Il y a des malheureux imaginaires, comme des malades imaginaires.
Du moment que je t'ai, je ne pourrai jamais être malheureux.
Il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres soient malheureux.
Il est peu de mortels qui consentent à partager les maux de l'amitié malheureuse !
Le plus malheureux est celui dont le cœur est vide de tout sentiment.
Malheureux est celui qui espère en vain amour pour amour.
Une vie malheureuse anime et excite le courage.
Le cœur d'un malheureux est idolâtre de sa tristesse autant qu'un cœur heureux l'est de ses plaisirs.
Ce qui rend malheureux en amour, c'est moins de ne pas être aimé quand on aime, que d'être encore aimé quand on n'aime plus.
Malheureux est l'homme qui change souvent d'amis.
Dans le premier accès de la douleur, la solitude est affreuse : les malheureux n'ont point d'amis.
La moitié du bonheur est d'être deux à être malheureux.
Tout affligés et malheureux que nous sommes, on ne peut nous ôter cette douceur d'aimer.
Il faut que l'homme ait toujours quelque chose à désirer, sans quoi il est malheureux.
Ce qui fait le succès des diseurs de bonne aventure, c'est qu'il y a beaucoup de malheureux.
Les préjugés font plus de malheureux que le savoir ne fait d'heureux.
Les malheureux sont ingrats ; cela fait partie de leur malheur.
Les malheureux, les pauvres, doivent s'écarter les uns des autres pour ne pas aggraver leur mal. Le malheur est une maladie contagieuse.
Si tous ceux qui sont plus malheureux que vous faisaient autant de vacarme, on ne s'entendrait pas dans ce monde ; ce serait un sabbat interminable.
L'espérance ici-bas sourit à l'indigent, la mort au malheureux, à l'avare l'argent.
Certains se disent « malheureux comme les pierres » en pensant au diamant.
Il n'est pas bon d'être malheureux, mais il est bon de l'avoir été.
L'homme le plus malheureux est celui qui ne sait pas jouir d'un repas sain et bien apprêté ; il est indifférent à la saveur d'un vin vieux et exquis ; la beauté des champs, du ciel, de la verdure, des fleurs, ou des chefs-d'œuvre de l'art, ne réjouit pas ses yeux ; il écoute, sans en être ému, la mélodie d'une belle musique ; il ne goûte point la douce chaleur de son feu ; la mollesse de son lit, la commodité de ses meubles, la variété de ses livres, lui sont indifférentes ; il n'est pas même consolé par les douces caresses de sa femme, et la joie bruyante de ses enfants l'importune : tous ces trésors sont perdus pour lui.
II est des occasions malheureuses où le choix ne nous est pas permis.
La vie n'est ni un mal, ni un bien : c'est une nécessité heureuse ou malheureuse.
Que je sois malheureuse ne prouve pas que je ne sois pas heureuse.
L'espérance est le pain quotidien des malheureux.
Il est des malheureux tellement habitués à voir s'évanouir tous leurs projets qu'ils regarderaient comme une véritable déception la réalisation d'une espérance.
Les malheureux sont malheureux partout ; en France on les décrète, en Suisse on les lapide, en Angleterre on les déshonore : c'est leur vendre cher l'hospitalité.
Si la fortune prenait la peine de répondre à tous les malheureux qui lui cherchent querelle, elle prouverait qu'elle n'a pas, à beaucoup près, tous les torts qu'on lui prête.
L'homme est presque toujours également malheureux, et par ce qu'il désire, et par ce qu'il possède. Jaloux de la fortune des autres ; toujours envieux et toujours envié, s'il fait des vœux pour changer de condition, le ciel irrité ne les exauce souvent que pour le punir.
Qui n'étudie pas l'art d'être heureux à peu de frais sera toujours malheureux.
Avant le terme fatal, on ne peut avec certitude estimer heureuse ou malheureuse la vie des hommes.
Secourir promptement le malheureux, c'est le secourir deux fois.
On n'est malheureux que par comparaison.
Les malheureux croient facilement ce qu'ils souhaitent.
Les larmes du malheureux ne veulent être essuyées que par ceux qui savent en répandre.
C'est avec empressement qu'il faut assister un malheureux.
Les malheureux, quand la mort est encore loin, l'appellent de leurs vœux, mais est-elle présente, ils n'osent plus la regarder en face. L'homme n'est jamais rassasié de vivre.
Les véritables malheureux sont ceux qui ne savent pas se satisfaire.
On félicite un ami malheureux de sa noble fierté, pour lui donner l'idée d'en avoir.
Le malheureux veut encore être plaint, n'est-il donc pas déjà assez malheureux ?
Un amour malheureux est le plus doux souvenir qu'on garde de l'amour.
La première condition pour consoler un malheureux, c'est d'être malheureux soi-même.
Il est rare qu'un malheureux aie des amis, plus rare encore qu'il ait des parents.
La différence qu'il y a entre un homme malheureux et un homme heureux est tout au plus la même que celle qui existe entre celui qui a la fièvre tierce et celui qui a la fièvre quarte. Le premier n'a qu'un bon jour, le second en a deux.
On n'a pas besoin de beaucoup moins que de tout pour être heureux, et de beaucoup plus que de rien pour être malheureux.
Les larmes des malheureux sont des larmes de sang, elles s'élèvent du cœur.
Les malheureux n'ont point d'amis, tous les cœurs leur sont fermés.
L'espérance est la fortune du malheureux.
Il n'est personne de plus malheureux que le pauvre : c'est lui qui sue, qui laboure, qui veille, pour qu'un autre jouisse et soit maître des fruits de son travail.
Les malheureux n'ont point d'amis?