Il n'y a rien de plus significatif que la Mort, soit qu'elle ferme l'horizon de l'homme, soit qu'elle le rouvre. C'est pourquoi ceux qui, sans la craindre, ne s'en préoccupent pas, au point même d'y tout rapporter, eussent-ils la réputation de gens d'esprit, sont des imbéciles.
Ah ! si la mort était comme le sommeil du matin, où l'on se sent reposer, mais, hélas ! on repose et l'on ne s'en doute guère !
Le jour de la mort est le maître jour, il juge de tous les autres jours.
Une belle mort est plus à souhaiter qu'une longue vie.
Passé soixante ans, il est sage de penser beaucoup plus à la mort qu'à l'amour.
Pourquoi condamner à mort, puisque la nature a prévu cela ?
Le dialogue du mort et du prisonnier fut celui d'hommes libres.
Il faut toujours être prêt, et pouvoir, comme le soldat, dire à la mort : Présent !
Il en est de la mort comme de tout : tant qu'on n'y a pas tâté, on s'en fait un monde.
Si l'on veut abolir la peine de mort, en ce cas, que Messieurs les assassins commencent.
On pleure souvent un mort qui, lui-même, ne se pleurerait pas.
La mort est l'œuvre de Dieu, donc elle n'est pas cruelle.
Un mort remplacé peut ne pas être un mort oublié.
Je préfère les gens qui ont peur de la mort des autres : c'est la preuve qu'ils savent vivre.
L'hypothèque de la mort : la maladie.
Quel luxe de conscience que de pouvoir attendre la mort tous les jours !
La mort, loin d'être un mal, est une heureuse chance si des maux de la vie elle est la délivrance.
La mort se lie si fortement à la douleur que l'homme reste stupéfait devant une maladie.
Le tic-tac d'une pendule est odieux, il retentit à nos oreilles comme une continuelle marche à la mort.
Dame la Mort, quand vous viendrez me chercher, faites du bruit pour que je vous entende ; prévenez-moi pour que la demeure soit digne de vous.
Nous connaissons tous quelqu'un que notre mort arrangerait.
La mort, dont le moment est incertain, pendant qu'on songe à vivre arrive un beau matin.
La mort, quelle trouvaille ! quoi qu'on en dise, c'est malgré tout la plus belle invention de la vie. S'il n'existait pas cette menace, nous serions doublement insupportables, des enfants super gâtés que rien n'arrêterait.
La différence des jugements que nous portons entre la cécité et la mort, dérive de la différente position dans laquelle nous les jugeons : nous préférons la cécité quand nous sommes en compagnie ; la mort est plus heureuse quand nous sommes seuls.
La mort n'est pas comme on le croit le plus grand des maux pour celui qui, par la grâce éternelle, remonte du dernier jour au premier, jusque auprès du trône de Dieu.
Amour et cruauté se sont acharnés contre moi ; l'un s'arme de compassion, l'autre de mort.
On est injuste envers la mort en la peignant comme on le fait : on devrait la représenter en vieille femme bien conservée, grande, belle, auguste, douce et calme, les bras ouverts pour nous recevoir et nous accueillir : La mort est l'emblème du repos éternel après la malheureuse vie inquiète et orageuse.
Un homme qui craint la mort n'est pas même digne de vivre.
Qui ne craint point la mort est au-dessus de tout.
Il n'y a que la mort qui puisse nous faire convenir que l'homme est bien peu de chose.
À quoi bon se reposer aujourd'hui, sachant que demain, tu dormiras longtemps, éternellement.
Rêver qu'on est mort et se pleurer soi-même, il n'y a pas de sensation plus horrible.
La mort d'un barbare est un gain pour la nation.
L'heure de la mort, Dieu seul la connaît ; la reculer est impossible, l'avancer est un crime.
La mort n'est pas une souffrance, c'est une loi : tout ce qui commence doit finir.
Être mortelle ne m'offusque pas : la mort me blesse quand elle emporte ceux que j'aime, mais elle ne m'est scandale que lorsqu'elle frappe des êtres jeunes, pas ceux qui, comme moi, sont usés.
Lorsque la mort nous réclame, l'esprit des sens brise le sceau, car la tombe est un nid où l'âme, prend des ailes comme l'oiseau !
La mort c'est la fin du fini, c'est le commencement de l'infini.
La mort n'est pas une résurrection ni une fin, c'est le prolongement de notre existence.
Ce n'est pas la mort qui est triste, mais ce que nous faisons de nos vies.
Auf jedem Häuslein steht sein Kreuzlein (Sur chaque foyer s'élève une croix)
La mort nous prendra tous un par un, aussi innocemment qu'une petite fille cueillant une à une les fleurs d'un pré.
Nous n'avons qu'une ressource avec la mort : Faire de l'art avant elle.
Quand on est jeune, on croit que la mort ne s'abat jamais que sur les autres.
La mort est le seul mal dont l'homme ne peut se préserver.
La pensée de la mort est la plus douce et la plus joyeuse des pensées, et je trouve que les belles heures, ô les heures des bons souvenirs, sont plus propres à la faire naître que les heures de la tristesse.
Si la mort est une punition, souvent aussi c'est une grâce.
La mort la plus douce est celle où l'on se voit pleuré de ceux qu'on laisse sur la terre.
La mort n'épouvante que celui qui, trop connu des autres, ne se connaît pas lui-même.
Avant la mort nul ne mérite le nom d'heureux.
La mort d'un ennemi est un banquet pour le cœur.
Ceux qui disent qu'ils craignent la mort parce qu'ils craignent la douleur, ne devraient avoir que la peur d'être malades.
L'homme qui meurt et la feuille jaunie qui tombe ont précisément la même importance. Dans la nature, la mort n'est pas une chose triste plus que la naissance, c'est un des pas du cercle perpétuel que font les choses créées. Tout meurt pour que tout vive : la mort n'est que l'engrais de la vie.
Le jour d'une bataille tous ceux qui doivent y prendre part ont le même âge, car ils sont tous aussi près du jour de leur mort.
La mort est si habile et si rapide à se glisser dans l'homme et dans tout ce qui lui appartient, qu'elle profite de la moindre fissure pour s'établir tyranniquement dans les endroits secrets où l'on pensait que jamais elle ne pourrait pénétrer.
On ne peut pas voir les douceurs de la mort, elle les présente mal.
Je ne suis pas si mort que je voudrais l'être ; et quand viendra la mort véritable, je n'aurai été rassasié de rien.
Il est triste de ne pouvoir donner la vie sans donner en même temps la mort.
Il faut rire de la mort ! Surtout quand c'est les autres.
La mort est le dangereux en tout danger, le mal en toute maladie.
On a moins peur de la mort pour ce qu'on en sait que pour ce qu'on en ignore.
La pâle mort heurte du même pied aux cabanes du pauvre et aux palais du riche.
Mettre à mort un meurtrier est une punition sans commune mesure avec le crime qu'il a commis.
La mort jette sur la vie une ombre furtive, légère, mais glacée, inévitable.
Quelqu'un qui a vu la mort en face, il en reste toujours quelque chose.
La mort est secourable et la mort est tranquille. Ah ! contre la douleur il n'est pas d'autre asile.
La mort, comme un flot rapide, entraîne également celui qui l'attend et celui qui ne l'attend pas. La gloire seule reste aux héros au-delà du trépas quand un dieu bienfaisant prend soin de la publier.
Un mort qui ressuscite déçoit toujours un peu son monde.
Une seule louange, un simple témoignage d'affection donnés en notre absence, suffisent pour nous toucher. Combien ne le serons-nous pas encore davantage si l'on nous lance l'une et l'autre, comme un baiser d'adieu, après notre fuite de cette terre ? — Je ne puis croire qu'il y ait un seul être humain que, lorsque la mort le place dans le cercueil, comme sous la cloche du plongeur, une tête penchée et un regard humide ne suivent point ; ainsi chacun peut donc aimer du moins l'ami qui le pleurera un jour.
Il est heureux pour l'amour que sa mort ne soit constatée que le jour de son enterrement.
La mort est une formalité désagréable, mais tous les candidats sont reçus.
La mort n'est que l'interruption de l'échange entre l'âme et le monde.
À toute heure la mort est prête?