La vanité, ou besoin excessif de louanges, n'est autre chose que l'approbativité des phrénologistes. Dans sa conversation, dans son habillement, le vaniteux n'a qu'un but, c'est de se faire admirer, de s'attirer des éloges. Le glorieux, le prétentieux, le magnifique, le fanfaron, le petit-maître et la coquette sont tous gens de la même famille.
Que dit la vanité ? — Y a-t-il quelqu'un ?
Il est sage de prendre un peu de vanité, mais sans s'y donner, comme on prend le soleil à sa porte.
Qu'est-ce que la vanité ? — L'orgueil profané.
A quoi sert la vanité ? — A accentuer la bêtise et l'imbécillité.
La vanité est une intrigante, une petite effrontée qui se mêle de tout, pénètre partout et laisse une trace de son passage sur les meilleures choses.
La vanité bien entendue, si ces deux mots ne se repoussaient pas, consisterait à être supérieur à la position qu'on occupe, à n'aspirer qu'aux postes, aux honneurs dont on serait réputé deux fois digne. Ceux qui suivent une voie opposée cherchent à se grandir aux yeux des autres, et c'est le résultat contraire qu'ils obtiennent.
La plupart des femmes vivent d'amour et de vanité ; tout dans leur conduite se rattache à ces deux sentiments. Ce qui reste en dehors est accessoire.
Un géant, portât-il la tête jusque dans les nuages, n'a pas de vertiges, un nain hissé sur des échasses ne saurait manquer d'en avoir.
La vanité couve des œufs monstrueux, et on voit des hydres à plusieurs têtes éclore d'un œuf de paon.
La vanité est bavarde, l'orgueil est taciturne.
La vanité est la petite monnaie de l'orgueil.
La fausse modestie est de la vanité vraie.
L'homme a plus de vanité que de passion pour la gloire, et il aime mieux monter haut que d'être grand.
Quelques hommes réunissent à la prévenante politesse une vanité caustique et repoussante : ils attirent, ils éloignent et fatiguent.
La vanité des savants les pousse à parler beaucoup d'eux-mêmes, assez peu de leurs disciples et pas de leurs maîtres.
Quand la vanité habite une maison (même avec des gens d'esprit) elle ouvre la porte à la sottise, et en fait la maîtresse du logis.
L'orgueil et la vanité d'un homme sont exactement en raison de son ignorance et de sa nullité.
Les amours de vanité sont tout aussi tenaces que les amours de cœur.
La vanité a tellement besoin du mensonge pour s'enfler, et en use si souvent, que les deux défauts se confondent jusqu'à paraître n'en faire qu'un.
La vanité a des retours infinis : elle reparaît par les mêmes sentiments qui avaient servi à la dissiper.
La vanité perd plus de femmes que l'amour.
La vanité est l'orgueil des faibles ; elle les met en quelque sorte sur des échasses, pour leur faire atteindre le niveau des forts.
La vanité, c'est grâce à elle que nous prenons plaisir à toutes sortes de suffrages, même à ceux qui devraient nous faire douter de notre mérite.
La vanité, qui nous rend si ridicules, en revanche nous fait bien heureux ; aussi n'est-ce jamais sérieusement que nous parlons de nous défaire d'elle. Elle est comme ces favorites que les rois, cédant au cri public, feignaient de renvoyer, et logeaient plus près d'eux dans un appartement secret ; La vanité n'a jamais plus d'empire sur nous que lorsque nous paraissons l'avoir exilée. Il y aurait à écrire un chapitre très piquant sur la vanité des gens modestes.
Combien de gens font des aumônes que la vanité leur inspire !
Avec un homme gonflé de vanité, ce qu'il y a de mieux à faire, c'est de le payer avec sa propre monnaie, et de le gonfler plus encore.
C'est souvent par vanité que l'on parle, et c'est quelquefois aussi par vanité que l'on se tait.
La vérité est quelque chose dont je me débarrasse dès que possible. Une très mauvaise habitude ; d'ailleurs, au club, on se fait très vite mal voir des membres plus âgés. Ils appellent ça de la vanité. Ils n'ont sans doute pas tort.
À mesure que la science entre dans l'esprit, elle en fait sortir la vanité ; comme la liqueur, qui, entrant dans le vase, en fait sortir l'air !
La vanité est, de nos péchés mignons, le plus difficile à cacher.
La vanité déteste le silence.
Je plains, plutôt que je ne blâme, ceux qui ne vivent que pour la vanité. C'est assez innocent, mais c'est très ennuyeux.
De toutes les choses trompeuses de ce monde, je n'en connais point qui trompe autant que la vanité.
Si nous nous trouvons moins heureux d'aimer que d'être aimé, c'est que nous n'aimons pas véritablement. Notre amour n'est autre chose que de la vanité.
Le plaisir de la vanité n'a qu'un quart-d'heure : celui qui suit une bonne action ne fuit pas si vite ; le cœur le conserve pour le temps où la nature semble nous les ôter tous.
La vanité ne rêve qu'envieux, et l'orgueil ne rêve qu'ennemis.
La vanité est l'ennemie du bonheur.
La distraction dont la vanité se fait gloire n'est souvent que la faiblesse d'une tête de linotte.
Si vous aimez mieux une bonne action au grand jour qu'à l'ombre, c'est que vous avez plus de vanité que de générosité dans le cœur.
La vanité est au cœur de l'homme ce que les jointures sont à l'armure du combattant.
La vanité est une sotte de chercher à briller dans les choses les plus indifférentes, et le mérite réel est raisonnable de voir ce qu'il y a de plus important, avec indifférence.
La vanité est une orgueilleuse voulant briller à tout prix ; qui, presque toujours, réussit à décourager la vertu et à l'éloigner.
Quand la vanité parle, la raison se tait.
De l'amour-propre à la vanité, il n'est qu'un pas : celui que la sottise permet de franchir.
On fait tout ce qu'on veut d'un homme vain en flattant sa vanité.
Les femmes n'ont d'honneur que dans la mesure où le leur permet leur vanité.
Le meilleur préservatif contre la vanité, c'est l'orgueil.
Les femmes ayant plus de vanité que de conduite doivent sacrifier l'une à l'autre.
Bien des gens se ruinent par vanité, et il est curieux de voir où quelques-uns placent cette vanité.
Bien des personnes ne tirent vanité de leur vertu que parce qu'elles n'ont pas eu à la défendre.
Il y a trois sortes de glu pour piper l'espèce humaine : l'intérêt, la beauté et la vanité.
La sottise et la vanité, comme Oreste et Pylade, ne vont jamais l'une sans l'autre.
Le suffisant, le présomptueux et le fat sont le positif, le comparatif et le superlatif de la vanité.
L'égoïste ne se crée des amis que pour les faire servir de litière à sa vanité.
La vanité accompagne toujours les paroles si les effets ne les suivent.
La vanité nous prend au berceau, s'attache à nous pendant notre vie et suit encore notre cadavre au tombeau.
Le ridicule est le vêtement de la vanité.
La vanité de l'homme est la source de ses plus grandes peines. Il n'y a personne de si parfait, de si fêté, à qui elle ne donne encore plus de chagrin que de plaisir, et si jamais la vanité fit quelque heureux sur la terre, à coup sûr cet heureux-là n'était qu'un sot.
Il y a peu d'âmes assez fortes pour s'élever jusqu'à l'orgueil, presque toutes croupissent dans la vanité.
La vanité donne des ridicules, tandis que l'amour-propre peut valoir des succès.
Il est bon d'ouvrir la veine à la vanité de peur que l'homme ne la garde en soi trop entière, et n'en devienne surmené. Il lui faut des écoulements, pour ainsi dire journaliers.
La vanité qui consiste dans le désir de plaire ou de se rendre agréable aux autres est une demi-vertu, car c'est évidemment une demi-humilité et une demi-charité.
Quand un homme tire vanité de ses défauts, il se couronne de sa propre honte.
L'inquiétude de l'esprit procède de la vanité de ses pensées.
Cacher soigneusement sa vanité par pudeur intellectuelle, mais laisser entrevoir comme par mégarde un petit coin de son orgueil.
Nous ne serions pas assez sots pour nous rendre haïssables aux autres avec notre vanité si nous réfléchissons combien la leur nous les fait détester.
Nous soupirons après la vanité jusqu'à notre dernier soupir, et si, par impossible il ne nous reste alors plus rien de la vanité terrestre, la céleste vanité nous attire encore et plus que jamais.
Le meilleur parti que nous puissions tirer de notre vanité, c'est d'en faire litière à celle d'autrui.
Tout ce qu'on retranche à sa vanité on l'ajoute à son mérite.
La vanité est le sceau de la médiocrité?