Pour régner, une crainte étrangle une autre crainte.
L'expérience de la bonne et de la mauvaise fortune aguerrit contre la crainte.
Le malheur, son absence excite la joie, son approche inspire la crainte.
Une crainte excessive de déplaire rend un peu faux les caractères timides.
La crainte est aveugle comme l'espérance : bandeau noir et bandeau rose.
Il y a de l'espérance même dans la crainte : au moment où le malheur s'accomplit, notre cœur se brise, et ce déchirement est précisément la perte de l'espérance.
La crainte ramène à Dieu plus que la douleur, le malheur redouté plus que le malheur accompli.
Le bonheur n'est qu'un état précaire, et la crainte de le perdre en empoisonne toujours la jouissance.
La crainte s'attaque aux esprits timides ou superstitieux qui en créent eux-mêmes ou en grossissent les fantômes ; elle est la continuelle et dévorante sollicitude de l'avare pour ses richesses ; elle est l'image de la mort se dressant livide et menaçante devant le lâche.
La crainte gouverne le monde, et l'espérance le console.
L'inquiétude est la crainte tempérée par l'espérance.
Celui dont la crainte et le respect sont conformes aux lois de la politesse, éloigne de lui la honte.
Le soupçon est le fruit d'une mauvaise conscience et l'effet de la crainte qu'on a d'être payé de la même monnaie qu'on donne aux autres. Le voleur s'imagine que tout le monde vole. L'envie et le soupçon ont presque un même effet : la première dévore son maître ; l'autre l'inquiète.
La crainte du Seigneur commence la sagesse, la charité l'achève.
On calcule toujours mal quand on compte avec la crainte et l'espérance.
La crainte du Seigneur est une source de vie pour éviter la chute qui donne la mort.
La crainte du mépris est comme la sauvegarde de notre honneur : combien de vertus n'a-t-elle pas fait mettre en pratique, qu'on n'aurait peut-être jamais connues sans elle !
La crainte des regrets nous ôte le courage, la honte de souffrir brise encore davantage.
La crainte est une passion des plus naturelles au cœur humain, et des plus dangereuses. Empêchez que l'âme n'y soit ouverte ; quand la crainte engourdit les sens et trouble la raison, il n'est plus temps d'y remédier.
Où est la crainte, là est aussi la honte.
Un ancien pouvoir inspire toujours la crainte, même après qu'il est désarmé.
La crainte est la grâce de la débauche.
Il vaut mieux retenir les enfants par l'honneur et les sentiments que par la crainte.
L'amitié sans la crainte produit le mépris, et la crainte sans l'amitié engendre la haine.
Il y en a qui portent leur crainte, d'autres qui la traînent.
La crainte est naturelle à la femme, surtout à la femme qui sait tout ce qu'elle peut perdre.
Le meilleur remède contre la crainte, c'est la clémence.
On ne gagne pas la confiance de ses sujets en fondant un empire sur la crainte.
Dans les affaires du monde, la crainte suit pas à pas l'espérance.
La crainte engendre la sagesse.
La crainte d'un danger imaginaire nous précipite dans un danger réel.
Il ne faut pas que la crainte de faire des ingrats dispense de faire des heureux.
Il entre toujours un peu de crainte dans le respect.
Bienheureux celui qui est toujours en crainte et en défiance de sa propre faiblesse, et qui ne s'appuie point sur lui-même, mettant toute sa confiance en Dieu. Nous pouvons tout, quand il nous fortifie ; sans lui, rien.
Un cœur endurci n'a ni aucune crainte de Dieu, ni aucun respect pour les hommes.
Le souvenir du bien qu'on n'a plus, le sentiment du mal que l'on a et la crainte de celui qui peut arriver donnent sans cesse à l'esprit de grandes peines.
Le chemin est court qui va de la crainte à la haine.
La crainte est le commencement de la sagesse.
La crainte a plus de pouvoir que l'amitié.
Si mon amitié est un peu craintive, ma raison est courageuse.
La vénération est un mélange d'admiration et de crainte.
La jalousie est une crainte qui s'alarme des circonstances les plus légères.
Au cœur seul appartient la crainte de faire de la peine.
La crainte suit le crime, et c'est son châtiment.
La crainte de voir confirmer nos appréhensions nous fait souvent reculer devant les éclaircissements d'un doute, dont nous voudrions sortir à tout prix.
On fait trop souvent honneur à la probité de ce qui n'appartient qu'à la crainte et au manque d'audace.
La crainte est une preuve de faiblesse.
La crainte qui descend dans une conscience coupable lui montre le châtiment serrant de près le crime ; telle est la peur dont le tyran tremble tous les jours, dont il sue toutes les nuits ; elle lui fait entrevoir, comme un glaive toujours prêt à s'abattre sur sa tête, les représailles de sang et d'exactions dont il marque son règne.
On n'attelle pas au même timon le cheval fougueux et la biche craintive.
La crainte est impossible à maîtriser quand elle est excessive.
L'espoir mêle à son pain le poison de la crainte?