Quand je vois une jeune fille coquette, très entourée et à qui tout le monde fait la cour, trouver si difficilement un mari, je ne puis m'empêcher de penser au vin de Champagne, dont on boit avec grand plaisir un verre de temps à autre, mais dont personne ne voudrait pour son ordinaire.
Un aspic rendrait sa morsure plus venimeuse s'il trempait son dard dans le cœur d'une coquette.
Une coquette qui prend un amant est un souverain qui abdique.
Les coquettes se font honneur d'être jalouses de leurs amants pour cacher qu'elles sont envieuses des autres femmes.
Les coquettes sont comme les chats qui se caressent à nous plutôt qu'ils ne nous caressent.
Les grandes coquettes, ces femmes accoutumées à se jouer des hommes, n'admettent pas que personne puisse résister à leurs sortilèges.
Qu'est-ce qu'une coquette ? — Une charitable personne qui fait à tout le monde de petites aumônes, et laisse les vrais pauvres dans la misère.
N'accorder rien et laisser tout espérer ; causer sur le seuil de l'amour, mais la porte fermée ; voilà toute la science d'une coquette.
On pardonne tout aux jolies femmes, même d'être menteuse et coquette.
La femme qui aime sincèrement n'est plus coquette, et, sans coquetterie, la femme cesse bientôt de plaire.
Rien ne vexe une vieille coquette comme d'être surprise dans son négligé.
Les coquettes vraiment savantes ne se refusent pas, elles se donnent. Elles savent que posséder une maîtresse, pour un homme passionné, c'est être possédé par elle. Une femme qui ne nous aime pas et qui nous tient par la jalousie des sens nous mène où elle veut. Le plus irrésistible désir est fait avec la mémoire de la brute qui sommeille chez nous tout.
Être coquette, c'est vouloir conquérir ce dont on ne se soucie même pas.
On est aimable lorsqu'on est occupée des autres. On est coquette lorsqu'on est occupée de soi.
Être aimable et n'être pas coquette, mesure parfois difficile à saisir.
Entre une fille coquette et une fille galante, Dieu merci ! la distance est grande.
La coquette à son miroir fait acte de modestie ; en soignant ses charmes d'emprunt elle semble douter de la puissance de ses attraits naturels, de sa beauté.
L'amour-propre d'une coquette ne pardonne guère l'indifférence pour ses beaux yeux.
Une mère ne change pas de fils comme une coquette d'amants.
La chute tôt ou tard arrive : les coquettes se laissent conquérir en cherchant des conquêtes.
Des coquettes de corps l'art est un art moqueur, mais fuyez avant tout les coquettes de cœur.
La soumission d'une femme sans bornes qui vous adore vous enchaîne bien plus sûrement que n'aurait fait une femme coquette, insatisfaite et une femme capricieuse.
Une œuvre de pure imagination doit rappeler le boudoir d'une coquette : un peu de désordre n'en diminue pas l'agrément.
Les vieilles coquettes sont comme les vieux généraux, elles aspirent toujours à quelque nouvelle bataille.
La coquette grignote l'amour.
Le caprice est le revolver de la coquette.
Il y a des filles coquettes qui lorsqu'elles ont des enfants deviennent d'honnêtes femmes.
Les grandes coquettes lorsqu'elles sont amoureuses se plaisent à devenir naïves. Elles rappellent ces prestigieux acrobates qui font si subtilement exprès de manquer un tour.
Il y a des regards aigus de grande coquette qui déconcertent les plus intrépides hommes.
Le cœur d'une coquette est une girouette qui tourne lors même que le baromètre est à beau fixe.
Allumeuse : Coquette qui s'évertue à remuer des braises parfois éteintes.
Une femme doit être coquette avant d'être inspirée.
Une coquette ne se paie point de compliments, elle n'y sent que de l'esprit ; mais un mot du cœur l'intéresse, elle y trouve de quoi faire souffrir. Toute femme connaît admirablement ses ressources pour plaire ; elle sait produire dans le monde tout l'effet dont elle est capable, effet de beauté, de grâce, d'esprit, d'indulgence et même de simplicité. Le chef-d'œuvre de la coquetterie c'est de produire un grand effet de simplicité.
L'art de la coquette consiste à ne rien permettre en laissant croire tout possible.
La coquette se plaît à faire d'une joie une douleur et même d'une douleur une joie, car ce qui lui importe c'est dispenser à son gré l'une et l'autre. Une coquette n'avancera rien qu'elle ne puisse retirer ; elle ruine d'un mot la situation qui semblait la mieux établie ; elle autorise l'audace et tout à coup s'en étonne avec une audace plus grande encore.
Les coquettes ont un regard menteur qui séduit quelquefois, et nous trompe toujours.
La curiosité n'est souvent qu'une coquette qui s'amuse de tous les objets sans se fixer à aucuns.
Une coquette est une rose dont chaque amoureux cueille une feuille. Il ne reste plus que les épines pour le mari.
Ami, pourquoi te plaindre des dédains de cette demoiselle ? Pourquoi te désespérer ? Essaie des mois entiers, si tu veux, la puissance des soupirs ; mais, crois-moi, jamais les soupirs ne triomphent d'une coquette. Veux-tu lui apprendre à aimer ? Feins quelque temps d'être volage. D'abord, il est possible qu'elle te témoigne de l'humeur ; mais laisse-la faire, bientôt tu la verras te sourire, et tu obtiendras tout de ta coquette. Car ce sont là les airs de ces belles capricieuses. Elles regardent notre hommage comme une dette ; mais en les délaissant un peu, on les ramène, et on fait baisser pavillon à la plus orgueilleuse coquette.
Dissimule ton chagrin, relâche ta chaîne, parais mécontent de sa hauteur; quand tu lui rapporteras tes soupirs, tu n'auras plus à craindre ses refus : elle sera à toi, ton aimable coquette.