Le propre de l'esprit de l'homme est de haïr ceux qu'il offense,disait Publius Cornelius Tacitus, dit Tacite. Un écrivain, homme d'Église et prédicateur français, Valentin Esprit Fléchier (1632-1710), a écrit :
Dès qu'on veut s'ériger en critique, et dès qu'on s'est mis en tête de trouver à redire à tout, on ne se fait que des ennemis. Personne n'échappe à un homme de cet esprit : il ne pardonne rien ni à ses parents, ni à ses amis ; il faut que tout le monde se ressente de sa bile et de sa mauvaise humeur ; s'il ne contredit, s'il n'offense quelqu'un, il n'est pas content, et tout son plaisir est de ne jamais faire plaisir.
Je suis si lâche à offenser, que, pour le service de la raison même, je ne saurais le faire.
Si vous désirez que les autres ne vous offensent ni dans vos biens, ni dans votre personne, ni dans votre honneur ; respectez donc leurs biens, leur personne et leur honneur.
Il est des sots dont le mépris ne saurait offenser.
La médisance commence toujours par louer un absent qu'elle veut offenser.
La grandeur d'âme pardonne en oubliant l'injure, elle la fait même oublier à l'offenseur.
On doit pardonner à ceux qui nous ont offensés. Si nous voulons que la justice éternelle nous pardonne nos péchés, il est dangereux de se présenter devant le tribunal suprême avec une haine dans le cœur, le ciel appartient aux débonnaires et aux indulgents.
Ceux qui s'offensent de rien ne sont pas plus faits pour la bonne société que ceux qu'un rien offense.
On offense les gens en leur rendant des services d'un air farouche et impérieux qui fait trop sentir le besoin de la dépendance.
Le défaut de mon caractère et par conséquent son point vulnérable, c'est la susceptibilité. Je m'offense aisément, je prends tout au sérieux, et je ne puis supporter un accroc non réparé. Outre la susceptibilité, la roideur : je ne puis être adroit, m'abaisser à l'habileté, dès que mon intérêt est pour quelque chose en jeu, ou qu'il faut spéculer sur l'amour-propre du prochain. Je suis tout à fait doctrinaire par le caractère, c'est-à-dire me respectant trop pour rien obtenir par caresse et par entraînement, et m'appuyant sur mon droit ou sur la raison, jamais sur la nature passionnée des hommes.
Il ne faut jamais donner un conseil si l'on doit s'offenser de ne pas le voir suivi.
Il faut un cœur et un esprit délicats pour savoir railler sans offenser.
L'amour-propre offensé fait oublier le serment, il ne pardonne jamais.
Il faut se faire pardonner sa clairvoyance, car elle offense les défauts qu'elle a deviné.
Celui qui offense pardonne mieux que celui qui est offensé.
Qui offense ne pardonne jamais.
La façon la plus commune d'amollir les cœurs de ceux qu'on a offensés lorsque, la vengeance en main, ils nous tiennent à leur merci, c'est de les émouvoir par sa soumission à la commisération et à la pitié.
La colère, même la plus légitime, s'apaise tout de suite à l'idée que celui qui nous a offensé est un malheureux. Ce que la pluie est pour le feu, la pitié l'est pour la colère. Je conseille à celui qui ne veut pas se préparer de remords, lorsqu'il songe à venger cruellement une injure, de se figurer sous de vives couleurs sa vengeance déjà accomplie, de se représenter sa victime en proie aux souffrances physiques et morales, en lutte avec la misère et le besoin, et de se dire : voilà mon ouvrage. Si quelque chose au monde peut éteindre la colère, c'est bien cette pensée.
Le regret d'avoir offensé une personne chérie qui n'est plus donne des peines éternelles.
L'amour-propre offensé ne raisonne pas.
On a toujours plus d'esprit quand on offense que quand on s'excuse.
Ayez tant de condescendance que vous voudrez, pourvu que Dieu ne soit pas offensé.
Qui pardonne aisément invite à l'offenser.
On offense à coup sûr le plaisant quand on ne rit pas de ce qu'il dit.
Il ne faut offenser que ce qu'on peut écraser.
Évitons en amitié d'offenser ou de nous offenser, car le miroir fendu ne se répare pas.
Une expression offensante, loin de donner de la force à un argument, fait toujours penser qu'elle s'adresse à l'individu, et non à la cause qu'il défend.
Si tu as une fois offensé quelqu'un, quand même tu lui aurais rendu depuis cent services, ne te crois jamais en sûreté avec lui.
L'amitié ne se trouve point où il n'y a pas de liberté : la liberté est son élément, et la contraindre dans des bornes trop étroites, c'est la détruire. L'amitié veut parler et agir librement, elle ne s'offense jamais de ce qui n'a point été dit à dessein d'offenser, et même où il y a lieu de s'offenser, elle pardonne aisément et oublie même, à la moindre explication.
Nous offensons l'amitié quand nous prostituons ce nom aux liaisons éphémères du monde. Ces relations superficielles ne nous donnent que des flatteurs ou des compagnons, et pas un ami.
Témoigner aux autres qu'ils nous offensent, c'est presque toujours les offenser.
Il n'y a que la vérité qui offense?