Les 65 pensées et citations sur raillerie :
Il faut un cœur et un esprit délicats pour savoir railler sans offenser.
Un privilège fort inique des cœurs méchants s'attaquant aux natures débonnaires, c'est qu'ils ne rencontrent pas la pareille. Ils peuvent railler, dénigrer, calomnier, jalouser, haïr, tout à leur aise, sans craindre la réciproque. Les uns manient la griffe, le stylet, le poison, l'éclaboussure, et ils rencontrent la douceur, la modération, le pardon. Le jeu est injuste. Mais la méchanceté est lâche et se prévaut de la charité de l'adversaire.
L'opportunité de l'éloge est plus que l'éloge lui-même. La plus fraîche saveur est celle de l'à-propos. Des petits pâtés vieux ne sont plus une friandise et ne paraissent plus un cadeau, mais une raillerie.
Dans les railleries il n'y a que la vérité qui fâche.
Railler un homme parce qu'il est sourd, chauve, petit, vieux et maladif, c'est le dernier degré de la sottise humaine ; c'est le premier degré de l'état sauvage.
Les ânes ont toujours raillé les rossignols en leur reprochant d'être incapables de porter des grains au moulin. Les rossignols, du moins, n'ont jamais reproché aux ânes de ne pas savoir chanter.
Dans tout pays libre le danger commun raille les esprits ; et la tranquillité intérieure y règne, lorsque la paix extérieure est troublée.
La raillerie est souvent comme ces poisons subtils qui tuent ceux qui les emploient.
Les mots dédaigneux, railleurs, peut-être méchants, que la bouche retient, sont dessinés dans un sourire. - Ah ! ce sourire !
Une raillerie piquante est l'ouvrage de l'iniquité.
Les grands parleurs tombent dans la redite, dans la raillerie ou dans la médisance et empêchent les autres de parler, ce qui les rend odieux.
II y a des gens dont toute la modestie se dépense à railler l'orgueil de leurs rivaux.
Le railleur s'attire toujours quelque mauvaise affaire, et le beau parleur ne manque jamais d'ennemis.
N'épouse jamais une fille railleuse. La raillerie, chez la femme, est symptôme d'enfer.
Les railleries des hommes frivoles doivent être impuissantes sur vous lorsqu'il s'agit de proclamer des sentiments élevés ; et le plus élevé de tous les sentiments, c'est d'aimer Dieu.
Vous raillez ceux qui s'agenouillent et prient devant la modeste image d'une madone, et ceux-ci vous plaignent : franchement, que vaut-il mieux d'être plaint ou raillé ?
La raillerie tourne les hommes en ridicule, pour nous fournir, sous prétexte de les connaître, l'occasion d'en triompher.
La langue est la plus mauvaise et la plus dangereuse des choses quand on l'emploie à railler tout le monde. Que de gens d'esprit se sont perdus par-là ! On les écoute, non sans quelque plaisir, quand ils passent en revue les travers des gens de leur connaissance. On rit de leurs saillies, on applaudit à leur esprit, mais, comme résultat de ces spirituels exercices, ils se font autant d'ennemis qu'ils ont eu d'auditeurs ; les uns, parce qu'ils ont été mordus, les autres, parce qu'ils craignent de l'être.
Le vulgaire est ignoble quand il raille et ridicule quand il juge.
Ayant commencé par railler les autres, on finit par se railler soi-même.
À quoi bon railler la patrie, le public, l'humanité ? La planète ne nous offre rien de supérieur à l'homme et l'homme d'aujourd'hui vaut mieux, tout compté, que l'homme d'autrefois, et quelque chose vaut mieux que rien.
J'aime mieux m'exposer à tes railleries que de manquer à mon devoir d'ami.
Si les hypocrites sont nombreux, si les railleurs osent te traiter d'hypocrite, parce que tu seras religieux, ne te laisse pas pour cela décourager. Sans force d'âme, on n'acquiert aucune vertu, on n'accomplit aucun devoir important ; la piété elle-même ne peut régner dans un cœur pusillanime.
Je sais que si vous me raillez quelquefois sur mes airs graves, c'est sûrement dans la vue de faire entrer quelque rayon de gaieté dans mon âme au milieu de mes infortunes, et que votre badinage ne va point jusqu'au mépris. Il n'est pas donné à tout le monde d'avoir le talent d'offrir des leçons sérieuses et importantes avec un art heureux qui sait plaire et instruire à la fois.
Raillez, si votre humeur vous y porte, mais raillez avec prudence. Respectez ceux que l'âge et le caractère mettent au-dessus de vous : c'est une imprudence odieuse que de railler un vieillard, un supérieur, un père. Ménagez ceux qui sont au-dessous de vous : votre supériorité leur imprime un respect timide qui vous les livre sans défense. C'est attaquer avec trop d'avantage, c'est battre un homme nu et sans armes, c'est terrasser un enfant.
La raillerie n'est pas toujours un outrage, si l'esprit et la prudence étaient toujours d'accord, la raillerie deviendrait aimable, car jamais un railleur n'est un sot.
La raillerie blesse moins l'équité naturelle et le droit des gens que la médisance, et la raison en est simple ; celui qu'elle attaque est présent, et à portée de se défendre ; mais si elle est moins criminelle que la médisance, elle est peut-être plus offensante : elle attaque l'amour-propre, elle flétrit, elle déconcerte. Elle ajoute au chagrin qu'on éprouve d'être accusé d'un défaut, d'un travers ou d'une faiblesse, le dépit humiliant de n'avoir pas repoussé le trait piquant par un trait plus vif encore.
Si l'esprit et la prudence étaient toujours d'accord, la raillerie deviendrait aimable.
La raillerie piquante est le poison de l'amitié. Celui qui ne sait pas retenir sa langue, doit s'attendre à bien du chagrin.
Les femmes n'attachent aucun prix à l'homme fidèle. Elles n'ont pour lui, dans leur for intérieur, que pitié et raillerie. C'est l'homme qui les trompe (donc homme à succès), qui les intéresse et auquel elles tiennent.