Écrire, sans songer même à publier ce qu'on écrit, est un excellent moyen hygiénique pour fortifier l'âme. Dans un siècle comme le nôtre, ce remède est, pour ainsi dire, à la portée de tout le monde. Pour vous délivrer de l'idée ou du sentiment qui vous obsède, il vous suffira le plus souvent de consigner par écrit vos impressions et de les retracer avec clarté. Ce travail dissipe les spasmes de l'âme et en prévient le retour.
Tout l'art d'écrire se réduit à la bonne association des idées.
Puissent ceux qui écrivent n'oublier jamais qu'ils seront lus par des personnes d'âges différents, et qu'il leur sera demandé un compte sévère de l'écho de leur parole dans les jeunes cœurs.
On écrit ce qui devrait se faire, et on ne fait pas ce qui devrait s'écrire.
Ecrire dans un pays où la presse n'est pas libre, c'est promener l'archer sur un violon dont les cordes, sont absentes, c'est battre le rappel sur un tambour dont on a crevé le parchemin, c'est se fatiguer les bras à mettre en branle une cloche dont on a enlevé le battant.
L'art de parler et l'art d'écrire sont à la pensée humaine tantôt un transparent, et tantôt un abat-jour.
Il n'est pas plus facile d'écrire des maximes que de peindre des raccourcis.
Dans l'art dangereux de rimer et d'écrire, il n'est point de degrés du médiocre au pire.
Un sot, en écrivant, fait tout avec plaisir, il n'a point en ses vers l'embarras de choisir.
Les hommes qui écrivent des pensées diverses taillent des pierres pour bâtir, mais ils ne bâtissent pas.
C'est peu que le cœur dise d'écrire si le cœur ne dicte aussi.
Qui écrit pour se sauver est foutu d'avance.
Écrire est un privilège, c'est le privilège du pauvre.
Pour écrire, il faut, il suffit expressément que je ne pense à rien. A personne. Le désert total. Sinon, je redeviens modeste. Incapable. Comme dans la vie. Dans la rue. Voire dans le lit.
À force d'écrire sur les écrits des autres, on finit par se croire plus d'esprit qu'eux ; et, si l'on n'était pas convaincu que Jésus est Dieu, les prédicateurs ne lui trouveraient qu'un esprit médiocre.
La plume console mieux que la religion et torture mieux que l'Inquisition.
On n'est pas penseur parce qu'on écrit des pensées.
La vie est action, écrire est mon action de prédilection. C'est la seule part de ma vie où je me sens complètement vivant et heureux d'être vivant.
Il est beau d'écrire ce que l'on pense, c'est le privilège de l'homme.
Il est bien plus difficile de parler d'une chose que de la faire. Le premier venu peut faire l'histoire, mais il faut un grand homme pour l'écrire.
Il faut penser pour écrire, jamais écrire pour penser.
Polémistes ! soyez courts, écrivez avec des gourdins. Les bâtons longs se cassent !
La chose la plus difficile, quand on a commencé d'écrire, c'est d'être sincère.
Il y a dans l'art d'écrire quelque chose que les jolies femmes ont dans l'art de s'habiller.
Un excellent précepte pour l'art d'écrire : sachez nettement ce dont vous avez besoin, termes et expressions, et vous le trouverez.
S'écrire n'est rien : A quoi sert d'écrire quand on ne se voit pas ?
Si l'on n'écrit pas pour soi, du moins savoir à qui l'on s'adresse ; ne pas loucher en écrivant.
Celui qui écrit trop, comme celui qui parle trop, n'en pense pas davantage.
Pour jeter quelques idées sur le papier, il suffit du plaisir d'écrire, mais pour les publier, il faut de plus l'espoir d'être utile.
De toutes les jouissances que peut éprouver un auteur, aucune ne peut l'emporter sur le plaisir d'écrire.
Je soutiens qu'il faut quelquefois faire des fautes de grammaire pour être plus lumineux. C'est en cela, et non dans toutes les pédanteries du purisme, que consiste le véritable art d'écrire.
On ne parle et l'on n'écrit que pour se faire entendre, et pourvu qu'on soit intelligible, on va à son but, et quand on est clair on y va encore mieux : parlez donc clairement pour quiconque entend le français.
Lire et écrire sont deux points de résistance à l'absolutisme du monde.
Pour écrire, il faut avoir le cœur serein, la conscience calme, il faut être de son avis et habiter la région tranquille du désintéressement et des hautes pensées. – Un livre doit avoir une âme morale, qui fasse naître une forme belle. On ne jouit de toutes ses facultés qu'avec un sentiment pur. Les grandes pensées viennent du cœur, écrivait Vauvenargues. – Sois grand pour parler des grandes choses, patriote pour parler de la patrie. – Chasse de ton sein l'amour-propre, la rancune, les impressions passagères et personnelles ; élève-toi à l'impartialité, à l'objectivité, à la sérénité, avant de prendre la plume ; autrement ta plume ne racontera que les bassesses et les vulgarités de ton cœur.
Nous sommes plus nous en écrivant qu'en causant parce qu'en écrivant nous sommes seuls.
On ne peut presque rien écrire sur la vraie vie des autres, personne ne le croirait. On ne peut presque rien écrire de vrai sur sa propre vie, on ne le croirait pas soi-même.
Il faut une volonté surhumaine pour écrire, et je ne suis qu'un homme.
Il y a des moments, trop fréquent, hélas ! où j'aime mieux rêver sur ce que j'ai à écrire ou sur ce que j'écrirais, que d'écrire.
Écrire, c'est une façon de parler sans être interrompu.
On écrit très mal ce que l'on écrit à contrecœur.
Écrire consiste évidemment d'abord à mettre un peu de soi-même dans le spectacle du monde. Personne ne voit jamais les choses qu'avec ses propres yeux.
Le talent d'écrire peut devenir une puissance dans un État libre.
Lorsque écrire nous empêche de dormir, songeons que dormir nous empêcherait d'écrire !
La meilleure façon de penser est d'écrire.
On verrait beaucoup moins de mauvais écrits, si les hommes n'étaient pas tant tourmentés du désir de l'immortalité.
Ce qui est écrit sans peine est lu sans plaisir.
Une femme qui écrit à celui qu'elle aime glisse sur tous les points pour en faire des traits-d'union.
Écrire n'est pas décrire, peindre n'est pas dépeindre.
Si tu aimes écrire, et si cela te fait plaisir, écris sur des sujets de ton goût et de ton choix, à ton heure, sans précipitation aucune ni obligation. Écrire, ce n'est pas publier. Compose pour ta satisfaction personnelle, ne mets au jour que ce qui a des chances d'être utile ou d'être bien accueilli.
Écrire est l'acte le moins ascétique qui soit.
Écrire, c'est l'art des choix, comme on dit à Privas.
Cela m'est égal que d'autres aient écrit avant moi ce que je suis en train d'écrire, car c'est à la vie et non dans les livres que je prends mon bien.
Si j'écris quelque chose qui me paraît ne ressembler à rien, cela ressemble peut-être à moi-même.
Écrire, c'est agir ; écrire l'erreur avec opiniâtreté, c'est commettre un crime honteux.
Écrire, si on est un grand artiste, on y passe sa vie, on se jette dedans.
Écrire, c'est une maladie, c'est une maladie qui donne des illusions.
Certains semblent n'écrire que pour objectiver irrémédiablement leur sottise et la platitude de leur pensée.
Écrire est long pour l'auteur, mais lire est très court pour le lecteur.
Jamais l'art d'écrire n'a été si facile pour la médiocrité ; jamais le vrai talent ne fut plus rare.
Écrire son âge derrière son dos, ce n'est pas encore être vrai ; le vrai n'a pas besoin d'écriteau.
Qui sait lire et écrire a quatre yeux?