Écrire trop joliment, faire trop joliment les petites choses, insuffisance d'esprit.
Le littérateur qui sent devant lui son public en écrivant lui appartient trop ; il faut être soi, puis lui.
Il y a des choses qu'il faut avoir le courage de ne pas écrire.
Écrire, c'est presque toujours mentir.
Écrire, c'est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à nous.
Écrire ses mémoires, c'est compter ses morts.
On ne doit jamais rien écrire qu'en le signant, et on doit se garder surtout du pseudonyme. Quand on ne peut pas mettre son nom au bas d'un écrit, c'est le signe infaillible qu'on ne devait pas l'écrire, et qu'on ne doit pas le publier.
Travaille, travaille, écris, écris tant que tu pourras, tant que ta muse t'emportera. C'est là le meilleur coursier, le meilleur carrosse pour se voiturer dans la vie. La lassitude de l'existence ne nous pèse pas aux épaules quand nous composons.
Pour réussir dans quelque art que ce puisse être, il faut de la réflexion et de l'étude, et l'art d'écrire en demande beaucoup. Les qualités indispensables d'un bon style sont : la clarté, le naturel, la pureté, l'harmonie et l'élégance.
Bien écrire, c'est comme marcher droit.
Bien écrire, ce n'est pas seulement écrire en accord avec le mouvement, le ton de ses sentiments, de ses idées, ce n'est pas seulement écrire en accord avec son sujet, c'est aussi écrire à sa ressemblance, de façon que qui vous lit et vous connaît, quand il vous lit, sache que c'est vous qu'il lit, sans avoir besoin d'aller à la signature.
Écrire beaucoup, c'est comme de faire beaucoup de sport. On devient très souple.
Qui veut penser, qui veut écrire, ne doit consulter que la conviction d'une raison méditative.
Ne pas écrire correctement, c'est dévoiler le peu d'éducation qu'on a reçu.
Si ma manière d'écrire vous plaît, sachez que la vôtre me charme.
Un auteur devrait toujours changer de lieu de résidence afin de mieux écrire, car l'on écrit bien mieux en changeant souvent de place, ne fût-ce que celle de son pupitre ; autrement on s'enfonce tellement dans ses propres idées, qu'on ne voit plus ni ciel, ni terre.
On aime à écrire sur les femmes, cela donne un petit air de connaissance intime dont tout le monde est dupe, moins les femmes.
Apprendre à bien écrire, c'est aussi apprendre à juger les bons écrivains.
À force de vouloir écrire, on finit par ne plus savoir écrire.
Écrire est une noble ambition, mais pour écrire il faut avoir du talent.
Écrire, c'est le plaisir de vivre avec une pensée, de la mûrir, de la vêtir, de la faire forte et belle.
La règle, pour bien écrire et soigner son style, c'est qu'il faut laisser refroidir son premier jet, jusqu'à ce que le texte vous en redevienne étranger. On reprend ensuite ses phrases ; on rature, on biffe, on allège, on résume, essaye de concentrer sa pensée dans le moins de mots possible. La page est-elle noire, recopiez-la, c'est essentiel. Une fois recopiée, elle vous paraîtra tout autre.
De quoi sert la liberté d'écrire, si certains n'ont que des sottises à coucher sur le papier ?
Écrire l'inconsolable engendre une paix, comme une lampe qui tourne et propose ses ombres chinoises à l'enfant au bord de s'endormir. Quand je pense aux gens que j'aime et même à ceux que je n'aime pas, quand j'y pense vraiment, les bras m'en tombent. La vie s'approche de nous. Elle guette le moment favorable pour frapper puis, à chacun, elle lance : chante, maintenant. Vas-y, chante. Écris.
Heureusement qu'il est quelquefois plus facile d'écrire une sottise que de la faire.
Le secret de l'art d'écrire est de ne pas tout dire.
L'art d'écrire est fondé sur la mémoire.
Écrivez, quand vous êtes triste, mélancolique ou heureux, quand vous éprouvez le besoin de soulager votre cœur ou votre esprit, quand vous ressentez le besoin de partager vos émotions avec autrui, de demander, de questionner, de communiquer aux autres vos états d'âme : écrivez ce que vous ressentez.
Un auteur n'a point écrit en vain si son livre a pu inspirer une seule et bonne action.
Ecrire est une noble ambition, mais pour bien écrire, il faut avoir du talent.
Écrire ne coûte rien mais nous procure d'infinis plaisirs.
On ne peut pas écrire quand on a la crainte perpétuelle de pécher en écrivant.
Écrire est le véritable plaisir, être lu n'est qu'un plaisir superficiel.
Écrire pour le public est une rude besogne où l'attention est toujours en éveil pour choisir et critiquer tous les matériaux fournis par la spontanéité ; écrire pour soi, ce n'est plus travailler, c'est respirer. Respirons donc, traçons ces lignes au hasard de l'émotion et de la pensée, sans les voir naître et finir, surtout sans les relire ; que la plume sténographie machinalement le poème intérieur, triste ou gai.
Écrire une préface, c'est sonner à la porte de quelqu'un pour lui tirer la langue.
L'art d'écrire correctement est inséparable de l'art de parler correctement.
À force d'écrire on parle mieux, et à force de parler on écrit plus facilement.
Quand vous écrivez pour les enfants ne vous faites point une manière particulière. Pensez très bien, écrivez très bien. Que tout vive, que tout soit grand, large, puissant dans votre récit. C'est là l'unique secret pour plaire à vos lecteurs.
L'un écrit parce qu'il voit ; l'autre parce qu'il entend.
On doit chaque fois écrire comme si l'on écrivait pour la première et la dernière fois.
Il en est de la manie d'écrire comme de l'amour, on peut résister pendant dix ans aux tentations qu'on éprouve, mais dès qu'une étincelle a pu s'échapper, on brûle jusqu'à la fin.
Il faut écrire comme on parle.
Je le répète à chaque instant, à qui veut l'entendre : Le vrai talent littéraire, c'est d'écrire des livres comme on écrit des lettres, absolument. Tout ce qui n'est pas cela n'est que pathos, pose, rhétorique, enflure. Se laisser aller, ne pas chercher ses phrases, se moquer des négligences de style même, le ton de sincérité et de naturel y gagnera.
Les deux ou trois fois qu'il m'est arrivé qu'on me parle de ce que j'ai écrit, je n'ai jamais pu m'empêcher de presque éclater de rire !
On pense et on écrit sur l'amour selon les expériences qu'on en a eues et selon ce qu'on y a été soi-même.
Il n'y a que les gens qui écrivent qui sachent lire.
La page blanche me fait peur, mais dès que j'ai pris la plume, tout s'en va.
Chacun aujourd'hui veut écrire, moi, j'estime qu'il vaudrait mieux vivre. Il y a déjà trop de livres ; il en paraît, à Paris, cinquante par semaine qu'on ne lit pas, et qui vont jaunir sur les quais de la Seine.
Écrire a toujours été inséparable pour moi d'un art de vivre : du style avant tout, une esthétique de l'existence, la jouissance des petites choses, l'espérance des grandes.
Écrivez d'après les émotions habituelles de votre esprit, et votre style participera de cette verve, de cette effusion de soi-même, qui marquent l'écrivain original.
La perfection, dans l'art d'écrire, est d'allier les caractères de son talent avec les couleurs de son sujet.
Écrire est le moyen de parler lorsqu'on n'espère pas d'être écouté.
Il m'arrive de désavouer le lendemain ce que j'ai écrit le soir précédent ; je ne pense pas à la lumière de la lampe comme au soleil, la nuit renouvelle mon être ; les espérances remontent à flot, les couleurs de mon imagination s'éclaircissent ; il s'opère une réconciliation de mon cœur avec la vie, mais cette douceur ne dure pas ; la crise arrive toujours.
Rien ne fait mieux écrire que d'écrire sur ce qu'on aime.
Qui n'est pas enchanté de ce qu'il écrit, et ne le trouve bien supérieur à ce qu'écrivent les autres ?
J'écris seulement pour exhaler la douleur intérieure dont se nourrit mon cœur.
Un beau silence ne s'écrivit jamais?