Le peuple, sous les bons gouvernants, ne souffre ni le froid ni la faim. Ce n'est pas que ces gouvernants habillent ou nourrissent la nation ; c'est que, par de bonnes lois, ils encouragent et protègent le cultivateur.
Le peuple le plus civilisé est celui qui met le plus d'idées en circulation, et où les idées ont plus de valeur que les marchandises.
On asservit les peuples avec de la gloire, qui rend tout possible et fait tout pardonner.
Le bonheur des peuples dépend et de la félicité dont ils jouissent au-dedans, et du respect qu'ils inspirent au-dehors.
Les peuples ont tous quelque chose de commun, c'est le besoin de perfectionnement ; ils ont chacun quelque chose de particulier, c'est le genre de malaise qui paralyse leurs efforts.
La voix du peuple n'a d'autorité que lorsqu'elle est celle d'un peuple contenu.
Le peuple est capable de vertu, mais incapable de sagesse.
Le propre du peuple est le patriotisme qui, comme toutes les vertus, devient un vice quand on le pousse au paroxysme.
Quand on a l'honneur d'être à la tête du peuple français, il y a un moyen infaillible de faire le bien, c'est de le vouloir.
Un peuple fier chérit tout à la fois, sa liberté, sa patrie et ses lois.
Deux peuples qui se font une guerre meurtrière pour la possession d'une province sont bien plus jeunes que deux gamins qui se donnent des coups de poing pour la possession d'une bille.
Le peuple donne sa faveur, jamais sa confiance.
Ils sont beaucoup qui ont flatté le peuple sans l'aimer.
On juge les peuples comme les hommes, sur une longue vie, sur des œuvres, sur la continuité de leur caractère, sur l'application qu'ils apportent à persévérer dans leur être.
On aime le peuple en masse plus qu'en particulier.
Si le peuple pouvait se résoudre à ne s'enquérir jamais de ce qui doit se faire, mais de ce qui s'est fait, pour s'en instruire et en profiter, les affaires publiques n'en iraient que mieux.
Il serait aussi avantageux pour les peuples d'être gouvernés par un baromètre que par des souverains absolus.
Les peuples heureux et prospères sont ceux où la loi intervient le moins dans l'activité des hommes et où l'Etat se fait le moins sentir.
Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, la félicité n'écrit guère et préfère chanter.
Dieu aime son peuple, il le punit, il lui pardonne.
Pour un peuple, une civilisation trop rapide est comme un habit somptueux endossé à même la peau.
Pour pouvoir aimer vraiment le peuple, il faut se tenir à distance de lui. On peut ainsi compatir à sa misère sans être offusqué par sa bassesse.
À quoi bon des frontières entre peuples qui se tendent la main ? C'est s'éloigner, au lieu de se rapprocher. C'est agir en sens contraire de l'œuvre pacifique qu'accomplissent les chemins de fer et la navigation, ces deux agents de l'unité européenne, et de l'unité universelle.
La liberté n'entrera profondément, en France, dans les idées et dans les mœurs qu'après que la centralisation aura cessé de créer une nation de fonctionnaires au milieu d'un peuple de contribuables.
Où finit la liberté du roi ? Où commence celle du peuple ?
Rien n'est souvent plus peuple qu'une assemblée nombreuse.
Il faut que le peuple soit abruti pour être gouvernable.
Il n'y a rien de si méchant que les peuples à demi civilisés, et l'on peut en dire autant des individus.
Un peuple conquérant est un peuple préalablement conquis et opprimé par un maitre.
Chez tous les peuples qui ont une grande mobilité, la fermeté est plus rare que le courage.
Chaque peuple a son siècle, et chaque homme a son jour.
On peut vaincre un peuple guerrier, mais un peuple libre est invincible.
Un peuple facile à amuser ne doit pas être difficile à gouverner ; gouverner, c'est amuser.
Les peuples vivent d'honneur autant que de pain.
Le peuple est un enfant, le moindre jouet lui fait oublier son chagrin et son devoir.
Il ne suffit pas de bien gouverner les peuples, il faut leur faire aimer leur gouvernement et les apprivoiser avec la raison en l'accommodant à leurs goûts.
Il y a des hommes qui, sous le poids du jour, sans cesse exposés au soleil, à la pluie, au vent, à toutes les intempéries des saisons, labourent la terre, déposent dans son sein, avec la semence qui fructifiera, une portion de leur force et de leur vie, et en obtiennent ainsi, à la sueur de leur front, la nourriture nécessaire à tous, ces hommes-là sont des hommes du peuple.
Le peuple gouverne par le vote, c'est l'ordre, et règne par le scrutin, c'est la paix.
Il y a des peuples qui ne sont fidèles que faute d'occasion de ne l'être pas.
Il n'y a pas de plus pesant joug que celui qu'un peuple impose à un autre peuple.
Quand les rois se présentent aux yeux de leurs peuples, l'envie les y accompagnent.
Les peuples voyageurs traitent les hommes comme les pays. Quand ils changent de lieus, ils changent aussi d'amis.
Le peuple qui ne sent pas la main de celui qui le gouverne lui fait sentir la sienne.
La question n'est pas de savoir quel est le meilleur gouvernement, mais quel est le peuple le mieux gouverné.
L'amitié des peuples vaut mieux que leur soumission.
Le peuple est le seul censeur de ceux qui le gouvernent.
J'avais le bonheur d'être malheureux, voilà ce qu'un peuple peut dire avec autant de raison qu'un individu. — Les peuples impurs ressemblent aux fleuves qui ne déposent leur limon que lorsqu'ils se brisent contre des rochers.
Il est aisé de démuseler le peuple, mais on ne le remusèle pas comme on veut.
Chaque peuple à son tour a brillé sur la terre, par les lois, par les arts, et surtout par la guerre.
Dieu a toutes sortes de peuples à nourrir.?