Les grands rêveurs n'aiment pas l'imprévu qui dérange le roman qu'ils se fabriquent dans leur tête.
A quoi rêve-t-on quand on rêve exprès ? — A l'impossible.
Tandis que le fou s'agite, le sage rêve.
Les gens d'action riront toujours des rêveurs, et toujours les rêveurs traiteront de crétins les gens d'action. Ne feraient-ils pas mieux de se concerter et de se compléter les uns par les autres ?
Les rêveurs sont sujets à des étonnements naïfs ; mais du moins ils les gardent pour eux. Ils assistent à la vie plutôt qu'ils ne vivent, et ce qui les surprend le plus c'est eux-mêmes.
Les grands rêveurs sont toujours prêts à s'en aller décrocher une étoile.
Je rêve tout éveillé, je vis en rêve, je rêve que je vis. Mais n'agissant pas, ne voulant rien, j'existe en dehors de moi-même, je ne me sens pas être.
À trop rêver ses rêves, on assassine sa vie.
Le rêveur est un être qui ne peut trouver sa voie qu'à la clarté de la lune ; son châtiment, c'est de voir poindre le jour avant le reste du monde.
Plusieurs esprits aiment mieux rêver doucement que se fatiguer.
L'être rêvant dans la nuit sereine trouve le merveilleux tissu du temps qui se repose.
Avec les utopies sociales, les rêveurs font des idylles, et les révolutionnaires des drames.
Rêver n'est pas penser. Rêver est l'action la plus immatérielle de l'esprit.
On juge bien plus sûrement un homme d'après ce qu'il rêve que d'après ce qu'il pense. Il y a de la volonté dans la pensée, il n'y en a pas dans le rêve. Le rêve, qui est tout spontané, prend et garde, même dans le gigantesque et l'idéal, la figure de notre esprit. Rien ne sort plus directement et plus sincèrement du fond même de notre âme que nos aspirations irréfléchies et démesurées vers les splendeurs de la destinée. Dans ces aspirations, bien plus que dans les idées composées, raisonnées et coordonnées, on peut retrouver le vrai caractère de chaque homme. Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux. Chacun rêve l'inconnu et l'impossible selon sa nature.
Rêve de grandes choses : cela te permettra d'en faire au moins de toutes petites.
Il n'est pas de femme, si douce qu'on la veuille supposer, qui n'ait rêvé avec délices, à un moment donné, qu'il serait bien bon pourtant de pouvoir flanquer son mari par la fenêtre, ses amants à la porte, et de faire un petit massacre de ses meilleures amies.
Un esprit immobile est celui qui ne rêve que de nuit.
Notre âme rêve le bonheur comme nos yeux cherchent les étoiles ; mais, hélas ! étoiles et bonheur sont inaccessibles.
La lune rêve dans le ciel limpide, et laisse traîner sa robe d'argent sur le bleu tapis du lac.
Rêver c'est agir en silence.
L'existence serait intolérable si l'on ne rêvait jamais.
Il m'arrive de rêver que l'on me tend la main pour traverser le peu de vie qui me reste à vivre.
Rêver, c'est jeter la bride sur le cou de son désir ; c'est le voir s'agiter en tous sens, l'entendre rire autour de soi ; c'est le surprendre dans tous les coins de son cœur, dans tous les replis de sa pensée ; c'est oublier pour une heure les rancunes d'hier, les injustices du jour, les luttes du lendemain ; c'est rapprocher le possible de l'impossible, le fini de l'infini ; c'est visiter toutes les fantaisies et c'est n'aborder nulle part.
Un homme qui rêve, c'est généralement le feu qui commence à prendre à la maison.
Rêver, c'est prendre l'air dans l'infini.
Aimer, rêver, sentir, apprendre, comprendre, je puis tout, pourvu qu'on me dispense de vouloir.
Je rêvais, j'aimais, à la face du jour : je me sentais vivre.
Rêvé encore aux femmes. Une idée m'a traversé. Vers la fin de la vie, est-ce que les souvenirs des cœurs qui nous ont fait signe se présentent comme une douceur, comme une tristesse ou comme un remords ?
Je rêve souvent la solitude, au fond d'une campagne, au milieu des bois ; rêves de jeune homme qui ne durent guère, et s'envolent au sourire de la première espérance venue.
Parler n'est rien, rêver n'est rien non plus ; ce qu'il faut, c'est agir et vivre.
Rêver, c'est espérer.
Moi, je rêve si fortement, qu'il n'y a aucune lacune entre mes songes et ma vie.
Le monde est de deux sortes : Celui dont nous rêvons, et celui qui est réel.
On rêve souvent tout éveillé, et ces rêves-là sont toujours agréables parce qu'on les arrange à sa fantaisie.
Toute ma vie j'ai ressemblé à ces gens qui sommeillent encore et veulent se lever ; ils rêvent qu'ils sont debout et restent endormis ; je suis un somnambule qui ne s'est jamais réveillé.
Rêver qu'on pèche, c'est presque pécher.
L'homme qui rêve n'est plus que le lieu de phénomènes variés dont il est le spectateur malgré lui, il est passif et impersonnel, il est le jouet des vibrations inconnues et des lutins invisibles.
Toute femme rêve une Iliade dont elle serait l'Hélène.
Quand on n'a pas le temps de rêver éveillée, on n'a pas davantage le temps de rêver endormie.
Dors en pensant à moi ; rêve-moi près de toi.
L'homme ne rêve pas de la femme parce qu'il la trouve mystérieuse ; il décide qu'elle est mystérieuse, pour justifier son rêve d'elle.
Celui-là seul est heureux qui rêve le bonheur.
Ce que l'on n'a pas, il suffit souvent de le rêver pour en jouir comme si on le possédait.
Ceux qui ne rêvent pas sont bien à plaindre.
Rêver, c'est refuser de choisir entre ce qui est et ce qui n'est pas.
La femme rêve toujours, elle rêve de ce qu'elle ignore, de ce qu'elle soupçonne, de ce qu'elle devine. Après le premier étonnement de la première étreinte, elle se reprend à rêver. Elle a lu, elle lit. À tout instant des phrases au sens obscur, des plaisanteries chuchotées, des mots inconnus entendus par hasard lui révèlent l'existence de choses qu'elle ne connaît point. Si d'aventure elle pose en tremblant une question à son mari, il prend aussitôt un air sévère et répond : « Ces choses-là ne te regardent pas. » Or elle trouve que ces choses la regardent tout autant que les autres femmes. Quelles choses, d'ailleurs ? Il en existe donc ? Des choses mystérieuses, honteuses, et bonnes, sans doute, puisqu'on en parle tout bas avec un air excité. Les filles, paraît-il, tiennent leurs amants au moyen de pratiques obscènes et puissantes. Quant au mari, qui les connaît bien, ces choses, il n'ose pas les révéler à sa femme dans le mystère du tête-à-tête nocturne, parce qu'une femme épousée c'est différent d'une maîtresse, sacrebleu ! et parce qu'un homme doit respecter sa femme qui est ou qui sera la mère de ses enfants. Alors comme il ne veut pas renoncer aux choses qu'il n'ose point faire légitimement, il va chez quelque impure et s'en donne.
La femme rêve toujours, elle rêve de ce qu'elle ignore, de ce qu'elle soupçonne.
Il est bon de rêver longtemps, car les avantages dont la perspective lointaine nous sourit comme un mirage de bonheur, vus de près et touchés du doigt, peuvent faire fuir l'illusion et irriter le désir : Le bonheur le plus ardemment désiré, dit Pierre Leroux, quand il est obtenu, effraye l'âme de son insuffisance. Notre cœur est semblable au tonneau des Danaïdes que rien ne pouvait remplir.
Rêver est une chose douce qui ne coûte rien et qui rassure.
On se tue comme on rêve, quand la qualité du rêve le transforme en cauchemar.
Rien n'est plus beau pour une femme que de faire rêver les hommes.
L'ambitieux tombé s'est rêvé, se rêve encore lui-même.
Rêver, c'est le bonheur ; attendre, c'est la vie.
Le bonheur est toute la sagesse, et rêver est tout le bonheur.
Jeune, on rêve la nuit ; vieux, on rêve le jour.
Je rêve de vos rêves, je désire vos lointains.
Cœur léger cœur changeant cœur lourd, le temps de rêver est bien court.
Que chacun rêve, rêve sans trêve, c'est son droit.
Une âme poétique n'a pas besoin d'avoir l'œil clos pour rêver.
Une femme qui nous donne à penser est sur le chemin de notre cœur. Si elle nous fait rêver, elle y a déjà un pied.
Celui qui rêve se mélange à l'air.
Un jour, on ne rêve plus que d'ailleurs.
Chacun rêve l'inconnu et l'impossible selon sa nature.
Le bonheur est quelque chose de si vague que nous sommes réduits à le rêver.
En rêve, comme en amour, rien n'est impossible?