On ne doit pas songer qu'à soi. On peut se dire qu'une fois au pouvoir, on ne sera pas mal placé pour aider au succès de ses idées ou pour empêcher le triomphe des idées adverses. Le rôle d'un modéré, au sein d'un ministère avancé, ne serait peut-être pas négligeable !
En politique, j'ai accédé au stade jubilatoire de la désillusion.
Le commerce doit ses succès à la clientèle ; la politique, sa mauvaise réputation au clientélisme. Dans les deux cas, on est souvent trompé sur la marchandise.
Le candidat légitime remplace haut le pied le candidat naturel comme la corde soutient le pendu.
Le paradoxe qui décrédibilise les politiques : Ils ne peuvent se hisser au sommet de l'État qu'en affirmant incarner un peuple auquel, en s'élevant peu à peu, ils ne ressemblent plus du tout.
Le succès de la politique tient à ce que si on a en moyenne dans sa vie trois passions amoureuses, on peut dans le même temps s'amouracher d'une douzaine de candidats à la magistrature suprême.
La politique consiste à promettre des lendemains qui chantent à des citoyens qui déchantent après chaque scrutin.
Le plus dur pour les hommes politiques, c'est de se souvenir de tout ce qu'il ne faut pas dire.
La politique, c'est savoir à qui on prend du fric pour le donner à qui.
En politique, on ne se fait aimer et respecter qu'à la condition d'être craint.
La politique française est la plus ennuyeuse du monde, car le manichéisme y règne en maître.
En politique, il est un art qui consiste à faire passer les compromissions pour des compromis.
Une politique socialiste conduit toujours un pays moderne à la faillite.
Tel homme de politique n'est supérieur à sa fonction qu'à condition de la rabaisser.
La plupart des hommes politiques ont plusieurs cordes à leur arc, mais pas de flèches.
Toute carrière politique, si triomphale soit-elle, a ses éclipses.
La politique, c'est comme quand on se réveille le matin : on ne sait jamais la tête de qui on va trouver sur l'oreiller.
Il y a des cracks politiques qui auraient besoin de managers. Nous en connaissons qui sont des athlètes de la parole, mais il ne serait pas mauvais qu'ils eussent près d'eux des hommes de raison pour leur indiquer dans quel sens ils feraient bien d'utiliser leurs dons.
En politique plus ça change, et plus c'est la même chose !
La politique, c'est du show-business.
Pour être député, presque rien n'est nécessaire que d'avoir de l'argent et de savoir mentir avec bonhomie. Cela se rencontre. Mais être député n'est rien, c'est faire partie d'un troupeau. Il faut devenir un des bergers de ce troupeau. À ce moment, le métier est difficile, et pour ne pas tomber dans le ridicule, il faut vraiment un certain talent. La politique, c'est une carrière où il faut dire trop de bêtises.
Sache qu'en politique il n'y a de canailles que les maladroits et d'amis que les médiocres.
La politique est l'art de rendre possible ce qui est nécessaire ; ce qui est nécessaire, c'est d'être élu.
La politique est la science de faire le plus de bien possible avec le moins de peine possible.
La politique et la comédie ont en commun le mensonge. Sauf qu'en politique, ne pas dire la vérité est une indignité, et que dans la comédie rien ne sert de la dire puisque tout a été inventé.
La politique est une lime sourde qui use et qui parvient lentement à sa fin.
La politique, déesse inconstante, brouille le monde, comme la mode capricieuse cause des révolutions dans les arts et l'industrie.
S'il est malaisé de faire de bons systèmes politiques, il est encore plus difficile de les mettre en pratique, car c'est alors que les passions humaines se soulèvent et se maintiennent dans un état d'insurrection.
Dans la régénération des peuples, le génie politique fait des institutions qui forment des citoyens, et créent à leur tour de nouveaux génies politiques.
L'économie politique est l'école de l'ordre et du bien-être.
Toute la politique serait changée si le seul fait de promettre et de prédire était par tout le monde considéré comme insupportable et inconvenant.
En politique, je n'ai plus de cœur : Je ne suis pas fâché qu'on me l'ait ôté, il gênait ma tête. Ma tête seule jugera dorénavant et avec sévérité. Hélas !
La politique a ses bêtes puantes : il ne suffit pas de les combattre, il faut les débusquer.
En politique, il faut toujours laisser un os à ronger aux frondeurs.
Les hommes politiques poussent sur le fumier humain.
Méfiez-vous de ceux qui déclarent ne pas faire de politique. Ce sont les pires réactionnaires.
Le corps politique, ainsi que le corps humain, a ses charlatans.
La politique agit sur les hommes comme les courtisanes sur leurs clients ; elle les ruine et les étourdit par ses impures caresses, et leur fait tout subordonner à la volupté.
Les mœurs politiques et sociales de notre temps peuvent donner à craindre que les peuples de l'Europe ne pourrissent avant d'être arrivés à maturité.
Ce qui rend la politique si difficile à un honnête homme, c'est qu'il y doit presque toujours opter entre les ordres de sa conscience et ceux de son parti.
Nos sympathies politiques ne sont pas plus raisonnées que nos goûts et nos penchants.
La politique a beau se voiler à nos regards, elle montre au monde ses morts, ses champs de bataille, et ses fleuves dont le sang et les larmes marquent le cours. C'est ainsi que les membres de la confrérie des morts à Rome marchent revêtus d'une longue robe blanche qui cache jusqu'à leur visage ; mais ils portent les cadavres à découvert, le soleil éclaire ces traits livides et ces yeux fermés pour toujours.
Il y a beaucoup d'hommes politiques qu'ont intérêt à parler de moi, parce que je suis plus connu qu'eux. Ils ont donc intérêt à parler de moi s'ils veulent qu'on parle d'eux.
La politique m'apparaît comme une sinistre rigolade.
Nous sommes de grands enfants auxquels les marchands de jouets politiques livrent toujours les mêmes poupées.
Avec une politique droite, habile, ferme, persévérante, exempte de témérité et de morgue, mais exempte aussi de timidité et d'abaissement ; avec une administration simple, vigilante, économe, judicieuse, la France peut encore reprendre en Europe le rang qu'elle n'y aurait jamais dû perdre.
La France est la nation qui possède les meilleures institutions politiques, mais qui a les plus mauvaises mœurs constitutionnelles. En fait de ministérialisme, sa fausse pudeur ressemble fort à celle des malheureuses filles qui commettent un crime pour cacher une faute.
La politique moderne a mis à découvert un vice de plus caché au fond du cœur humain, c'est le manque de foi si commun dans les amitiés de parti.
L'immobilité politique est impossible, force est d'avancer avec l'intelligence humaine. Respectons la majesté du temps, contemplons avec vénération les siècles écoulés rendus sacrés par la mémoire et les vestiges de nos pères : toutefois n'essayons pas de rétrograder vers eux, car ils n'ont plus rien de notre nature réelle, et si nous prétendions les saisir ils s'évanouiraient.
Politique : Art d'abêtir les hommes.
Les amis politiques, unis dans la disgrâce, désunis dans la prospérité, sont le contraire des autres amis.
En politique la fidélité est de l'adresse : défendre à outrance celui qui s'en va, c'est gagner l'estime de celui qui vient.
La politique c'est la tour de Babel, avec moins d'élévation et plus de confusion encore de langage.
Les événements politiques ont donné depuis quelque temps de si cruels démentis à nos hommes d'État qu'ils subissent le sort des oracles, on ne croit plus en eux.
L'art du politique est de faire en sorte qu'il soit de l'intérêt de chacun d'être vertueux.
En politique comme en littérature, ce que nous estimons le plus chez nos amis, c'est la partialité de leur esprit et l'étroitesse de leurs vues.
En politique, comme on s'en doute, les intérêts au mieux divergent, souvent s'opposent.
Il y a dans les crises politiques des hommes et des états du genre masculin, du genre féminin et même du genre neutre.
Dans les débats politiques, l'orgueil, toujours injuste, accuse de mauvaise foi ceux qu'il n'ose taxer d'ignorance.
Un grand politique doit être un scélérat abstrait, sans quoi les sociétés sont mal menées.
La politique n'est qu'une lutte entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas.
Mentir avec adresse est le talent des politiques?