Il est doux de se dévouer pour soulager la douleur qui déchire un coeur ami qui nous est cher !
La plupart des femmes qui se rencontrent dans le monde échangent des paroles si expansives et se donnent de tels témoignages d'intérêt qu'il serait impossible à une âme droite et sincère de mettre en doute leur amitié. Cela dure ainsi tant qu'elles sont en présence les unes des autres ; dès qu'elles se séparent, aussitôt elles se déchirent.
On ne ferait pas une égratignure à son ami ; et, sans scrupule, on le déchire en heurtant ses opinions et ses sentiments.
On s'abrite derrière un mensonge comme on se cache derrière un rideau ; mais le rideau s'use vite, se déchire aisément, et on reste à découvert.
Il en est des cœurs comme des drapeaux, les plus déchirés sont toujours les plus beaux, autrement dit les meilleurs.
Il n'est rien de plus haïssable que le médisant qui déchire impitoyablement la réputation du prochain.
À voir s'entre-déchirer les contemporains, on ne s'étonne plus de l'effondrement posthume de presque toutes les grandeurs humaines devant de petites voix mortes sortant des vieilles archives.
Les médisants, ce sont ces hommes dépourvus d'honneur qui cherchent à déshonorer leur prochain ; ce sont ces bouches infames qui ne distillent que le venin le plus dangereux ; ce sont ces animaux malfaisants qui ne cessent de faire entendre des cris sinistres, toujours prêts à s'élancer sur leur proie, à la déchirer, et à se repaître de son sang.
La médisance est un crime inexpiable, un vice des démons, un péché sans pardon. Elle attire sur celui qui le commet la haine de tous ! Il faut s'élever contre les médisants qui déchirent bassement la réputation des autres.
Les grands hommes ne déchirent les flancs de la société que pour y semer des grains d'avenir.
L'envie est comme le vautour de Prométhée : elle déchire sans relâche celui qui la renferme dans son sein.
En voulant déchirer des liens qu'on ne saurait rompre, on les resserre davantage.
Les passions violentes sont autant de tigres qui nous déchirent.
Bien des choses me déchirent qui ne font que navrer autrui.
Déchirez ce voile de feuillages qui couvre votre confusion sans pouvoir guérir votre plaie.
Les épreuves de la vie sont comme les sillons de la charrue qui déchirent la terre pour la féconder.
Comme au retour d'un lointain voyage, l'homme de bien, en mourant, replie ses voiles que la tempête a fatiguées, mais qu'elle n'a pu déchirer.
Les meilleurs fruits sont ceux qui ont été becquetés par les oiseaux, et les plus honnêtes gens sont ceux que déchire la calomnie.
L'amour des hommes est un déchirement, ils ne peuvent se retenir de quitter ce qu'ils préfèrent.
Si un Dieu a fait ce monde, je n'aimerais pas à être ce Dieu : la misère du monde qui y règne me déchire le cœur. Un démon créateur ? On est alors en droit de lui crier en lui montrant sa création : Comment as-tu osé faire surgir une telle masse de malheur et d'angoisses ?
Si la ronce me déchire, je m'en prends à la ronce et non au chemin ; si l'homme me blesse, pourquoi en accuserais-je la vie ?
Une fois déchirée il n'est pas de science qui répare les trous faits à la conscience.
Un compliment ne déchire pas la langue.
La vie est un chemin semé de cailloux, dont quelques-uns sont aurifères, mais n'en déchirent pas moins les pieds.
Empiler les déchirements est parfois, pour un homme et une femme d'excès, une manière de s'aimer infiniment, et avec piment.
Un bas raccommodé vaut mieux qu'un bas déchiré.
Il y a des heures où les fausses notes déchirent l'oreille.
Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée.
S'il y avait un Dieu, je n'aimerais pas être ce Dieu, la misère du monde me déchirerait le cœur.
La guerre déchire le cœur des mères, des épouses, des amantes ; elle dépeuple les provinces, ravage les campagnes, réduit les villes en poudre.
Le spectacle le plus effrayant est celui des luttes que les ambitieux se livrent perpétuellement entre eux ; luttes où ils usent leurs forces et leurs talents à se déchirer, à se dévorer les uns les autres, et à entraîner dans leur ruine ceux qui, imprudemment, se sont mêlés à leurs projets.
Le monde qui m'entoure m'irrite et avive mes plaies ; sa sollicitude m'impatiente, son indifférence m'exaspère. À qui la faute ? À lui ou à moi ? À moi sans doute, car les autres hommes vont et viennent, vivent et meurent sans ces intolérables supplices qui me déchirent.
L'homme ne connaît pas l'homme ; et souvent ne veut même pas le connaître : d'où les conflits qui déchirent le monde.
La haine se condamne quelquefois à louer pour acquérir le droit de déchirer.
Accordez quelque répit à ma cervelle affolée, quelque soulagement à mon cœur déchiré !
Les vivants font l'éloge des morts, et se déchirent entre eux.
J'ai cru à l'amour, j'y ai tellement cru que je le chargeais de résoudre des problèmes insolubles. Mais, j'ai trop longtemps manqué de courage, de détermination, et nous voilà qui nous déchirons sous le regard ahuri de nos enfants.
Les femmes, les hommes, nous n'avons à peu près rien en commun, sauf cette attirance essentielle et la volonté de nous rejoindre coûte que coûte pour mieux nous déchirer.
Les humains sont partout à l'intérêt livrés, et les cœurs vertueux sont partout déchirés.
Un cœur déchiré ne respire que par le désespoir.
Des cœurs bien unis ne se séparent jamais, ils se déchirent.
Il est des cœurs tendres et palpitants, qui déchirés, saignent longtemps, longtemps.
J'ai déchiré des pages et des pages, dans le miroir, j'ai brisé mon visage.
Qui ne déteste ce qui humilie son orgueil ou déchire son cœur ?
Il y a à cette heure partout dans le monde de pauvres gens avec des enfants qui ont froid et faim, qui ont le cœur déchiré, et que le souci consume.
Quel homme implacable en sa rage inhumaine, au défaut de l'amour veut mériter la haine, et s'assurer du moins cet horrible plaisir, de déchirer un cœur qu'il n'a pu conquérir ?
Il y a une heure où, pour chacun de nous, la connaissance inconsolable entre dans notre âme et la déchire. C'est dans la lumière de cette heure-là, qu'elle soit déjà venue ou non, que nous devrions tous nous parler, nous aimer et même le plus possible rire ensemble.
Que de gens ont voulu se suicider, et se sont contentés de déchirer leur photographie !
Serais-je assez vite morfondu et troussé, si je ne pouvais me soigner et me dorloter, car un rien m'endommage et m'abîme. J'étais jadis de porcelaine ; à présent je suis de papier soie. Tout m'imprègne, me gâte et me déchire. Sans être cacochyme, je suis si délicat que j'en deviens valétudinaire.
Qu'y a-t-il en moi ? Une nation de tigres qui s'entre-déchirent.
L'hypocrite vous caresse en votre présence, et vous déchire davantage en votre absence.
Le cœur est l'étoffe qui se déchire le plus facilement, et qui se raccommode le plus vite.
Il y a de l'espérance même dans la crainte : au moment où le malheur s'accomplit, notre cœur se brise, et ce déchirement est précisément la perte de l'espérance.
L'homme malheureux, lorsqu'il paraît pensif, écoute son âme qui se déchire.
Le roman s'achève de lui-même, j'ai déchiré ma vie et mon poème.
On brille en déchirant, et l'esprit satisfait, frondeur insoucieux, rit du mal qu'il a fait.
La colère déchire le voile hypocrite qui dissimule l'opinion vraie d'un homme sur un autre, comme un vent violent chasse les nuages qui nous cachaient la sérénité du ciel.
À partir du moment où elle est reconnue, l'absurdité est une passion, la plus déchirante de toutes.
Le cœur des morts est une boîte à musique. À peine commence-t-on à penser à eux qu'il en sort un air léger et déchirant.
Quand une femme a bien déchiré le cœur d'un homme et qu'elle le quitte sans procès, cela s'appelle une séparation amiable.
L'orgueil a toujours été la première source des troubles qui déchirent le cœur de l'homme.
Il est une sorte de médisants qui condamnent la médisance et qui se la permettent ; qui déchirent sans égard leurs frères, et qui s'applaudissent encore de leur modération et de leur réserve, qui portent le trait jusqu'au cœur.
Le remords, comme la griffe du tigre, s'enfonce dans mon cœur et déchire ses blessures.
Le malentendu est le piège où se déchirent les cœurs.
Trop noble dans ses sentiments pour avoir la bassesse et la lâcheté de déchirer qui que ce soit en son absence, l'honnête homme se permet encore moins de railler ceux qui sont présents. Il badine quelquefois pour égayer la conversation, mais sans blesser : on rit avec lui, mais personne ne pleure. Il ne ressemble pas à ces esprits caustiques et amoureux de leurs pensées, qui aiment mieux perdre un ami qu'un bon mot ; et il croit que c'est avoir beaucoup d'esprit, que de ne pas faire usage quelquefois de tout son esprit.
Le monde et la compagnie des hommes n'est bien souvent qu'une perte de temps. Les discours y sont encore plus pernicieux que les exemples, et que ce qu'on appelle société, n'est souvent qu'un amas de ridicules et de vices colorés d'un vernis brillant ; une scène mêlée de sérieux et de comique, où les passions font mouvoir, l'intérêt fait agir, et l'envie fait parler ; où l'on se loue sans s'estimer, où l'on se déchire de sang-froid, et où il n'y a presque rien de sincère que la haine et le mépris réciproques.
Quelque rapide que soit le temps, combien de personnes le trouvent encore trop long, parce qu'elles ne savent à quoi le passer ! On le déchire, on le perd à ne rien faire, ou à faire des choses qui ne valent guère mieux.
Ce qui nous fatigue et déchire le présent, c'est l'accumulation de tout ce que nous n'avons pas fait, de tout ce qui nous reste à faire !
Il y a dans toute vie des moments de tempête, des raz de marée imprévisibles dont la violence nous étonne et nous déstabilise. Il y a des temps qui ne sont pas cléments, avec des bourrasques de doutes ou des rafales d'effrois qui vont meurtrir et déchirer des cieux de sérénité ou des périodes d'accalmie que l'on estimait avoir bien méritées.
Il en est des soldats en temps de guerre comme des drapeaux, les plus déchirés sont toujours les plus beaux.
Quand on se déchire à un clou ou à un ami, il faut bien se raccommoder. Rébus plus philosophique qu'il n'en a l'air.
Il faut pardonner d'avoir déchiré un cœur, les hommes ne savent pas le mal qu'ils font, et la société leur persuade que c'est un jeu de remplir une âme de bonheur, et d'y faire ensuite succéder le désespoir.