Rien n'est plus court que le règne de la beauté ; rien n'est plus triste que la suite de la vie des femmes qui n'ont su qu'être belles. Si l'on a commencé à s'attacher à vous par vos agréments, ramenez tout à l'amitié, et faites qu'on y demeure par le mérite.
Si la beauté faisait le seul mérite des femmes, toutes les laides devraient se pendre.
La beauté est une des rares choses qui ne font pas douter de Dieu.
La grande beauté est plutôt à fuir qu'à rechercher dans le mariage ; la beauté s'use promptement par la possession, mais ses dangers durent autant qu'elles. À moins qu'une belle femme soit un ange, son mari est le plus malheureux des hommes, s'il est délicat et sensible, et quand elle serait un ange, comment empêchera-belle qu'il ne soit entouré d'ennemis ?
Ne soyez pas trop fière de votre beauté, plus d'une rose fane en un jour.
La beauté capricieuse tyrannise les cœurs.
La beauté des femmes doit plus à leurs qualités morales que ces qualités ne doivent à leur beauté.
La beauté doit être un malheur pour une femme. Sa fleur passagère entre pour trop dans le sentiment qu'elle inspire. Ne l'aime-t-on pas comme on épouse une riche héritière ?
Entre les femmes il ne peut y avoir d'inégalité réelle que celle de la beauté.
La beauté est une fleur que la maladie flétrit, et que le temps détruit.
Le connaisseur préfère la beauté simple, mais les ornements plaisent à la multitude.
Sa beauté particulière est pour chaque femme un sonnet qu'elle retouche tous les jours : elle ajoute, elle efface, puis elle le lit le soir devant les hommes et les autres femmes, qui sont des juges également prévenus en sens opposé. Le prix est payé en amour et en haine.
Il est à remarquer que l'éclat de la beauté des femmes dure de quinze à trente ans, c'est- à-dire que leur influence cesse au moment où leur vient la raison.
La femme revêtue de beauté est, comme l'héritier d'un nom illustre, obligée à beaucoup de vertu ; c'est un dépôt sacré duquel elle doit compte au monde qui l'observe. Le soin d'une jeune fille à se dérober aux regards curieux, la rougeur qu'une parole indiscrète fait monter à ses joues, relèvent d'autant plus ses charmes qu'elle s'efforce de cacher son trouble.
La beauté que le plus de prestige entoure est celle dont rayonne le visage de la femme. Qu'y a-t-il dans cet éclat, dans ce poli et dans ces contours de la chair qui force à l'admiration et allume la passion la plus ardente ? Il y a une âme, une âme qui anime ces traits d'une muette éloquence, et va droit au cœur pour y porter de douces émotions ou l'embraser d'une vive flamme.
L'amour ne se fait pas entendre à tous les hommes, distraits qu'ils sont par les mille préoccupations de la vie matérielle ou par la prédominance d'autres passions ; aucun pourtant n'est si froid qu'il ne s'échauffe aux rayons vivifiants de la beauté et n'entrevoie dans l'amour d'une femme belle et vertueuse le plus grand des bonheurs humains, le plus capable au moins, en le pénétrant de douces émotions, de le reposer des fatigues du monde réel.
La beauté, c'est l'harmonie du hasard et du bien.
Les vers luisants sont l'image des femmes : tant qu'elles sont dans l'obscurité, on est frappé de leur éclat et leur beauté, mais dès qu'elles paraissent au grand jour, on les méprise, et on ne voit que leurs défauts.
La beauté est dans l'œil de celui qui la contemple.
La beauté est une dans l'univers, et sous quelque forme qu'elle se présente, elle excite toujours une émotion religieuse dans le cœur de l'homme.
La beauté n'est que l'apparence la plus favorable à la jouissance.
La beauté est une lettre de recommandation dont le crédit n'est pas de durée.
La beauté, seule chose qu'on ne puisse acquérir, inaccessible à tout jamais à ceux qui ne l'ont pas.
La beauté est la Divinité visible, c'est le bonheur palpable, c'est le ciel descendu sur la terre.
La beauté est une source inépuisable de joie pour celui qui sait la découvrir.
La beauté est de tous les biens le plus dangereux et le plus fragile. C'est pourtant celui auquel on fait d'ordinaire le plus attention quand on se marie jeune, parce qu'on est jeune. Pensez plus sagement, et passez-vous de la beauté : vous n'en aurez que moins de matière à l'inquiétude. Dans le choix que vous ferez d'une femme, ayez plus d'égard à ses mœurs et à sa vertu qu'à sa beauté ! et ne mettez pas le bonheur de votre vie à contempler et à posséder une figure formée sur le sable.
Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté ; il vous résoudra que c'est sa crapaude.
La beauté et la chair sont choses durables, et même inépuisables. Le visage peut se faner, la forme demeure à travers la vie ; un certain dépôt originel est toujours présent, une première image ineffaçable, même dans la décrépitude.
La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu'à l'âme.
La beauté d'une ville, elle est d'abord de ne pas avoir de taudis, de ne pas avoir de sans-logis.
La beauté, souvent, est l'œuvre sans esprit qu'ornent de vaines bagatelles ; les fleurs recelant le bon fruit, ne sont pas les fleurs les plus belles.
La beauté, ce don fragile que le ciel fait aux humains ne luit, hélas ! qu'un instant et s'évanouit à jamais. La rose qui embellit les plus superbes têtes se décolore et se fane. Chaque jour enlève quelques attraits à la beauté la plus parfaite.
La beauté, c'est l'unité, l'ordre, l'harmonie.
La beauté comme le talent, pour avoir toute sa perfection, a besoin que la politesse lui serve de vernis.
La perle ignore sa valeur, la fleur son parfum ; pour l'emporter sur la perle et la fleur, jeune fille, ignore ta beauté.
La beauté est partout, et la bonté n'est qu'à deux doigts de la beauté.
La beauté naît du dialogue, de la rupture du silence et du regain de ce silence.
Quand arrive l'heure où la beauté baisse et pâlit, il faut accepter avec goût les premières marques du temps.
Les femmes devraient attacher plus d'importance à leur esprit qu'à leur beauté, et c'est généralement le contraire qui a lieu.
La beauté est relative au goût et au tempérament de chacun, et souvent nous ne comprenons pas comment telle personne peut plaire, et elle plaît. Ainsi en dehors de la beauté artistique, il y a dans les formes une expression sympathique, un charme d'un ordre très différent qui relève de la physiologie et de la psychologie plus que de l'esthétique.
Avec la beauté, il n'y a point d'infortune dont une femme ne puisse se consoler ; sans beauté, il n'y a point de bonheur qui puisse satisfaire une femme.
La beauté est le premier présent que la nature nous donne, et le premier qu'elle nous enlève.
La beauté est une femme, et la femme est la beauté.
Les connaisseurs aiment mieux la beauté sans autre parure qu'elle-même.
L'amour qui a fermé les yeux sur l'absence de beauté peut les ouvrir impunément.
La beauté est éphémère, elle perd tout en perdant sa fraîcheur.
La beauté est partagée en mille différentes manières ; le sujet le plus propre pour la soutenir, c'est une femme.
La beauté, cette reine suprême, sur les cœurs subjugués règne par elle-même.
La beauté naît de l'amour.
Ce que le stimulus est à l'âme, la beauté l'est à l'esprit.
Si l'on me donnait le choix entre la beauté et la douceur d'une femme, je préfèrerais la seconde, mais que j'aimerais tant avoir l'une et l'autre réunies !
La bonne santé vaut mieux que la beauté?