On est injuste envers la mort en la peignant comme on le fait : on devrait la représenter en vieille femme bien conservée, grande, belle, auguste, douce et calme, les bras ouverts pour nous recevoir et nous accueillir : La mort est l'emblème du repos éternel après la malheureuse vie inquiète et orageuse.
Un homme qui craint la mort n'est pas même digne de vivre.
Qui ne craint point la mort est au-dessus de tout.
Il n'y a que la mort qui puisse nous faire convenir que l'homme est bien peu de chose.
À quoi bon se reposer aujourd'hui, sachant que demain, tu dormiras longtemps, éternellement.
La mort d'un barbare est un gain pour la nation.
La pensée de la mort, qui décourage les hommes ordinaires, n'est pour les grands hommes qu'un avertissement de se hâter.
L'heure de la mort, Dieu seul la connaît ; la reculer est impossible, l'avancer est un crime.
La mort n'est pas une souffrance, c'est une loi : tout ce qui commence doit finir.
Être mortelle ne m'offusque pas : la mort me blesse quand elle emporte ceux que j'aime, mais elle ne m'est scandale que lorsqu'elle frappe des êtres jeunes, pas ceux qui, comme moi, sont usés.
Lorsque la mort nous réclame, l'esprit des sens brise le sceau, car la tombe est un nid où l'âme, prend des ailes comme l'oiseau !
La mort c'est la fin du fini, c'est le commencement de l'infini.
La mort n'est pas une résurrection ni une fin, c'est le prolongement de notre existence.
Ce n'est pas la mort qui est triste, mais ce que nous faisons de nos vies.
Quand on est jeune, on croit que la mort ne s'abat jamais que sur les autres.
La pensée de la mort est la plus douce et la plus joyeuse des pensées, et je trouve que les belles heures, ô les heures des bons souvenirs, sont plus propres à la faire naître que les heures de la tristesse.
Ceux qui disent qu'ils craignent la mort parce qu'ils craignent la douleur, ne devraient avoir que la peur d'être malades.
La mort est si habile et si rapide à se glisser dans l'homme et dans tout ce qui lui appartient, qu'elle profite de la moindre fissure pour s'établir tyranniquement dans les endroits secrets où l'on pensait que jamais elle ne pourrait pénétrer.
On ne peut pas voir les douceurs de la mort, elle les présente mal.
Je ne suis pas si mort que je voudrais l'être ; et quand viendra la mort véritable, je n'aurai été rassasié de rien.
La mort est le dangereux en tout danger, le mal en toute maladie.
La pâle mort heurte du même pied aux cabanes du pauvre et aux palais du riche.
Mettre à mort un meurtrier est une punition sans commune mesure avec le crime qu'il a commis.
La mort jette sur la vie une ombre furtive, légère, mais glacée, inévitable.
Quelqu'un qui a vu la mort en face, il en reste toujours quelque chose.
La mort, comme un flot rapide, entraîne également celui qui l'attend et celui qui ne l'attend pas. La gloire seule reste aux héros au-delà du trépas quand un dieu bienfaisant prend soin de la publier.
Un mort qui ressuscite déçoit toujours un peu son monde.
La mort est une formalité désagréable, mais tous les candidats sont reçus.
La mort n'est que l'interruption de l'échange entre l'âme et le monde.
La mort n'est pas une fin, elle peut-être un commencement, une naissance ou un voyage.
Partout le spectre de la mort raille, menace, et triomphe.
On ne craint rien tant que la mort, tout ce qui nous en approche nous effraye ; il n'est cependant pas de jour où l'on n'ait des motifs de soupirer après le lendemain.
Il était tellement puéril qu'à sa mort on l'a emmené au cimetière dans un landau.
Pour tout te dire, je le croyais mort, cézigue. J'aurais parié que même les asticots consécutifs à son trépas étaient décédés.
Veille un mort, et tu sauras ce que l'aube signifie.
La seule chose qui m'ennuie dans la mort, c'est d'être absent.
La mort, c'est un attrape-nigaud pour les familles ; pour le défunt, tout continue.
Il n'y a rien de plus significatif que la Mort, soit qu'elle ferme l'horizon de l'homme, soit qu'elle le rouvre. C'est pourquoi ceux qui, sans la craindre, ne s'en préoccupent pas, au point même d'y tout rapporter, eussent-ils la réputation de gens d'esprit, sont des imbéciles.
Ah ! si la mort était comme le sommeil du matin, où l'on se sent reposer, mais, hélas ! on repose et l'on ne s'en doute guère !
Passé soixante ans, il est sage de penser beaucoup plus à la mort qu'à l'amour.
Si l'on veut abolir la peine de mort, en ce cas, que Messieurs les assassins commencent.
Je préfère les gens qui ont peur de la mort des autres : c'est la preuve qu'ils savent vivre.
La mort se lie si fortement à la douleur que l'homme reste stupéfait devant une maladie.
Dame la Mort, quand vous viendrez me chercher, faites du bruit pour que je vous entende ; prévenez-moi pour que la demeure soit digne de vous.
La mort, quelle trouvaille ! quoi qu'on en dise, c'est malgré tout la plus belle invention de la vie. S'il n'existait pas cette menace, nous serions doublement insupportables, des enfants super gâtés que rien n'arrêterait.
La mort n'est pas comme on le croit le plus grand des maux pour celui qui, par la grâce éternelle, remonte du dernier jour au premier, jusque auprès du trône de Dieu.
Amour et cruauté se sont acharnés contre moi ; l'un s'arme de compassion, l'autre de mort.
Rêver qu'on est mort et se pleurer soi-même, il n'y a pas de sensation plus horrible.
Auf jedem Häuslein steht sein Kreuzlein (Sur chaque foyer s'élève une croix)
La mort nous prendra tous un par un, aussi innocemment qu'une petite fille cueillant une à une les fleurs d'un pré.
Nous n'avons qu'une ressource avec la mort : Faire de l'art avant elle.
La mort est le seul mal dont l'homme ne peut se préserver.
Si la mort est une punition, souvent aussi c'est une grâce.
La mort la plus douce est celle où l'on se voit pleuré de ceux qu'on laisse sur la terre.
La mort n'épouvante que celui qui, trop connu des autres, ne se connaît pas lui-même.
Avant la mort nul ne mérite le nom d'heureux.
La mort d'un ennemi est un banquet pour le cœur.
L'homme qui meurt et la feuille jaunie qui tombe ont précisément la même importance. Dans la nature, la mort n'est pas une chose triste plus que la naissance, c'est un des pas du cercle perpétuel que font les choses créées. Tout meurt pour que tout vive : la mort n'est que l'engrais de la vie.
Le jour d'une bataille tous ceux qui doivent y prendre part ont le même âge, car ils sont tous aussi près du jour de leur mort.
Il est triste de ne pouvoir donner la vie sans donner en même temps la mort.
Il faut rire de la mort ! Surtout quand c'est les autres.
On a moins peur de la mort pour ce qu'on en sait que pour ce qu'on en ignore.
La mort est secourable et la mort est tranquille. Ah ! contre la douleur il n'est pas d'autre asile.
Une seule louange, un simple témoignage d'affection donnés en notre absence, suffisent pour nous toucher. Combien ne le serons-nous pas encore davantage si l'on nous lance l'une et l'autre, comme un baiser d'adieu, après notre fuite de cette terre ? — Je ne puis croire qu'il y ait un seul être humain que, lorsque la mort le place dans le cercueil, comme sous la cloche du plongeur, une tête penchée et un regard humide ne suivent point ; ainsi chacun peut donc aimer du moins l'ami qui le pleurera un jour.
Il est heureux pour l'amour que sa mort ne soit constatée que le jour de son enterrement.
À toute heure la mort est prête?