaux. Plus grand ou plus petit que lui, on l'offusque moins : il songe moins à se comparer.
Le savant observe et s'instruit par la comparaison ; le sot voit tout avec une égale indifférence.
Pour connaître l'inégal, il faut le comparer à l'égal.
Être, pour la créature intelligente, c'est comparer perpétuellement ce qu'on a été avec ce qu'on est.
Aucun malheur ne serait sur la terre comparable à son propre malheur.